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UBIFRANCE - "Aider les entreprises françaises à s'implanter en Australie"

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 14 avril 2013, mis à jour le 14 avril 2013

Ubifrance est l'agence française pour le développement international des entreprises. Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), Ubifrance s'appuie aujourd'hui sur 1.400 collaborateurs et 80 bureaux dans 60 pays à travers le monde pour accompagner les entreprises françaises, en accord avec l'orientation stratégique dictée par le ministère du commerce extérieur. Lepetitjournal.com a rencontré Bruno Tessier, directeur d'Ubifrance Australie Nouvelle-Zélande qui nous parle des missions d'Ubifrance dans la zone Océanie.

L'équipe d'Ubifrance Australie Nouvelle Zélande, photo lepetitjournal.com

Bruno Tessier connait le commerce extérieur comme sa poche. A 55 ans, il a passé de nombreuses années à l'étranger, de Bogota à Sydney en passant par Calcutta, Istanbul ou encore Santiago.  Il dirige aujourd'hui le bureau d'Ubifrance à Sydney qui est responsable de l'Australie et de la Nouvelle Zélande.

Lepetitjournal.com - Quelles sont les missions d'Ubifrance Australie aujourd'hui?

Bruno Tessier - Ce sont avant tout les missions globales de toutes les agences Ubifrance dans le monde, ce que nous appelons les trois "C", le conseil, les contacts et la communication + une solution en ressources humaines par le biais des V.I.E. Pour satisfaire ces missions, Ubifrance s'appuie sur des collaborateurs experts dans leur domaine, tous au c?ur de l'activité économique des secteurs qu'il traite, tous très près du marché australien. L'objectif global est d'accompagner les entreprises françaises dans leurs démarches pour exporter, s'implanter ou nouer des partenariats. A chaque pôle d'expertise son "chef de pôle" Cette Organisation en filières est toujours la même quel que soit le bureau d'Ubifrance dans le monde. De plus, nous avons une certification ISO 9001 qui impose une démarche de qualité, ici ce ne sont pas les stagiaires qui traitent les dossiers?

Le conseil c'est d'abord l'information que nous fournissons sur le pays, par le biais du site internet et des fiches "pays" régulièrement mises à jour. 

Le contact, ce sont toutes les solutions de prospection et de présentation, solutions individuelles et collectives que nous proposons dans les différents secteurs. Des salons comme le  FINE FOOD, AIMEX ou encore AOG sont très importants car ils permettent aux entreprises d'être présentes à moindre coût (les espaces sont loués par UBIFRANCE et subventionnés). Nous faisons toujours une petite présentation du secteurs avec des experts, puis nous organisons les rendez-vous et la prise de contact sur place.

La communication c'est l'aide que nous fournissons aux entreprises pour qu'elles se fassent connaitre. UBIFRNACE va faire la promotion des produits ou services auprès d'un public de professionnels ciblés.

Enfin, UBIFRANCE propose une solution ressources humaines par le biais du volontariat international en entreprise (VIE). Cette recette est un succès. De 39 en 2010 à une centaine aujourd'hui en Australie avec le 10ème club VIE au monde par le nombre d'adhérents. Sur un pays comme l'Australie, cette solution globale permet aux entreprises d'avoir des jeunes bien formés, motivés, munis d'un visa (ce qui est important en ces périodes troublées de remise en cause des visas de travail) et qui débouchent dans 75% des cas sur un recrutement définitif.

L'Australie est donc un bon marché pour les exportateurs ?

Nul besoin de rappeler le pouvoir d'attraction de l'Australie aujourd'hui, notamment en France, où le pays bénéficie d'une image plus qu'enchanteresse mais plutôt du point de vue de l'emploi. Le marché Australien des importations est également très attractif mais les exportateurs ne le savent pas forcément. C'est un pays ou la France vend bcp plus que ce qu'elle n'achète, même si les ventes d'Airbus expliquent l'excédent. Néanmoins même sans l'aéronautique mais on reste sur un marché de 2,3 milliards d'Euros par an, le 2ème marché à l'export après Singapour.

