Édition internationale

MUSÉE - La torture sous toutes ses coutures

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 12 novembre 2013

Chaises à clous, garrots, ceintures de chasteté, poulies et tenailles en tous genres? Voilà le menu peu ragoûtant que le musée de la Torture, à quelques pas du Palacio de Bellas Artes, propose à ses visiteurs. Ames sensibles s'abstenir !

Dès l'entrée, on dit bonjour à la guillotine ! (Photo: LPJ)

En guise d'accueil, une guillotine. Et dans le rôle de l'hôtesse, chargée de recevoir les visiteurs, un charmant mannequin... déguiséen bourreau ! Au musée de la torture, dans le centre historique de Mexico, les visiteurs n'ont pas besoin de plus de quelques secondes pour savoir à quoi s'en tenir: aux amateurs de finesse, de grâce et d'harmonie, ce lieu n'est pas destiné.
De fait, dans ce petit musée qui fête ses dix-huit ans d'existence, tout y passe. Les sangles, les pointes, les boulets  la décapitation et l'empalement, l'écartèlement et la crucifixion? De salle en salle, c'est toute une histoire d'horreur et de barbarie - depuis le moyen-âge jusqu'aux dictatures contemporaines - qui s'étale sous les yeux du visiteur, via des machines et des instruments dont l'atrocité et la sophistication dépassent l'entendement. La mise en scène elle-même ne fait pas dans la dentelle: sol en pierre brute, rideaux de velours noirs et rouges, éclairages intimistes? Le musée, côté ambiance, n'a rien à envier aux caves du comte Dracula !

(Photo : LPJ)

Une visite instructive
Pourtant, et c'est bien là le pire, la visite de ce musée des horreurs s'avère passionnante. Et la découverte des outils exposés, riche en enseignements.
Ainsi peut-on apprendre qu'au Moyen Age, les individus dont l'activité était jugée immorale devaient porter des "masques infâmants"
et subir toutes sortes de brimades, allant de la bastonnade publique jusqu'à l'immersion dans des bassins d'excréments ! Ou bien que les femmes de soldats, lorsque leur maris partaient guerroyer, se voyaient imposer le port de ceintures de chasteté, et mouraient dans d?atroces souffrances, en raison des infections dues au métal et à l'accumulation des déchets...
Malheureusement, le Moyen Age ne porte pas seul la palme de la sauvagerie. Le musée en témoigne: "La torture ne connaît pas d'époque ni de milieux (?) Faire souffrir les autres personnes semble être une volonté irrépressible de l'être humain", indique sur une pancarte la direction. Et d'ajouter: "Le but de cette exposition est de secouer profondément le public, pour provoquer un mouvement instinctif de rejet et lui faire comprendre que l'horreur peut être vaincue par l'intelligence". Mission accomplie !

L'Inquisition au Mexique
En terme de barbarie, l'Eglise catholique, durant l'Inquisition, ne fut pas en reste. A Mexico, le premier tribunal inquisitoire (tribunal du Saint Office) a officiellement vu le jour en 1571, sous l'impulsion de don Pedro Moya de Contreras. Des pratiques d'évangélisation par la violence et de persécution des "hérétiques" avaient cependant déjà cours depuis plusieurs décennies. Sous le joug des moines dominicains et franciscains, pendant plus de deux siècles, nombre d'indiens furent torturés ou condamnés à mort, même si le nombre de victimes est difficile à évaluer. La "Sainte Inquisition" ne fut définitivement supprimée qu'en 1820.

Quelques idées reçues sur l'échafaud
Contrairement aux idées répandues, la guillotine n'est pas une invention française et ne date pas du 18ème siècle. C'est en Ecosse, 400 ans plus tôt, que les premiers instruments de ce genre sont apparus. Mais rendons à César ce qui lui appartient: Joseph Ignace Guillotin est bel et bien le père de la guillotine moderne, en 1792. Avec son invention, cet "humaniste" souhaitait rendre la mort plus immédiate et moins douloureuse! Un objectif pas franchement atteint: les études scientifiques ont par la suite prouvé que la tête du guillotiné, pendant quelques instants, restait consciente?Le guillotiné pouvait donc se voir rouler dans la corbeille ou exposée au regard de la foule.

Valentin BONTEMPS (www.lepetitjournal.com/mexico) jeudi 20 septembre 2012

Museo de la tortura
Tacuba 7, col. Centro
Tél. 5521-4651
Ouvert tous les jours de 10h à 19h

Retrouvez la section "VISITE DU DF"

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 20 septembre 2012, mis à jour le 12 novembre 2013
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