ÉLECTIONS CONSULAIRES – "Il faut avoir le courage de ses convictions" Gérard Signoret

La campagne des élections consulaires est officiellement lancée afin d'élire le 24 mai prochain les cinq conseillers consulaires qui représenteront le Mexique. Les Français du Mexique sont donc appelés à choisir parmi les cinq listes en lice sur la circonscription. Afin de mieux connaître les programmes de chacun, nous publions cette semaine les interviews des candidats tête de liste suivant l'ordre de dépôt des déclarations de candidature au consulat. Gérard Signoret conduit la liste Union des Français du Mexique-UMP.

Gérard Signoret a été élu à l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE) de 2002 à 2010. (Photo DR)

Le Petit Journal : Pouvez-vous vous présenter ? 

Gérard Signoret : Né à Mexico, je suis issu d'une famille d'origine barcelonnette et basque implantée depuis trois générations au Mexique. Je suis entrepreneur, restaurateur et j'emploie 85 personnes. Comme l'ont fait mes aïeux auparavant à travers la société de Bienfaisance, dont je suis toujours vice-président aujourd'hui, je continue d'?uvrer au sein de la communauté française au Mexique dans différentes instances. Je préside l'association l'Union des Français de l'Etranger (UFE) ? Représentation du Mexique et j'ai été impliqué dans les conseils de la Chambre de Commerce Franco-Mexicaine ainsi que dans la Fédération des Alliances françaises du Mexique. De plus, j'ai travaillé en tant qu'élu à l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE) pendant 8 ans, de 2002 à 2010, ce qui m'a permis aussi de me consacrer à une autre passion : la politique.

Quelles sont les raisons de votre engagement dans cette campagne ?

Je m'engage auprès de la communauté française pour laquelle j'ai un fort sentiment d'appartenance et souhaite me dévouer à sa cause. Je considère que le monde associatif et politique sont des outils formidables pour être proche de nos compatriotes et les aider à mieux vivre. Je veux mettre mon expérience au service de nos concitoyens.

Liste : Union des Français du Mexique-UMP Les 8 candidats de la liste Union des Français du Mexique-UMP. (Photo DR) Les candidats par ordre d'apparition sur la liste : 1. Gérard Signoret. Ingénieur, Chef d'entreprise 53 ans 2. Bénédicte Roy. Cadre en entreprise, 57 ans 3. Thibaut Buat. Manager chez PwC, 27 ans 4. Nathalie Leyva. Ingénieure Industriel, 24 ans 5. Éric Gueguen. Hôtelier, 47 ans  6. Hélène Chavez. Chef d'entreprise, 37 ans 7. Tonatiuh Girard. Entrepreneur dans la construction, 39 ans 8. Lourdes Rivera. Entrepreneur, 51 ans Pour aller plus loin : www.unionump.mx ou sur Facebook : Union des Français du Mexique UMP

Quelle est la particularité et la couleur politique de votre liste ?  

J'ai l'honneur de mener la liste Union des Français du Mexique-UMP. Notre liste s'affiche clairement avec l'étiquette politique UMP (Union pour un Mouvement Populaire) pour une raison simple : l'élection des conseillers consulaires est une élection politique et il nous semble naturel de nous présenter sous nos couleurs politiques. L'UMP est le parti avec lequel nous partageons nos valeurs républicaines et représente aujourd'hui le seul parti en France à pouvoir répondre aux problèmes du pays, c'est-à-dire à remettre la France sur le chemin de la croissance et de l'emploi. 

Notre liste est une liste plurielle, dynamique, enthousiaste et très complète, avec des représentants de Mexico et de province. La moyenne d'âge de notre liste est de 42 ans et mes colistiers sont des personnes de convictions qui veulent un changement. La société et le monde évoluent et il faut savoir s'adapter. Proximité, responsabilité, expérience, écoute et solidarité sont nos engagements et avec enthousiasme et conviction nous sommes sûrs de faire la différence. 

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

La France est de loin le pays qui se dévoue le plus pour ses concitoyens vivant à l'étranger (réseau éducatif, aides sociales, rayonnement culturel, etc.). Cela est formidable, néanmoins il faut savoir bien orienter ces outils.

Nos compatriotes se doivent d'être bien représentés au sein des 4 commissions au consulat : bourses scolaires (CLB), aides sociales (CCPAS), emploi et de formation professionnelle (CCPEFP) ainsi que celle de la sécurité.   

