Le célèbre adage du poète français Gabriel-Marie Legouvé affirme que derrière chaque grand homme se cache une femme. Cette citation résume à merveille la Révolution Mexicaine puisque derrière les mythiques héros tel que Villa ou Zapata des centaines de femmes ont aidé et combattu. Nous vous proposons pour la date anniversaire du début de la Révolution, officiellement fixée au 20 novembre 1910, un bref portrait de ces femmes méconnues
La Adelita - Fototeca Nacional (Libre de droit)
La femme mexicaine durant l'époque porfirienne
L'époque porfirienne, fut une époque où la femme bourgeoise devait par convention sociale suivre les modes et diktats sociaux européens. Elle était donc reléguée aux fonctions mondaines, ne s'occupant que de ses toilettes ou du foyer. La femme modeste quant à elle contribuait activement à la subsistance de sa famille, en occupant bien sûr des fonctions très conservatrices et en accord avec les principes de l'Église catholique. On peut donc dire que la femme mexicaine n'avait pas plus de droits et de privilèges que ses semblables des autres pays du globe. La révolution mexicaine, guerre civile mettant fin à la dictature provoqua un début de revendications de droits pour le sexe féminin.
Les femmes soldats de la Révolution Mexicaine
Malgré ce que l'on peut croire la participation des femmes dans la révolution toucha l'ensemble des classes sociales, des paysans extrêmement défavorisés aux classes bourgeoises et intellectuelles. Ainsi après l'éclatement du conflit, les filles, épouses, mères etc. furent extrêmement nombreuses à suivre les membres masculins de leurs familles. Les vagues de recrutement des forces de Villa ou de Zapata furent donc composées en grande partie par ces femmes courageuses qui laissèrent la vie quotidienne afin d'accompagner les soldats et qui tinrent les rôles d'infirmières, de cuisinières, d'espionnes, de véhicule de propagande et furent en charge de la surveillance des dépôts d'armes, de l'envoi de télégraphe ou de la coordination des trains saisis par les révolutionnaires (voir article sur les chemins de fer durant la révolution). En plus de ces fonctions certaines combattirent activement lors des conflits armés. L'image de cette femme soldate, armée, et portant le chapeau est généralement connu sous le nom d'Adelita dans la culture populaire mexicaine. Ce nom viendrait d'Adela Velarda Pérez, ayant servi dans les troupes de la Division du Nord de Pancho Villa. Une chanson très connue du répertoire mexicain est d'ailleurs nommée Adelita en hommage à son courage exemplaire.
Période post-révolutionnaire: revendication de droits pour les femmes
Cette participation active des femmes dans la révolution et la tenue de fonctions peu conventionnelles pour l'époque provoqua un mouvement de revendication pendant et après la révolution. Ainsi quelques années avant 1920, les premiers congrès féministes eurent lieu au Tabasco et au Yucatan. Certaine lois telles que la loi sur le divorce de 1914 ou la loi des relations familiales de 1917 établirent l'égalité légale entre la femme et l'homme au foyer. Bien que beaucoup restait à faire, la participation active à la création du Secrétariat d'Éducation Publique et au conseil des femmes mexicaines furent sans aucun doute de grands pas vers une égalité réelle, vers une reconnaissance de l'immense contribution des femmes, piliers de la société mexicaine. Nous saluons donc à l'occasion du centenaire de la Révolution, le rôle crucial qu'elles jouèrent dans la création d'une République Mexicaine moderne et démocratique.
Adam CHARLEBOIS (www.lepetitjournal.com/Mexico) Vendredi 19 novembre 2010
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