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COMMUNAUTES FRANCOPHONES – Rencontre avec la communauté libanaise

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 26 mai 2013, mis à jour le 26 mai 2013

Cette semaine, lepetitjournal.com de Melbourne vous propose d'aller à la rencontre de la communauté libanaise. Le Liban, ou "Pays du Cèdre" et jadis appelé "la Suisse du Moyen-Orient" est une terre de contrastes. Ce pays est surtout le point de rencontre de l'Orient et de l'Occident, où plus de 18 communautés religieuses se côtoient. Célèbre pour sa gastronomie, ce pays aux 1.001 saveurs est très présent sur le sol australien au travers de ses nombreux restaurants et épiceries traditionnels.

Trois vagues d'immigration successives
Pour comprendre les raisons de la présence libanaise en Australie, il faut tout d'abord remonter 120 ans en arrière, lors de la première vague d'immigration. Les premiers migrants libanais arrivèrent entre 1880 et 1920, poussés par l'insécurité et la misère de l'oppression ottomane. La seconde vague d'immigration s'étend de 1947 à 1975 suite à l'indépendance et la troisième débute en 1976, avec la Guerre Civile.  

Les évènements historiques, politiques et économiques au Liban ont affecté la composition religieuse des vagues migratoires. Les deux premières étaient principalement composées de catholiques, alors que la dernière l'était de musulmans. L'appartenance religieuse des Libanais d'Australie est repartie de 38% musulmans (34% sunnites, 2% chiites) et 40% de catholiques (30% maronites, 10% melkites). 

La présence libanaise aujourd'hui en Australie
Il y a aujourd'hui plus de Libanais à l'extérieur du pays qu'à l'intérieur. En Australie, la population n'est pas uniquement composée de Libanais "nés au Liban", mais aussi de leurs descendants. Elle représente environ 300.000 personnes dont 45.000 à Melbourne (près de 32.000 sont nées au Liban, et 13.000 nées à Melbourne), 25% parlent français. 

75% de cette population vivent dans l'Etat du New South Wales, et à 20% dans l'Etat du Victoria. Dans ce même Etat, les Libanais se sont installés principalement entre Brunswick et Coburg, sur Sydney Road et à Williamstown, ainsi que dans les banlieues nord, comme Moreland, Darebin et Whittlesea.

La communauté est représentée par Jean Daniel, ambassadeur du Liban en Australie (à Canberra) et en Nouvelle-Zélande, et plus localement, par le consul honoraire Ghassan El Khatib. 

La fête nationale est le 22 novembre, jour de l'indépendance. Au Liban, ce jour est férié. A Melbourne, le consulat de Melbourne organise une cérémonie avec les représentants des différentes associations. 

La vie associative, ciment de la communauté
Il existe plusieurs types d'associations au sein de la communauté libanaise en Australie, en forte augmentation depuis une dizaine d'années. 

Les associations de villages, en plus de proposées des activités sociales et culturelles, elles tentent de récolter des fonds pour subvenir aux besoins de leurs villages au Liban. L'Australian Lebanese Zahlé Assocation of Victoria (AZLAV) est l'une d'entre elles ; il en existe une douzaine dans l'Etat du Victoria. 

Les associations religieuses ont un rôle important et existent depuis longtemps : la première organisation religieuse libanaise s'est établie à Sydney, en 1895. A Melbourne, la Antiochian Orthodox Church of St Nicholas a été créée en 1931. 

Aujourd'hui, 35 associations existent à travers tout le pays. 

Une communauté druze, ainsi que des associations alaouites sont aussi implantées sur le territoire australien.

D'autres associations sont présentes ; leur but premier est de représenter la communauté dans son ensemble : l'Australian Libanese Cultural Union (un représentant dans chaque Etat australien et branche de la World Lebanese Cultural Union), l'Australian Lebanese Chamber of Commerce & Industry et l'United Australian Libanese Movement (affaires courantes entre l'Australie et le Liban). 

La plupart de ces associations organisent au moins un grand dîner par an. Certaines d'entre elles se réunissent aussi autour d'autres évènements : soirée culturelle/littéraire, ou conférences/présentations sur la vie politique du Liban et en Australie.

Médias
La presse écrite est très présente, il existe trois journaux quotidiens. Ils sont tous produits à Sydney : El Telegraph (le plus ancien), Al Bairak et Al Nahar.

Côté radio, SBS 2 diffuse un programme en langue arabe tous les matins de 6h à 8h (fréquence 93.1fm) sur l'actualité internationale, et 3ZZZ propose The Voice of Lebanon depuis plus de 20 ans (fréquence 92.3 Fm, le mercredi de 14h à 15h, jeudi de 19h à 20h et dimanche de 15h à 16h).  