Les citoyens français vivant à l'étranger ne sont pas souvent au courant de l'existence de ces aides et il est très important pour nous de faire une politique de proximité pour défendre au cas par cas les dossiers afin que les personnes qui méritent un soutien soient véritablement aidées. Nous sommes ainsi proches de nos compatriotes sur le terrain comme à travers les réseaux sociaux pour savoir quels sont leurs besoins et attentes. Les bourses scolaires se doivent de donner l'opportunité à tout enfant français de recevoir une éducation française sans exception, les aides sociales répondent aux personnes en difficultés, aux personnes âgées, celles qui sont handicapées ou dans le besoin. Concernant le volet emploi et formation professionnelle, nous travaillons main dans la main avec la Chambre de Commerce qui organise la bourse de travail. Pour la sécurité, thème d'actualité auquel je suis très sensible, je pense que de nombreux efforts ont été fournis mais que beaucoup reste à faire. J'ai d'ailleurs fait partie pendant plusieurs années de la commission de sécurité au sein de l'AFE et je suis témoin que la France a mis en place des dispositifs extraordinaires au sein du quai d'Orsay, notamment une cellule de crise pour protéger nos concitoyens autour du monde.

Votre position sur l'enseignement du français au Mexique, notamment la crise vécue au Lycée français de Mexico et la création de nouvelles écoles françaises dans la capitale et à Querétaro ?

Concernant tout d'abord ce qui s'est passé au Lycée franco-mexicain, ma position est très claire : la raison d'être du LFM et les personnes les plus importantes en son sein sont les élèves qui, je pense, ont trop souvent été oubliés ! Le LFM est un lycée que je connais bien et depuis longtemps : je suis un ancien élève et aussi un parent d'élève aujourd'hui. Il faut être juste sur plusieurs points puisque tout a été dit par beaucoup de monde dans les derniers mois. Tout d'abord, en aucun moment il n'a été mis en cause que le lycée cesserait d'être français, qu'il y aurait rupture avec l'AEFE ou que le système de bourses serait affecté. Dans le cas échéant d'un déconventionnement, le lycée resterait toujours homologué comme c'est le cas de plus de la moitié des lycées français dans le monde !

Après les élèves, il est juste de penser aux parents d'élèves qui réagissent parfois - légitimement - avec émotion, aux professeurs qui se doivent d'avoir une vocation pour enseigner et enfin une administration qui doit faire les choses correctement afin que l'harmonie règne au sein du lycée.

Ayant suivi la situation de près, je déplore franchement les attitudes de certaines organisations et personnes qui ont eu à l'égard de cette situation des commentaires destructifs. On peut être critique et rester constructif ! Enfin la signature d'une nouvelle convention a clos le chapitre et personnellement je reste optimiste sur l'avenir.

Sur la question d'ouvrir plus d'écoles françaises en les mettant en concurrence, je ne peux qu'approuver puisqu'à Mexico nous sommes sujets à plus de demande que d'offre mais soyons quand même vigilants : l'ouverture de nouveaux établissements doit se faire pour les bonnes raisons, c'est-à-dire capter plus d'élèves pour leur donner une formation d'excellence. Il ne faut surtout pas prétendre ouvrir d'autres écoles au dépit de celles qui existent et qui fonctionnent.

Pour Querétaro, je suis très satisfait de l'ouverture prochaine de ce nouveau lycée car il correspond à une demande liée au développement de la zone du Bajío.

Qu'est-ce qui vous différencie des autres candidats ?

Nous sommes définitivement représentatifs de la communauté, avons l'expérience et étant toujours à l'écoute, comprenons ce dont nos compatriotes ont besoin. Nous faisons de la politique par conviction basée sur des principes et des valeurs ; nous avons le courage de nos opinions en nous affichant sous nos couleurs UMP. Nous avons l'appui du parti politique le plus important et sommes donc directement représentés au sein de l'Assemblée Nationale et du Sénat ce qui nous permet une meilleure réactivité sur tous les thèmes défendus pour les Français de l'étranger.      

Je suis convaincu que le futur de la France en ce XXI^e siècle se trouve dans la mondialisation, donc au-delà des frontières de l'Hexagone et c'est nous, Français de l'Etranger, qui en sommes les acteurs sur le terrain. 

A nous de jouer ! A nous de faire rayonner la France et de rayonner avec elle !

Propos recueillis par Jean-Marie Legaud (Lepetitjournal.com/mexico) Lundi 5 mai 2014