Ce soir àminuit et jusqu'àdimanche àla même heure, le pays va passer au refresco et àl'eau en raison des élections. La “Ley Seca”, qui en interdisant la vente d'alcool entend faire arriver aux urnes des électeurs lucides et limiter l'abstentionnisme, fâche sérieusement consommateurs et commerçants
Tous les magasins vont devoir ranger les bières àla remise. (Photo : LPJ)
Vous reprendrez bien une limonade ? A partir de ce soir minuit et ce jusqu'àdimanche àla même heure, il sera en principe impossible d'acheter des boissons alcoolisée dans le D.F., que ce soit dans les boutiques, dans les restaurants ou les bars. La municipalitéa en effet décidéd'appliquer la “Ley Seca”qui, comme son nom l'indique, met tout le monde au régime sec. Et cela, en raison des élections qui auront lieu dimanche, notamment la présidentielle.
En février dernier, pourtant, les parlementaires fédéraux ont votéune loi n'obligeant plus les Etats àmettre en place cette mesure drastique et laissant l'initiative aux autorités locales;la Baja California a ainsi décidéqu'il n'y aurait pas de “Ley Seca”pour ces élections.
La “Loi Sèche”, dont on retrouve la première trace au Mexique à1915 dans le Sonora, vise àpriver les électeurs de boissons alcoolisées pour qu'ils arrivent aux urnes en pleine possession de leurs moyens et pour éviter les bagarres. De plus, en empêchant la cuite du dimanche matin, on entend limiter l'abstentionnisme !
Pas de mousse devant le foot?
Pas de bol cette année, le samedi de sécheresse tombe en même temps que deux gros matches de la Coupe du monde de foot, Angleterre-Portugal (10h) et France-Brésil (14h). Les supporters qui pensent voir les matches dans des cantinas et commander une petite mousse seront donc très déçus !
Mais pour les professionnels, c'est encore pire : selon la chambre nationale de la restauration, le manque àgagner de ce week-end approcherait les 150 millions de pesos par jour pour la seule ville de Mexico (25.000 restaurants recensés) et 850 millions de pesos pour l'ensemble du pays (pour 243.000 établissements). En moyenne, les restaurants réalisent 30% de leur chiffre d'affaires grâce aux boissons alcoolisées.
Pour les réfractaires qui braveraient l'interdiction et continueraient àvendre de l'alcool, les sanctions devraient tomber sous forme d'amendes, dont chaque delegación pourra fixer le montant de façon autonome. Les établissements ne prendront toutefois pas le risque d'être clausurados. "Ce serait très sévère de fermer un bar ou un restaurant au nom de la ?Ley Seca', qui n'est après tout qu'une mesure ponctuelle", explique Ruben Garcia, coordinateur de communication àla délégation Miguel Hidalgo. Avant de reconaître : "L'enfreindre est loin d'être aussi grave que de vendre de l'alcool àdes mineurs".
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 30 juin 2006







