Édition internationale

POÉSIE - Carnaval de concreto

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 1 octobre 2014

Le Petit Journal de Mexico vous propose un mercredi sur deux dans sa rubrique littérature des poèmes du poète, performeur et journaliste mexicain Hugo Plascencia. Pour ne rien perdre de son talent, nous publions ses textes dans leur langue d'origine et en français. Sculpture de Igor Mitoraj, La Défense Paris, 2005 (photo ©Romain Thieriot)

 

Carnaval de concreto  

I

Ils t'ont recouverte dalle par dalle

jusqu'à ce qu'il ne reste plus 

qu'à t'appeler ville.

Tu t'es érigée, femme ravissante, tel un monstre

que tous craignent et copulent

et dans la durée d'un feu de circulation,

ils ont vidé les fontaines de tes mamelons à force de baisers. 

Mais tu n'as pas toujours été ensevelie et disséminée

dans les stries de la nuit

il fut un temps où les initiés touchèrent ton sexe de luth

comme une pomme de miel et d'amarante

dure comme le caramel de l'après-midi

il fut un temps où le vent de la palombe

invoqua ton jupon en une rafale dans la fissure de tes rues et de tes trottoirs

et il y eut les mauvais moments avec sa maladie en phase terminale de fin de voyage

où la glace n'est pas glace mais brûle tout de même.

Le coeur me fait mal 

                            du côté 

                                              droit

chaque fois que tes enfants t'appellent putain

l'envie me prend d'ériger une cave pour ta mémoire

ne laisse pas la mousse et la peur trahir ton âge.

Je me vois dans cette ville avec tes yeux

dans l'amour de ta peau dallée

qui eut jadis l'innocence de la Vénus de Milo.

Carnaval de concreto 

I 

Te fueron revistiendo baldosa a baldosa

hasta que no quedó más remedio

que llamarte ciudad.    

Te erigiste hermosa mujer con el efecto de un monstruo

al que todos temen y copulan 

y en lo que dura un semáforo 

vaciaron las fuentes de tus pezones a besos.

Pero no siempre estuviste hundida y diseminada 

en las estrías de la noche

hubo un tiempo en que los iniciados tocaron tu sexo de laúd

como una manzana de miel y amaranto 

dura como el caramelo del medio día 

hubo un tiempo en que el viento del torcaz 

en una ráfaga invocó tu faldón en la hendidura de tus calles y veredas

y hubo malos tiempos con su enfermedad terminal de fin de viaje  

donde el hielo no es hielo pero quema.

Me duele el corazón 

                                        del lado 

                                                                    derecho 

cada vez que tus hijos te llaman ramera 

me dan unas ganas de ponerle un sótano a tu memoria  

no dejes que el musgo y el miedo delaten tu edad.

Me miro en esta ciudad con tus ojos

en la alta querencia de tu piel de baldosa 

que alguna vez tuvo la inocencia de la Venus de Milo.

 

Poème extrait du livre Calandres Underground aux éditions Écrits des Forges (édition bilingue français-espagnol) 

Traduction Sophie Martin

Biographie
Né à Mexico en 1978, Hugo plascencia est poète, performeur et journaliste. Il est l'auteur de Ahogar el GritoTodo es BabelCalandrias Underground et Razón de Bestia. Il a participé à plusieurs rencontres nationales et internationales de poésie. Certaines de ses ?uvres ont été traduites en anglais et en français. Actuellement il réalise des performances poétiques en collaboration avec des musiciens et des artistes visuels. Il collabore également à la production de documentaires avec des poèmes mis en musique.
Hugo Plascencia Calandres underground

Hugo Plascencia pour (lepetitjournal.com/mexico) Mercredi 1er octobre 2014

 

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 1 octobre 2014, mis à jour le 1 octobre 2014
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