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CAROLYNE CARDINET - Artiste sous toutes ses formes

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 7 octobre 2013, mis à jour le 8 février 2018

Carolyn Cardinet était vouée à une vie bien comme il faut en France. Un voyage en Australie et la rencontre avec son mari vont permettre à cette jeune femme de suivre ses envies et de se lancer dans la peinture.D'abord peintre abstraite et réaliste, depuis 2009 Carolyn s'essaye à la sculpture et aux installations. Cette artiste accomplie utilise tous les supports pour s'exprimer et exposera à partir du 8 Octobre 2013 à l'Alliance française. Lepetitjournal.com explore avec l'artiste son art et comment, Melbournienne depuis une vingtaine d'année, Carolyn vit sa ville

Peintre depuis plus de 20 ans, comment êtes-vous passée de la peinture à la sculpture?

Je peignais sur des cercles, des rondeaux. En 2009 il n'y avait pas beaucoup de toile ronde de disponible et j'ai donc utilisé tout d'abord des disques vinyle pour faire des assemblages, et depuis je n'ai pas arrêté d'utiliser les formes rondes. Pourquoi je ne sais pas vraiment. Est-ce que c'est la femme, le womb je ne sais pas mais ce qui est étrange c'est que tous les objets que je récupère sur la plage sont ronds, noirs en plastique et de taille similaire.

 

Avez vous eu un moment où vous vous êtes dit je suis peintre et je vais devenir sculpteur ?

Je ne peux pas dire qu'il y a eu un moment clés ou je suis passée à la sculpture. C'était dans un coin de ma tête. En 2000 je faisais des peintures en 3D. J'avais incorporer une plume dans un tableau et mon prof m'avais demandée pourquoi j'avais mis un objet sur mon tableau alors que je l'avais peint. Je pense que l'envie de sculpter est venue de mon désir de faire le tour, de voir et faire voir tous les cotés car même ce qui ne se voit pas au premier coup d'œil peut être révélateur dans une oeuvre.

Vos installations et sculptures sont créées à partir d'objets de récup, pourquoi ?

Tout a commencé avec les emballages, les boites que l'on utilise qu'une fois, les boites en carton d'objets achetés, celles des chaines hifi ou celles pour les toiles. Révoltée par cette accumulation d'emballages je les ai recyclés en les peignant en noir. Le 7ème continent me révulse. 

Mon père était un glaneur et cela m'embarrassait petite, maintenant je fais comme lui, au grand dam de mes filles. Je récupère, des objets rouillés, des bouts de verres polis puis des capsules de bouteilles etc… je suis une glaneuse dans l'âme, je crois. (voir le film d'Agnès Varda : Les Glaneuses)

Je n'utilise rien de neuf, ou qui n'a pas été utilisé, usagé car je suis en guerre contre le "one off".

A l'aube de votre rétrospective : "Mémoire de vie" comment définissez-vous votre travail ?

Je décrirais mon approche artistique d'holistique, par la façon dont je créé, par mes recherches et par les matériaux que j'emploie. L'Art est un tout. Mon travail est d'abord un travail de patience. Il faut avant tout collectionner un certain nombre de morceaux d'un même type pour achever une pièce.

Je suis en fait une touche à tout ! Je fais aussi bien de l'abstrait ou du réalisme en peinture et ai la joie d'utiliser le bricolage dans mes assemblages, sculpture et installation. Je suis passionnée par ce que je fais et c'est une nécessité pour moi de faire, de créer. Je suis inspirée par tout ce que je vois. Mon cerveau s'emballe à l'idée d'une moindre possibilité créative.

Des projets ?

Une vidéo (Chantal Wynter)  qui sera sur Vimeo après le 12 Octobre. En 2014, deux expositions: The Front aux Docklands avec une installation (assemblages et video) et à Craft Victoria avec une exposition de collier tribal en 3D fait à partir d'objets trouvés sur nos plages.

Et puis poursuivre mon travail, faire plus de recherches et essayer d'informer la communauté sur ce 7èmecontinent en l'impliquant dans des projets. Et Commencer des cours d'art plastiques pour adultes (tout niveau)  

L'Australie et vous

Pourquoi avez-vous choisi de vivre à Melbourne ?

Parce que l'herbe est toujours plus verte de l'autre coté de la terre. Je suis venue pour le travail en 1987 et j'y ai rencontré mon mari. Je savais que je voulais vivre ici. J'avais tout à Paris : le boulot, l'appart, la voiture mais il me fallait autre chose. Je me sentais trop jeune pour avoir cette vie bien réglée.

Vos premières impressions en arrivant en Australie? Ce qui vous a séduit? Ce que vous n'avez pas aimé ?

L'espace mais surtout la liberté, de pouvoir être ce que je voulais, d'être moi même. Ne plus avoir à prétendre ou à essayer d'être dans le moule. Il m'a fallut un certain temps pour m'habituer et laisser mon ‘bagage', et me permettre de faire des petits boulots de serveuses etc. J'avais encore cette idée que je ne pouvais décemment pas faire ce genre de jobs. J'ai pratiquement tout aimé tout de suite, sauf peut être la façon de boire des Australiens. Je me rappelle du scandale du rainbow warriors et être français n'était pas bien vu. Les Australiens amalgamaient la politique française avec les Français et il y avait pas mal de sentiments anti-Français. Et cela m'a déçu car pour moi les Australiens ne sont pas comme ca, ils sont ouverts. Et il y a une chose que je ne supporte pas, ce sont les tongs. De voir ces jolies jeunes filles en robe et en tongs, ca me dérange. Je n'aime pas les porter par contre je les ramasse et les collectionne.

