

Eplucher, de Miquel Barceló (Photo : Musée Tamayo)
C’est à une pointure de la scène picturale internationale que le musée Tamayo vient d’ouvrir ses portes. En effet, si le nom de Miquel Barceló ne vous évoque encore rien, voilà une opportunité de combler un vide ! En effet, cet Espagnol de 48 ans jouit depuis presque 25 ans, de la reconnaissance ses pairs mais aussi des amateurs d’art, qui depuis ses débuts achètent ses œuvres à prix d’or. Les plus prestigieux musées de la planète valident également son travail en dévoilant ses toiles au grand public.
Au début de sa carrière, Miquel Barceló s’inscrit dans la mouvance alors en vogue dans la première moitié des années 80 avec des œuvres chargées d’un langage métaphorique, référant à l’histoire de l’art. Puis, guidé par un besoin d’authenticité, il délaisse peu à peu les détails narratifs et rhétoriques pour aller à l’essence même de son art. Dans cette optique, son premier voyage au Mali fut une révélation.

Le voyage comme source d’inspiration et d’expérimentation
Bien qu’il ait passé l’essentiel de sa vie entre Paris, Majorque (ou il est né) et le Mali, Barceló ne lésine pas sur les voyages aux destinations éclectiques (de la Suisse au Guatemala en passant par New York). Il y a puisé notamment l’inspiration pour des thématiques variées comme la tauromachie, les marchés africains, les animaux sauvages, la mer ou le désert. Au fur et à mesure, ces sujets sont de plus en plus liés avec des éléments primaires comme l’eau, la terre ou le feu.
Ce qu’on retiendra aussi chez Miquel Barceló, c’est sa volonté d’incorporer aux oeuvres la matière qu’il récupère lors de ses périples (sédiment et thermites d’Afrique, boue, pigments, cendres du Vésuve, poils, crânes de singes pour les sculptures, etc). Les matériaux rencontrés, viennent souvent s’amonceler par paquets, ajoutant au tableau une troisième dimension et accentuant les perspectives et l’authenticité.
C’est donc une rétrospective de ce grand nom de la peinture que cette exposition offre au regard du public mexicain, en retraçant quelques unes des principales facettes de l’artiste à travers 47 œuvres (sculptures et peintures), toutes réalisées entre 1984 et 2002. Ces œuvres, que chacun est libre d’apprécier comme il l’entend, témoignent en tout cas d’une insatiable soif de renouvellement que le succès précoce et jamais démenti de l’artiste n’a pas altéré.
Vincent LEHMANN. (LPJ) 3 juin 2005
Exposition Miguel Barceló
Museo Rufino Tamayo
A l’angle de Gandhi et du Paseo de la Reforma.
Jusqu'au dimanche 7 août
Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h







