Depuis samedi dernier et jusqu'au 24 décembre, veille de Noël, de nombreux quartiers du Mexique vivent au rythme des Posadas. Ces fêtes traditionnelles trouvent leurs fondements dans la religion catholique mais reflètent surtout l'esprit communautaire du pays.
L'élément clé pour une posada réussie : la Piñata (Photo : AFP)
Le mois de décembre a toujours été synonyme de fête pour les Mexicains. Ce n'est qu'en 1586 et la colonisation espagnole que les posadas ont été instaurées, et ce, pour supplanter une fête aztèque majeure, en l'honneur du Dieu de la guerre Huitzilopochtli. Le postulat de départ de ces manifestations joyeuses est la commémoration du voyage de Marie et Joseph entre Nazareth et Bethleem la semaine précédent la naissance de Jésus. Les Posadas se veulent la représentation de ce trajet.
Ainsi dans de nombreux quartiers, chaque soir du 16 au 24 décembre, des groupes d'habitants se réunissent pour des procession ? en entonnant des chants religieux, bougie à la main - pour reproduirent les scènes du voyage des parents de Jésus et demander l'hospitalité aux voisins.
Grâce à leur caractère festif et communautaire, le succès des posadas s'est vite imposé auprès d'un peuple joyeux et convivial. Au fil du temps, l'aspect religieux c'est quelque peu atténué pour laisser place à une fête où la notion de partage reste la seule valeur fondamentale.
Défilé dans la rue et fête à la maison !
Lors des Posadas, la tradition veut que la procession de voisins et d'enfants costumés se rende dans trois maisons du quartier. Seule la dernière offrira l'hospitalité en ouvrant ces portes à tous. Des chants de Noël sont alors entonnés pour laisser rapidement place à la fête, à grand renfort de nourriture et boisson typique : buñuelos (beignets sucré), tacos, confiseries en tout genre, bonbons, nougats, fruit sec? le tout arrosé de ponche, boisson chaude à base de fruit, souvent agrémentée d'alcool .
Pour le bonheur des plus jeunes, le moment fort de la soirée, revient à casser la piñata, grosse boule de papier-maché colorée, entouré de cônes et surtout remplie de friandises. A l'origine elle était composée de sept cônes, représentant en fait les 7 pêchés capitaux : les détruire était un signe de foi. Le but du jeu est donc pour une personne armée d'un bâton - les yeux bandés et un peu étourdi par quelques tours « forcés »sur elle-même ? de taper sur la piñata suspendue et de réussir à la percer. Le tout accompagné bien sûr par le chant traditionnel, "dale, dale, dale".
Une fois le contenu déversé à terre ce sont toutes les jeunes mains de l'assemblée qui s'en partageront le butin. Des soirées qui assurent ainsi une parfaite «mise en jambe» avant Noël !
Eddy RABIN. (www.lepetitjournal.com) 18 décembre 2006/mexico