Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

MYTHES MEXICAINS - Les grandes figures légendaires féminines

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 7 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

La Mujer Dormida, la Llorona et la China Poblana sont les principales légendes féminines mexicaines. Comme tout récit mythologique, les histoires légendaires dont elles sont les héroïnes sont transmises depuis des siècles de génération en génération et en disent beaucoup sur la société mexicaine

La princesse Iztaccíhuatl et le jeune guerrier Popocatépetl

La Mujer Dormida (la femme endormie)
En observant le volcan d'Iztaccíhuatl et son voisin le Popocatépetl, certains croient voir une femme couchée et endormie veillée par un homme agenouillé. Cette observation va dans le sens d'une légende dont le récit nous plonge dans le Mexique préhispanique et met en scène la princesse Iztaccíhuatl et le jeune guerrier Popocatépetl. Ces personnages appartenaient tous deux au peuple de Tlaxcala et étaient éperdument amoureux l'un de l'autre. Alors qu'un conflit armé éclate entre Tlaxcala et le puissant peuple aztèque, Popocatépetl promet à sa dulcinée, avant de partir au combat, de l'épouser quand il reviendra de la guerre. En son absence, un de ses rivaux annonce faussement sa mort à la princesse Iztaccíhuatl qui, désespérée, meurt de chagrin. De retour, Popocatépetl décide d'honorer son amour perdu en faisant construire une immense montagne qui lui servira de sépulture. En déposant la dépouille de son grand amour au sommet de cette montagne, cette dernière prend la forme d'une femme couchée et endormie. Le jeune guerrier s'agenouille ensuite au sommet d'une autre montagne qui fait face à celle d'Iztaccíhuatl afin de veiller sur son éternel sommeil. La légende raconte que les deux montagnes se sont ensuite lentement transformées en volcans, entrant en éruption quand Iztaccíhuatl et Popocatépetl se remémorent leur amour passé.

La China Poblana (la Chinoise de Puebla)
Au début du XVIIème siècle, Minrha, une jeune princesse hindoue, âgée d'à peine dix ans, est capturée en Inde par des pirates portugais et transportée aux Philippines pour être vendue comme esclave. Un marchand l'achète pour le vice-roi de Nouvelle-Espagne qui souhaitait compter parmi ses esclaves une jeune fille à l'exotisme exceptionnel. Après un long voyage, la princesse touche enfin le sol mexicain mais n'ira jamais rejoindre l'armée d'esclaves du vice-roi : le marchand cède, en effet, à l'appât du gain et consent à vendre la jeune fille à un couple de commerçants de Puebla prêt à débourser une somme beaucoup plus importante que celle mise sur la table par le vice-roi.
A Puebla, les nouveaux maîtres de Minrha s'attachent à la jeune indienne et en font un membre à part entière de leur famille. Ils lui offrent une éducation chrétienne et la font baptiser. A leur mort, un testament donne l'ordre de l'affranchir. Elle mourra bien plus tard à l'âge de 82 ans après s'être réfugiée dans un couvent où elle aurait eu des visions de la Vierge Marie et de Jésus. On la vénérera comme une sainte à Puebla jusqu'à ce que soient déclarées interdites les croyances populaires par l'inquisition.

La Llorona (la pleureuse)
Une des nombreuses versions de ce récit mythologique présente la Llorona comme une femme indienne de sang noble, ayant vécu au Mexique peu après la conquête espagnole. Après avoir donné deux enfants à son compagnon, ce dernier la quitte pour épouser une femme originaire d'Espagne, tout comme lui, et appartenant à la haute société de son pays. La Llorona entre alors dans une rage folle et, dans un geste désespéré, étrangle ses enfants avant de mettre fin à ses jours. Depuis lors, certains prétendent que son spectre vagabonde, chaque nuit, dans les rues du Mexique en pleurant ses enfants perdus et en hurlant ces quelques mots "¡ Aaaaay mis hijos ! ¡ Donde estarán mis hijos !" (Mes enfants ! Où sont mes enfants !).
Une autre version de ce récit mythologique présente la Llorona comme le fantôme de la Malinche se repentant chaque nuit d'avoir trahi son peuple en arpentant les rues du Mexique.

Olivier CHARPENTIER (www.lepetitjournal.com/mexico) mercredi 6 juillet 2011

A lire:
MALINCHE ? Malintzin: damnée de l'Indépendance mexicaine
HISTOIRE - La Malinche: femme emblématiqe de l'Histoire mexicaine
CENTENAIRE DE LA RÉVOLUTION MEXICAINE ? Le rôle des femmes dans la Révolution
INDEPENDANCE DU MEXIQUE - Les grandes heures de Jose Maria Morelos y Pavon
HISTOIRE DU MEXIQUE - La réforme agraire, ou l'occupation du Zócalo

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 7 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Flash infos