Avec Porfirio Díaz, continue notre saga historique! Il prend le pouvoir à la suite de Benito Juárez et il va rester 34 ans à la tête du pays, pas moins! Justement le musée Carranza se propose jusqu'au 30 mars de vous faire découvrir un aspect de la dictature de Díaz, les 30 jours de festivités grandioses organisés pour fêter le premier centenaire de l'indépendance en 1910. Une centaine de photographies accompagnées d'objets d'époque qui nous renvoient directement au début du siècle dernier
Photo: flickr.com
José de la Cruz Porfirio Díaz Mori
José de la Cruz Porfirio Díaz Mori est né dans la ville de Oaxaca, d'une famille modeste le 15 septembre 1830. Il commence des études de droit mais échoue et s'engage dans l'armée dès l'âge de 16 ans. Il y fait toute sa carrière et ses nombreux succès militaires le hissent rapidement au rang de général et lui apportent l'admiration du peuple mexicain. Il lutte notamment au côté de Benito Juárez lors de l'intervention française où il sort de cette guerre en héros puisqu'il reprend la ville de Mexico Puebla aux partisans de Maximilien de Habsbourg le 2 avril 1867. Fier de son succès et de son prestige, il rentre en rébellion contre Benito Juárez et accède à la présidence le 5 mai 1977 après le court mandat de Sebastian Lerdo de Tejada. Il s'empresse de supprimer le principe constitutionnel de la non-réélection, ce qui lui permet d'être réélu six fois de suite!
"Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis" (Porfirio Díaz, 1878)
En 1877, commence le "Porfiriato", les quasi 34 années de dictature de Diaz, qui s'accompagne, bien sûr, de mesures autoritaires comme suppression des libertés publiques, censure de la presse, répression, ou encore la non-reconnaissance du statut des indigènes. Il favorise aussi la concentration des terres aux mains d'une minorité de propriétaires terriens. Il est cependant important de souligner des avancées majeures dans l'industrialisation, dans les infrastructures ferroviaires et portuaires, dans les constructions de routes et l'ouverture aux capitaux étrangers. Le pays connait une forte croissance économique mais à quel prix! Les gains de la croissance ne profitent qu'aux classes élevées. Mais, fier de cette ouverture au monde, voulant porter le Mexique au rang de puissance mondiale et surement quelque peu mégalomane, Diaz finira sa dictature en coups d'éclats avec les festivités de l'indépendance de 1910. Ce sont des fêtes gargantuesques qui sont organisées pendant 30 jours ou pas moins de 32 pays vont venir y assister. Mais ce n'est que poudres aux yeux car quelques mois plus tard tout bascule...
Après une trentaine d'années au pouvoir, Diaz se représente à l'élection présidentielle de 1910 mais Francisco Madero annonce aussi sa candidature. La fraude flagrante de ces élections, qui portent une nouvelle fois au pouvoir Díaz, ajoutés aux mouvements sociaux en faveur de la justice sociale menés par Hidalgo, Zapata et Villa entre autres, entrainent les premières rebellions qui déboucheront sur la Révolution Mexicaine. Après la prise de Cuidad Juárez en 1911 par les troupes de Francisco Villa, Díaz s'exile en Europe. Il meurt à Paris le 2 juillet 1915 où il est enterré au cimetière de Montparnasse.
Pauline Dulaurier (lepetitjournal.com - Mexico) Jeudi 25 Mars 2010
Exposition: les 30 jours de festivités grandioses organisés pour fêter le premier centenaire de l'indépendance en 1910
Museo Casa de Carranza
Río Lerma 35, Cuauhtémoc,
Du mardi au dimanche 9h-18h
Prix 37 pesos, gratuit pour les étudiants.