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"SI J'OZAIS" - Rencontrer le dragon...ou pas !

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 6 avril 2015, mis à jour le 7 avril 2015

Déçue ! Quand on alimente un blog, on est toujours à l'affut de nouvelles idées d'articles. Et là, j'avais le sujet rêvé : pensez donc, la première visite d'inspection du property manager (1). Comment vous dire? La visite du property manager, c'est un peu Smaug fondant sur la ville de Dale, Super Nanny foulant au pied des familles déjà au fond du trou.

En plus, on avait un tas de raisons de la redouter, cette visite. La trace bleue évidemment, j'en ai déjà parlé. Mais aussi le tableau tombé du mur il y a deux jours en arrachant la peinture toute neuve. Bon, bien sûr, on aurait pu se douter que fixer 20 kg avec des autocollants, c'était un peu osé. Toujours est-il que le mur du salon était passablement amoché.

Et puis, il n'y avait pas que ça, il y avait aussi la rumeur. La voisine qui connaît bien la propriétaire et qui vous explique combien elle en a fait baver des ronds de chapeaux à vos prédécesseurs. Ou le copain français expatrié depuis quelques années qui vous assure que le property manager figure en tête de son Top ten des personnages les plus désagréables d'Australie et que le locataire n'a aucun droit à part de dégager quand on le lui demande.

Alors évidemment une visite pareille, ça se prépare. On brique, on range, on camoufle. Et puis on se dit qu'au pire, si ça se passe mal, ça fera toujours un chouette article sur les plus grands fléaux down under après la red back et le grand blanc.

Arrive donc le jour J. On s'est pomponné comme pour des fiançailles, histoire de lui faire oublier l'immigré qui sommeille en nous. Le grand blanc frappe à la porte sous les traits d'une jeune femme alerte et souriante.

Et là, rien ne se passe comme prévu. Voilà qu'elle commence par s'excuser d'être là. Elle comprend combien c'est intrusif. Et d'ailleurs elle-même reçoit son property manager demain... Elle est volubile, nous dit que ça ne va pas durer, que ça ne va pas faire mal. On s'attend presque à ce qu'elle nous opère des amygdales et on est à deux doigts de la consoler de se taper le sale boulot.

Mais elle continue à arpenter la maison à grands pas, son iPad à la main pour prendre quelques photos, ignore ostensiblement la trace bleue, oublie le mur du salon, traverse le dressing tout en nous précisant qu'elle évite en général de prendre en photo le bordel (2)  (tiens, pourquoi cette idée lui vient-elle tout d'un coup? Et mon camouflage, alors?)

Trois petits tours, et puis s'en va... Mon mari et moi restons plantés là au milieu du salon, endimanchés et incrédules, à se dire que ça ne peut pas être que ça. Mais justement on entend des talons qui rebroussent chemin. DEUX paires de talons à vrai dire...Ah! C'est donc là que la vraie bataille va se jouer !

Le grand blanc revient en effet, accompagné... du dragon himself, la proprio qui a cru bon de faire le voyage depuis Sydney pour nous en coller une.

Re-tour de la maison, commenté par la property manager qui ne reprend décidément jamais son souffle. Et puis... Et puis? Rien. Nothing. Nada.

Oui, en fait, c'est ça. Quand on alimente un blog, le secret, c'est surtout de faire beaucoup de bruit avec... RIEN.

(1) property manager : agent immobilier gérant un bien au nom du propriétaire

(2) bon, je sais que "mess" veut dire "désordre" en bon français, mais personnellement j'ai du mal, "bordel" est tellement plus parlant...  Pardon pour la grossièreté. 

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Géraldine Lautour (LePetitJournal de Melbourne) mardi 7 avril 2015

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Publié le 6 avril 2015, mis à jour le 7 avril 2015

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