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SOCIETE - Une vie de chien

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 26 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

Les 14 centres antirabiques de l'agglomération de Mexico s'occupent officiellement des problèmes que posent les nombreux chiens errants de la ville. Mais tous les acteurs impliqués sont loin d'avoir une grande conscience de la souffrance animale


Les 14 centres antirabiques de l'agglomération de Mexico s'occupent officiellement des problèmes que posent les nombreux chiens errants de la ville. Mais tous les acteurs impliqués sont loin d'avoir une grande conscience de la souffrance animale

Les chiens errent toujours nombreux àMexico... (Photo: AFP)

Personne ne peut donner le nombre, même approximatif, des chiens errants dans le D.F. et dans l'Etat de Mexico. Mais selon les estimations du docteur Sócrates López, vétérinaire dans l'association Amedea (Association mexicaine pour les droits des animaux), "il doit y avoir au moins trois ou quatre chiens par habitant". Ils sont surtout nombreux dans les quartiers populaires, tels que la délégation d'Iztapalapa.
Sócrates López, qui travaille depuis 1988 dans des associations de protection des animaux, explique ce phénomène par "le manque de conscience des gens de classe sociale moins aisée de ce qu'implique la possession d'un animal". Ceux qu'ils considèrent comme "leurs"chiens vivent donc dans la rue, mal nourris, pas soignés de tous leurs parasites et ils représentent un danger pour la population : rage, morsures... Les autorités ont l'obligation de gérer cette population citadine très particulière mais elles ne le font pas toujours.
Souffrance animale et corruption humaine
Les centres antirabiques, au nombre de 14 dans le D.F. et l'Etat de Mexico, sont gérés par leur délégation de rattachement et ont, àl'origine, pour rôle d'éradiquer la rage. Mais leur rôle s'étend de fait au ramassage des chiens errants (en cas de morsure déclarée surtout) pour ensuite les euthanasier et parfois les stériliser.
Mais plusieurs problèmes se posent. D'après Gustavo Larios, qui dirige Amedea, la corruption de certains fonctionnaires les conduit àrelâcher parfois des animaux dangereux. Par ailleurs, certains ont peur de ramasser des bêtes dans les quartiers oùles habitants sont prêts àdéfendre les animaux àcoups de revolver !
Les animaux souffrent également de ne pas être sacrifiés selon le "protocole de sacrifice humanitaire"qui voudrait qu'on les tue sans trop les faire souffrir. Alors que "dans certains centres, on les laisse trois jours sans manger et sans boire, on les empoisonne ou on les électrocute sans prendre les précautions nécessaires pour qu'ils ne finissent pas comme des chicharrones!", raconte Gustavo Larios. Il y eut même une époque, "dans les années 80, oùle personnel des antirabiques tuait entre 800 et 900 animaux par semaine et par centre", ajoute le Dr López.

Les centres officiels, par manque de volontépolitique, et les Mexicains en général ne sont pas encore très sensibilisés àla souffrance animale. Contactés par LPJ, les membres des divers services du ministère de la Santéet des centres antirabiques ont étéincapables de montrer une connaissance de la situation des chiens errants dans la ville.
Les chiens vont donc sûrement errer encore longtemps à Mexico.

Dominique SALOMON. (LPJ) 26 avril 2006

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 26 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

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