On prospecte donc énormément pour faire venir les entreprises, avec un soutien de Paris mais nous pilotons la plupart du temps. Il y a aujourd'hui une forte présence des équipes Ubifrance en France pour rencontrer les entreprises PME, ETI? La tyrannie de la distance est telle que nous sommes obligés d'aller les chercher. Ces démarches pro-actives en France  ( présence sur les salons , organisations de journées "Australie" etc) sont nécessaires pour faire venir les entreprises en Australie.

Nous leur expliquons qu'il y a un véritable marché de consommation. L'Australie est aujourd'hui la 12ème puissance mondiale, le 5ème PIB par habitant au monde, 22 années de croissance ininterrompue, un pays triple A sans remise en cause. Beaucoup d'atouts souvent méconnus. L'Australie est un pays développé aux allures de pays émergent car 70% de ses exportations viennent de ses matières premières mais la différence avec les vrais pays émergents c'est la consommation et le pouvoir d'achat.  C'est peut être un petit marché mais c'est 22 millions de gens qui consomment. En plus l'image de la France est bonne et il faut capitaliser la dessus. Comme il faut aussi prendre en compte l'effet de change qui a eu un impact très positif sur nos exportations vers l'Australie. Le sujet c'est "venez et regarder avant qu'il y ait trop de monde". 

Moi même je participe à des journées pays en France, qui nous permettent d'expliquer le marché australien et de répondre individuellement aux entreprises présentes, aux questions qu'elles se posent. Notre devoir est d'accompagner au mieux les entreprises françaises en répondant à leur demande, tout en ayant un rôle de conseil et d'information précis, qui leur permettra d'aborder au mieux le marché australien".

Un marché porté par la zone ASEAN ?

La zone ASEAN-OCEANIE est une chance. Nous profitons d'une dynamique et d'une force de frappe sans équivalent et nous travaillons en synergie avec les autres bureaux UBIFRANCE de la zone. De véritables communautés sectorielles en ASEAN OCEANIE fonctionnent et travaillent ensemble pour aider les entreprises à s'implanter dans les pays de la zone, et même si les problématiques par pays sont différentes des synergies sont possibles, des actions communes.

Parlez-nous des objectifs du pacte national de croissance mis en place par le gouvernement

Dans le pacte national de croissance, de compétitivité et d'emploi, il y a un volet international qui va avoir un impact direct sur les missions d'UBIFRANCE.A l'aube de la naissance de la Banque Publique d'Investissement (BPI), le gouvernement français a affirmé sa confiance envers l'agence et sa place centrale dans le développement du commerce extérieur. La BPI comprendra des chargés d'affaires UBIFRANCE, qui vont travailler avec OSEO pour financer et accompagner dans la durée 1000 nouvelles entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans leur implantation internationale. Cela veut dire qu'UBIFRANCE va être amenée à traiter de plus en plus de questions et adapter son offre de services. Nous devrons établir des prestations sur mesure en intégrant des compétences que l'on a pas encore comme par exemple les fusions acquisitions, le domaine juridique, et ceci ne peut se faire qu'en intégrant des opérateurs privés. Nous allons vers une vraie cohérence du privé et du public.

Comment vous allez faire ?

En travaillant conjointement avec tous les acteurs de "team France" qui vont être consultés; la Chambre de commerce franco-australienne (FACCI), les conseiller du commerce exterieurs (CCEF), les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI). Et bien sur nous sommes accompagnés par le service économique de l'ambassade à Canberra et le service de coopération culturel et scientifique (COFACE). L'idée est de trouver les compétences pour pouvoir proposer un package complet et personnalisé à ces entités que les chargés d'affaires vont nous apporter. 

Quels sont les secteurs porteurs en Australie ?

