Édition internationale

MONDIAL 2014 - La cruelle désillusion del Tri face aux Pays-Bas

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 30 juin 2014

"Mexico ha jugado como nunca y ha perdido como siempre? "Le Mexique a joué comme jamais et a perdu comme toujours". Les titres de la presse mexicaine étaient plutôt fatalistes ce lundi matin suite à la cruelle défaite de la sélection mexicaine face aux Pays-Bas. Tout en fin de rencontre, les Hollandais sont parvenus à marquer à deux reprises et ont ruiné les espoirs d'une qualification del Tri en quart de finale de cette Coupe du monde.  

Pour tous les journaux mexicains, (ici El Universal), l'élimination de l'équipe mexicaine est amère pour ne pas dire injuste. 

La dernière fois que les Mexicains ont atteint un quart de finale en Coupe du monde, c'était chez eux en 1986. Ils avaient battu la Bulgarie 2-0. Dimanche après-midi, tout un peuple de supporters espérait renouveler l'exploit face aux redoutables Hollandais. Evidemment sur le papier, sortir la Hollande, finaliste en 2010 et auteure d'une leçon de football face à l'invincible armada espagnole en début de compétition, cela tenait du rêve. Ce sueño mexicano, El Tri l'a touché... du bout du pied.   

Si on avait dit aux joueurs aztèques, il y a seulement un mois, qu'ils allaient dominer le Cameroun, tenir tête aux Brésiliens et battre la Croatie, même les plus fanaticos del Tri n'y auraient pas cru. Participer à cette coupe du monde tenait presque du miracle tellement le parcours de la sélection mexicaine pour arriver au Brésil fut semé d'embûches. 

El sueño mexicano s'écroule en 5 minutes

Les footballeurs mexicains sont donc arrivés totalement décomplexés chez leur grand frère latino-américain et ont réussi à passer avec mention la phase des poules pour se qualifier vers ce 8e de finale qu'ils osaient à peine espérer. Le rêve prenait donc forme et tous avaient envie d'aller plus loin. Etait-ce cette année qu'ils allaient vaincre malédiction qui les empêchent de passer en quart de finale depuis 28 ans ? Ils le pensaient tous jusqu'à la 88e minute. 

  

Excelsior, La Jornada et tous les autres titres de la presse mexicaine reviennent aussi sur le cas Robben qui par ses plongeons dans la surace de réparation a réussi à obtenir un pénalty en toute fin de rencontre.  

Décomplexés face aux Oranje dès le début du match, les joueurs le sont restés jusqu'au milieu de la seconde mi-temps de la rencontre. Sous la canicule de Fortaleza, El Tri dominait une équipe néerlandaise qui était l'ombre d'elle-même et pourtant l'ombre, il n'y en avait pas beaucoup dans ce stade tropical où le soleil était à la verticale. Poussive, sans fond de jeu, brouillonne, malgré quelques courses incisives de Robben, la formation de Luis van Gaal semblait attendre une éclipse pour se réveiller. Et en début de seconde mi-temps, presque logiquement le Mexique ouvre la marque. Giovani dos Santos trouve les filets adverses sur un tir de loin. Cela fait 1-0 pour El Tri et personne ne peut imaginer que les Hollandais peuvent revenir au score si l'équipe mexicaine continue à jouer ainsi. Mais voilà, l'attaquant mexicain d'origine brésilienne a sans doute marqué trop tôt. Au fur et à mesure que le rêve devient réalité, l'équipe aztèque cesse de jouer pour essayer de conserver le score. En voulant fermer le jeu, le Mexique recule. Il n'en fallait pas moins pour que la formidable machine batave retrouve la confiance et reprenne le jeu à son compte. 

Les Hollandais ont gagné "aunque nos Robben"

Et cette fois-ci, le gardien mexicain, sauveur face au Brésil, Memo Ochoa ne pouvait tout arrêter. Suite à un corner mal repoussé, Sneijder très discret jusque-là, décoche un tir puissant et égalise :1-1 à la 88e. Tout semble à refaire mais il est déjà trop tard. Le Mexique joueur et conquérant n'existe plus et semble retomber dans ses complexes face à une nation "del primer mundo". Arjen Robben profite de cette apathie à la 94e minute. L'attaquant néerlandais rentre dans la surface de réparation adverse et suite à un contact avec Rafael Marquez s'écroule en exagérant sa chute ; d'autres diront en plongeant. Trop tard, le coup de sifflet de l'arbitre est parti. Faute et penalty ! Huntelaar, l'autre attaquant des Oranje, se charge de l'exécution. Quel sort cruel pour les supporters mexicains ! Le dieu soleil a lâché les joueurs verts del Tri pour passer à l'orange dans les dernières minutes.

Ce lundi matin, les Mexicains se réveillent avec "la cruda" en se disant une fois de plus que ce mondial n'était qu'un rêve, une douce folie du ballon rond qui a permis d'oublier l'espace de quelques semaines ou quelques jours une réalité quotidienne souvent difficile. "Mais la folie suprême n'est-elle pas de voir la vie telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être" comme dirait Cervantès. Le Mexique comme Don Quichotte a cru un moment qu'il pourrait vaincre ces beaux moulins hollandais. Il sait désormais qu'il devra attendre 4 ans pour se permettre de rêver à nouveau.

 Jean-Marie Legaud (Lepetitjournal.com/mexico) Lundi 30 juin 2014

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 30 juin 2014, mis à jour le 30 juin 2014
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