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INSOLITE - Ces promeneurs-là ont du chien !

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 30 décembre 2015, mis à jour le 30 décembre 2015

Ce n'est un secret pour personne. Les Mexicains sont fous de leurs chiens. Dans les rues et les parcs de la capitale, il est fréquent de croiser des femmes et des hommes qui à eux seuls promènent une horde de bêtes. Le Petit Journal a voulu savoir qui se cachait derrière ces « dogsitters ».


Le parc Mexico, dans la capitale, l'endroit idéal pour croiser des toutous en tout genre. (Photo Erwan Schiex-Engama)

Les allées du parc Mexico, dans la Condesa, en regorgent. Toute la journée, des canidés de tout pedigree se baladent fièrement en petite meute, tenus en laisse par de jeunes (ou moins jeunes) gens, lesquels semblent s'accommoder de ces petits tours en plein air. On les appelle les paseadores.

Eux - ces promeneurs de chiens - se sont rendus indispensables auprès des dynamiques citadins, qui n'ont guère le temps de faire profiter des espaces verts à leurs toutous. Plus que des gardiens ou des meneurs de troupeaux des temps modernes, certains de ces « dogsitters » endossent également la casquette de dresseurs. Pratique et efficace. Car à vue d'?il, petits et grands chiens marchent au pas.?
Francisco, promeneur-dresseur depuis plus de 35 ans. (Photo Erwan Schiex-Engama)

Assis sur leur banc bien à l'abri d'un soleil de plomb, Raul, 32 ans et Francisco, 53 ans, discutent en regardant défiler le temps. Couchés à leurs pieds, une rangée de boules de poils fait la sieste dans la quiétude la plus totale. Un regard à droite puis un regard à gauche pour contrôler que tout va bien et les deux hommes reprennent leur conversation. Trois adolescents assis sur le sol leur font face. Ce sont les élèves de Francisco. Un promeneur-dresseur qui a de la bouteille. Voilà maintenant plus de 35 ans qu'il exerce ce métier. L'homme se souvient : « J'ai cet amour des chiens depuis toujours. Puis j'ai appris à les comprendre et à les apprivoiser. Lorsque j'étais jeune homme, j'ai dressé des bêtes pour l'armée engagée dans la guerre du Vietnam ». ??

Une passion et un savoir-faire avec les animaux, qu'il transmet désormais aux plus jeunes. « C'est notre maître à tous ! », s'exclame Raul en souriant. Lui aussi a appris les rudiments du dressage et de l'entraînement aux côtés de Francisco. Il ajoute : « Tout de même, c'est assez agréable de travailler comme cela, à l'air libre avec les chiens ». Son aîné le reprend : « Sauf quand il pleut. Car dans ce cas-là, il faut faire en sorte qu'ils ne soient pas mouillés. On reste donc immobiles, protégés par les feuilles des arbres ». Après quelques secondes de réflexion, Raul renchérit : « La pire chose, c'est lorsqu'un chien s'enfuit et qu'on ne parvient plus à le retrouver. Il faut ensuite payer des indemnités égales à la valeur du chien à son propriétaire. Cela m'est arrivé deux fois en 15 ans de métier ».

Raul exerce ce métier trois jours par semaine pour 600 pesos. (Photo Erwan Schiex-Engama)


??Trois jours par semaine, du matin au soir, les deux hommes baladent des dizaines et des dizaines de chiens. Parallèlement, ils leur enseignent les bonnes manières et le savoir-vivre. « Comme nous sommes toujours dans la même zone, les propriétaires viennent systématiquement nous trouver », expliquent les compères. Leur salaire ? 600 pesos pour l'ensemble de leur oeuvre. On dit que le chien est le meilleur ami de l'homme. Faux. Il est le meilleur ami des Mexicains et surtout des promeneurs.

Erwan Schiex-Engama (Lepetitjournal.com/mexico) Mercredi 30 décembre 2015 (Republication)

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 30 décembre 2015, mis à jour le 30 décembre 2015

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