Enfin, en plus des informations des journaux télévisés arabes diffusés sur SBS, ART (Arab Radio and TV, groupe privé de chaînes TV en langue arabe) traite de l'actualité, de l'actualité sportive du monde arabe.

Gastronomie libanaise
La cuisine libanaise est celle du soleil. Elle marie richesse des produits de la mer et de la terre.

Il existe plusieurs plats typiques libanais ; l'un des plus connus est sans aucun doute le taboulé (veut dire "salade assaisonnée" en arabe). Originaire du Liban et de la Syrie, il se compose principalement de boulgour ("bourghol" en arabe), persil, tomates, oignons, menthe, citron, et huile d'olive. Une autre spécialité est le kibbeh : il s'agit d'un plat préparé à base de viande de b?uf hachée et bourghol, il se cuisine sous de multiples formes. Chaque région au Liban a sa manière de le préparer. L'houmous, le labne (yaourt au fromage), le falafel, les célèbres feuilles de vigne farcies, le koussa mehchi (courgettes farcies, avec ou sans viande), le chich taouk (poulet mariné grillé) sont aussi des plats et produits originaires du Liban. 

Le Liban est célèbre pour ses pâtisseries, souvent très sucrées : le baklawa (pâtisserie feuilletée à la pistache), le moghli (entremet libanais au riz et aux épices), le mafrouké (gâteau aux semoules), ou encore le maamoul (sablé). La cuisine libanaise s'est diffusée dans tout le Moyen-Orient, et partout où la diaspora s'est établie.

Les sandwichs libanais sont très populaires, et pour n'en citer que quelques-uns : falafel, chawarma, manakish, sfiha. 

 En ce qui concerne les boissons : café noir, café blanc, "arak" et vin libanais sont des symboles du patrimoine gastronomique du Liban. Le café ("ahwè") est un vrai rituel ; il est souvent parfumé à la cardamome ("hél") et est aussi connu sous le nom de café turc. Le café blanc ("ahwé bayda") est une boisson chaude parfumée à la fleur d'oranger. L'Arak ("haleeb el sbéh" ou "lait des lions") est une boisson anisée à base de raisins (équivalent libanais de l'ouzo grec ou du raki turc). Enfin, le vin libanais (l'un des premiers dans l'histoire du monde) est le berceau de la culture viticole au Liban. Aujourd'hui,  il est l'un des meilleurs vins du monde.

A Melbourne, et dans le Victoria, il existe une multitude de restaurants libanais dans lesquels on peut déguster ces plats. C'est le cas des restaurants Abla's (Carlton), Zaatar (sur Sydney Road), Manakish (Elsternwick), Almazett (Balaclava Road), Kanzaman (Richmond), ou Dunyazad (Doncaster). 

Des épiceries spécialisées disposent de produits libanais (sur place ou commandes sur internet). Pour n'en citer que quelques-unes : A1 Bakery (Sydney Road, Brunswick ou à Dandenong), Oasis Bakery (North Road, Murrumbeena) ou Al Ayoubi (Lygon Street, Brunswick).

Le Folklore
La "dabké" ("coup de pied" en arabe) est l'une des danses typiques au Liban, et plus généralement dans les pays du Levant (Liban et Syrie, Irak, Jordanie et Palestine). Danse folklorique, les danseurs et danseuses se tiennent les mains, en ligne, et frappent le sol de façon rythmée. Le meneur, aussi appelé "ras" (chef), tient un collier de perles ("masbaha") en l'air pendant que les autres danseurs donnent le rythme.

Son origine remonterait au 15ème siècle : pour aplanir le toit de sa maison, l'habitant faisait appel à ses voisins. Ceux-ci se mettaient en ligne et en se tenant la main, avançaient et reculaient pour aplatir le toit fait de terre et de branchages.

 Le chant improvisé qui accompagne cette danse s'appelle "Dalhouna". Les instruments de musique utilisés sont la "derbaké" (percussion), le "mejwez" (flûte) et le "nay". 

Popularisée au cours du 20ème siècle, cette danse s'est surtout faite connaître grâce aux compositeurs Assi et Mansour Rahbani, ainsi que par les chanteurs Wadhi el Safi et Zaki Nassif.

 Delphine Giulian (www.lepetitjournal.com/melbourne) lundi 27 mai 2103

Pour rester connecté avec la communauté libanaise : 

- Ambassade du Liban en Australie

- Australian Lebanese Chamber of Commerce & Industry 

- Australian Lebanese Zahlé Assocation of Victoria (AZLAV)

United Australian Lebanese Movement

- Australian Lebanese Cultural Union

- Australian Lebanese Historical Society of Victoria

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 26 mai 2013, mis à jour le 26 mai 2013

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