Bertrand Raoult, conseiller pour la filière "nouvelles technologies" nous explique que les entreprises robustes internationalement sur les secteurs de la confiance numérique, de l'identification des paiements fonctionnent bien en Australie. Même constat pour les entreprises qui sont sur des niches de savoir-faire difficilement répliquables. Certains secteurs en revanche sont moins porteurs même s'ils fonctionnent bien France. C'est donc le rôle d'UBIFRANCE de conseiller les entreprises en amont si elle pense qu'il y a des débouchés.

Sylvie Patinec, conseillère de la filière "mode habitat santé" rappelle que cette branche fait un milliards d'euros d'export par an, en partie grâce à la pharmacie. Pour les biens de consommation, l'Australie est un marché de niche, il faut trouver ce qui plait, les beaux emballages, les produits différents, il faut sortir de l'ordinaire. En biotechnologie il y a encore des choses à faire. C'est un peu plus difficile pour le textile qui connait encore des taxes importantes mais qui baissent régulièrement ce qui devrait faciliter les exportations dans le futur de produits de mode, sur tout sur le secteur enfant et mariage d'après Sylvie. 

Bérangère Escande, conseillère pour la filière "agro-alimentaire: nous expose que le secteur vins et spiritueux marche très bien,  les produits de qualité sont en croissance et l'image "France" joue beaucoup . Le principal fournisseur de vins après la Nouvelle Zélande c'est la France. Les vins de Bordeaux, le Champagne (l'Australie est le 8ème marché à l'export mondial), le Rosé aussi?"s'il y a un pari à faire ce serait le Rosé" dit Bérangère. Le cidre aussi, la bière artisanale, la Cognac et la vodka et quelques vins plus originaux permettent aux exportateurs français de se démarquer.

Charlotte Louys, chargée de développement de la filière Infrastructures transports et industrie insiste sur le secteur très porteur en Australie de la mobilité durable et de l'efficacité énergétique avec bien sur les acteurs du secteur minier qui ont le vent en poupe minier et pour lesquels UBIFRANCE n'a pratiquement pas à se battre pour faire connaitre l'Australie. De plus ce secteur bénéficie beaucoup de l'effet zone avec des pays producteurs dans la zone ASEAN, les entreprises sont déjà présentes dans la zone dans ces secteurs. UBIFRANCE a d'ailleurs accompagné récemment 9 entreprises françaises sur le salon AOG (Australian Oil & Gas) dont 8 à l'issue du salon avaient trouvé un partenaire potentiel en Australie. Le solaire et l'énergie renouvelable sont aussi des domaines très porteurs où la France a un vrai savoir-faire.

UBIFRANCE s'affaire donc au quotidien pour que les entreprises françaises développent leur activité à l'international et tirent l'économie française vers le haut. Ses collaborateurs, experts sectoriels, sont au service de ces entreprises, quel que soit le stade de leur projet de développement afin d'aborder au mieux le marché australien. L'objectif est avant tout de donner une vision juste du potentiel de chaque projet en gardant à l'esprit que face aux possibilités que présente le marché Australien et bien souvent, le jeu en vaut la chandelle. Parce qu'aujourd'hui plus que jamais " l'export, on a tous à y gagner ", comme le proclame l'un des slogans d'Ubifrance.

Propos recueillis par Flore Gregorini (www.lepetitjournal.com/sydney.html), lundi 15 avril 2013

L'équipe d'Ubifrance Australie Nouvelle Zélande

Bruno Tessier (Directeur) : bruno.tessier@ubifrance.fr

Bérangère Escande (Agro alimentaire): berangere.escande@ubifrance.fr

Arthur Lenoir (Infrastructures Transport Industrie) arthur.lenoir@ubifrance.fr

Bertrand Raoult (Nouvelles Technologies) bertrand.raoult@ubifrance.fr

 

 

 

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Publié le 14 avril 2013, mis à jour le 14 avril 2013

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