Édition internationale

PASTORELA – Le combat du bien contre le mal

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 7 janvier 2014

 

Spectacle traditionnel lors des fêtes de Noël, la pastorela narre les péripéties de bergers tiraillés entre le diable et les anges.
Ce week-end, La Noche más venturosa se présentera dans la cathédrale de Mexico.

La pastorela La Noche más venturosa se joue à partir de ce soir et jusqu'à dimanche dans la cathédrale de Mexico. (Photo Moisés Veleros)

Au Mexique, Noël est marqué par les pastorelas. Des quartiers populaires aux plus chics, dans les écoles ou les théâtres, en passant par les églises et même les entreprises, voire dans la rue, amateurs et professionnels mettent en scène des textes classiques ou inédits dans lesquels le bien et le mal s'opposent. Souvent à des fins religieuses, les pastorelas peuvent aussi se révéler cathartiques en dénonçant de manière satirique les travers de la société actuelle, certains personnages s'inspirant parfois d'hommes politiques et autres figures publiques.

Pastorela
La compagnie nationale de théâtre classique Fénix Novohispano présente ce week-end la pastorela La Noche más venturosa de José Joaquín Fernández de Lizardi. Les représentations auront lieu dans l'un des cadres les plus spectaculaires de la capitale, la cathédrale, construite entre 1573 y 1813 et dont les styles architecturaux vont du baroque au classique. Sur l'autel des rois, les vers de Lizardi prendront vie pour conter les aventures de bergers en route pour Bethléem afin de rendre hommage à l'enfant Jesus. Lors de ce voyage aux multiples péripéties, ils seront tiraillés par leurs propres démons, entre les tentations du diable et les coups de pouce des anges.

L'évangélisation des populations indigènes

Les pastorelas sont apparues au Mexique au 16e siècle avec l'arrivée des Espagnols qui ont propagé la religion catholique dans le Nouveau Monde. Ces pièces liturgiques où se mêlent chants et danses étaient jouées dans les églises dans un but d'évangélisation. Les peuples autochtones, habitués à représenter leurs propres divinités dans des rituels, se les ont appropriées au fil du temps, comme tant d'autres traditions religieuses.

Les 7 péchés capitaux 
Ce texte du 19e siècle est renforcé par les costumes et les coiffures d'époque ainsi que la présence d'un quatuor à cordes et les chants de Noël entonnés par les comédiens. En se référant aux 7 péchés capitaux, l'oeuvre aborde des problématiques qui restent toujours d'actualité. "Mon personnage, la bergère Julia, représente la luxure, explique María del Carmen Félix. Elle est critiquée pour vivre librement sa sexualité. Ce texte traite de la misogynie qu'il y avait à l'époque et qui, bien que l'on soit au 21e siècle, continue d'exister."

La savoureuse et fidèle mise en scène de Francisco Hernández qui réhabilite ce classique et les interprétations des treize comédiens font de cette expérience théâtrale en pleine cathédrale une immersion dans la tradition mexicaine.

La Noche más venturosa, dans la cathédrale de Mexico (entrée rue República de Guatemala), vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 décembre, à 20h. 
Tarif normal : 250 pesos, tarif réduit : 125 pesos. Durée: 1h15mn.
 
Blanca Aldana (Lepetitjournal.com/mexico) Vendredi 20 décembre 2013
 
lepetitjournal.com Mexico
Publié le 19 décembre 2013, mis à jour le 7 janvier 2014
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