Des changements depuis votre arrivée?

La nourriture, les produits que l'on trouve. On trouve presque tout. Et puis l'évolution de la cuisine, de la culture des cafés. Le nombre de restaurants et leurs diversités, ils ont tous leur style propre, leur personnalité.

Les vacances idéales en Australie, c'est ?

Byron Bay, j'aime cet endroit, les plages magnifiques et l'atmosphère détendue qui y règne et qui se reflète dans la population. De plus, il y a de très bons festivals comme the WritersFest ou le Bluesfest.

Un artiste (musique, cinéma, beaux arts) australien préféré?

La première qui me vient à l'esprit est une artiste néozélandaise Rosalie Gascogne, et l'Australien John Davies.

Comme musicien Jack Johnson, qui est de Byron Bay.

Votre plat ou boisson préféré en Australie?

Le Sauvignon blanc, bien que je préfère celui de Nouvelle-Zélande et le Lemon lime and bitters. Sinon un toast avocat, feta marinée, menthe fraiche, poivre et un filet de citron avec des fèves fraiches.

Trois mots pour décrire l'Australie, les Australiens?

No worries mate. 

L'Australie vous a-t-elle changé ?

Oui bien sûr, je crois avoir un esprit plus ouvert. J'ai moins de jugement, je suis moins catégorique, plus réfléchie et prend les choses avec plus de considération.

Qu'est ce qui vous manque le plus de la France? Ou plutôt la France vous manque-t-elle ?

Non, rien vraiment, la culture mais cela est accessible autrement avec le net, les livres, etc. Je trouve la France malheureusement bien trop sale. Paris est si sale et surtout le métro. Les gens vous agressent tout le temps: dans la rue, sur les bancs publiques et même dans les boutiques : Mais Madame si ca vous plait pas ? Ce qui me manque c'est de voir la famille. Je rentre en France parce que mes filles me le demandent, elles aiment voir leurs cousins. En arrivant ici j'ai vraiment embrassée à bras ouverts une nouvelle vie.

Par exemple, je ne me serais pas permis d'être artiste en France. Sinon ce qui me manque ce sont les bonbons ‘CARenSAC'.

Où retrouvez-vous la France à Melbourne ?

Quand je suis arrivée en Australie j'ai coupée complètement ou presque mes liens avec la France et je n'ai pas parlé Français pendant presque 4 ans. Puis j'ai rencontrée une amie belge et mes filles sont allées à l'école française de Caulfield (Caulfield Junior College). Pour retrouver l'ambiance des Brasseries, je choisis le Bistro Thierry à Hawksburn ou le Café d'Orsay en face du Théâtre Regent en ville.

Melbourne et vous :

Un quartier de prédilection dans Melbourne ?

Mes quartiers sont St Kilda, Middle Park et Albert Park car ont est près de la mer et que les avenues sont larges, il y a des poches de boutique et le village où les commerçants te connaissent un peu comme en France en fait. Le pub où l'on se retrouve entre locaux le vendredi soit pour des huitres et un verre de vin. J'aime le sens de faire partie d'une communauté. Et puis il y a le marché de South Melbourne et les nombreux restaurants de cuisine diverses qui bordent le marché.

Une journée idéale à Melbourne

Je resterais dans mon quartier. D'abord un tour dans les op-shops à Clarendon st pour trouver la surprise et la meilleure affaire du jour, ensuite prendre un double latte chez Truman, l'un des meilleurs cafés de Melbourne, bonne ambiance, service impeccable, c'est notre café du coin a l'angle de Montague St et de Kerferd road. Et puis surtout prendre le temps de lire les journaux au soleil car j'ai tendance à prendre une tasse a emporter. Ensuite passer la journée dans mon studio à créer ou a envisager les possibilités d'une œuvre prochaine. Une promenade sur la plage ou dans les rues pour glaner des objets pour mes sculptures. Apéro au pub ou à Lina's puis Mediterraneo pour un steak sur grill ou Misuzus' pour du japonais.

Un monument ou un lieu préféré? Pourquoi?

La vue en haut du Shrine of Remembrance, ça vaut toutes les vues de Melbourne comme à l'époque à Paris la meilleure c'était la vue de la terrasse de la Samaritaine. Celle du Shrine n'a pas d'égale.

Propos recueillis par Sophie Short (www.lepetitjournal.com/melbourne.html) Mardi 8 Octobre 2013 

Vous êtes les bienvenus au vernissage ce soir à partir de 18h 30 en présence de l'artiste. L'exposition dure jusqu'au 8 Novembre 2013

Alliance française de Melbourne  51 Grey Street- St Kilda. L'Entrée y est gratuite. Heure d'ouverture: Lundi-Jeudi: 9.30 à 20h. Vendredi: 9.30 à 18h  Samedi: 9 à 18h et Dimanche 13 à 18h

Le site  de Carolyn Cardinet, ici 

Son Blog ici 

Aussi, écouter son interview sur SBS French Radio le 9 Oct et voir sa Vidéo sur Vimeo à partir du 10 Oct

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 7 octobre 2013, mis à jour le 8 février 2018

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