

En 2009, Alejandro Amenàbar fait parti de cette nouvelle génération du cinéma espagnol, un réalisateur de renommée grâce, entre autres, à Les Autres, Ouvre les yeus . Avec Agora, il s'initie à un nouveau genre, le "péplum", c'est-à-dire un cinéma historique d'aventures situé à l'Antiquité, à l'époque gréco-romaine
La synopsis
Au IV siècle, la ville d'Alexandrie en Egypte, connaît une forte expansion du christianisme, à l'époque où les cultes païens et la civilisation romaine commencent à être remplacés par cette nouvelle religion. Davo, un esclave tourmenté entre son désir de liberté, possible en s'unissant aux chrétiens, et l'amour pour sa maîtresse Hypatie d'Alexandrie, une philosophe, qui lutte pour préserver la sagesse du Monde Antique. La connaissance et cette nouvelle foi s'affronteront frontalement dans une agora.
Un film novateur
Le réalisateur a basé son film à partir de recherches sur des siècles d'astronomie; il en est ressorti qu'il y avait seulement une femme dont le travail avait été reconnu, Aménabar a ainsi voulu intégrer plusieurs thèmes dans son film comme le sexisme, le combat d'Hypatie qui se veut l'égale des hommes, ainsi que le pouvoir politique, social et religieux, l'opportunisme et le fanatisme. Dans quelconque péplum, il y a des combats, une foule en furie, des saccages, des tragédies et, avant tout, beaucoup de moyens financiers engendrés, mais ce qui est intéressant, c'est l'argument du film d'Amenabar qui explique les désordres moraux actuels. Il fait un parallèle avec les problèmes géopolitiques du monde actuel et du Moyen Orient en particulier, une terre de rencontres de plusieurs religions et cultures. Amenàbar souligne qu'à notre époque ainsi qu'à l'époque de l'Antiquité, le système social et politique basé sur des valeurs provenant du monde de la science s'estompait pour se transformer en un monde d'obscurantisme et d'autoritarisme, un obstacle au dialogue et à la raison, et où s'impose des dogmes qui conduisent à des actes intolérables. Le film ne stigmatise pas une population ou une religion, mais s'efforce de dénoncer des actes de barbaries commis que ce soit au nom de la science ou au nom de la foi. Aménabar a le grand mérite de dépeindre des thématiques tant difficiles à traiter au cinéma, dans un péplum commercial, et sans faire appel à une idéologie ou une croyance comme il est fréquent de voir dans d'autres films.
Dans le monde entier, ce film a suscité des vagues de censure comme celle entreprise par le Vatican en Italie, mais grâce à une pétition organisée par des cinéphiles, le film a pu y sortir en salles en avril 2010. Fort de son succès, sa sortie est prévue le 10 septembre 2010, premièrement, dans les cinémas Lumière, à Mexico.
Anthony Groussard (lepetitjournal.com ? Mexico) mardi 14 septembre 2010
Pour plus d'informations: Consultez la page officielle
Cinemas lumiere
Cinepolis
Cinemex
Bande annonce (en espagnol ou sous-titré en français)







