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CLARA PONSOT – En version italienne à Melbourne

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 8 octobre 2013, mis à jour le 9 octobre 2013

 

Tête d'affiche avec Cosimo e Nicole, l'actrice française Clara Ponsot était à Melbourne pour l'ouverture de l'Italian Film Festival

Après être passée par le prestigieux Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, Clara Ponsot enchaine des rôles au cinéma et au théâtre depuis 2008 et a reçu cette année un César  - Révélation. Pour elle, le métier de comédienne tient de la vocation : "Quand j'étais petite, je voulais être dessinatrice, puis rapidement actrice. Ce qui m'intéressait c'était l'art, j'avais une intuition pour ça. En grandissant on se rend compte pourquoi on s'accroche, et c'est devenu une évidence : il n'y avait que ça qui m'intéressait". Les pieds sur terre, cette jeune femme de 24 ans impressionne par sa maturité. Simple et sans artifice, elle prend son travail au sérieux mais ses succès récents ne semblent pas lui avoir monté à la tête. Rencontre avec une actrice qui a des choses à dire.

Lepetitjournal.com : Parlez-nous de ce film?
Clara Ponsot :
C'est d'abord une histoire d'amour passionnelle, intense. S'y ajoute l'histoire d'un immigré sans papier qui a un accident de travail, et cet événement va complètement perturber l'amour des deux protagonistes. Comme s'il fallait une tierce personne pour venir rompre leur façon de s'aimer et remettre en question leurs ambitions personnelles, leurs choix. Au delà, cela interroge aussi la place de ce couple, qui est marginal, dans la société.

Le réalisateur, Francesco Amato, tenait à montrer différents aspects de la marginalité, avec le couple principal mais aussi les immigrés clandestins. Est-ce que c'est un thème qui vous touche ?
Je pense qu'on ne fait pas les choses pas hasard et si on me propose des rôles un peu de rebelle, ou de celle qui vient casser les tabous (comme dans le film de Danielle Thompson que j'ai tourné récemment, Des gens qui s'embrassent http://vimeo.com/63257214) c'est pour une bonne raison. Je dois avoir une sorte de colère qui se fait sentir et on me propose des rôles de fille un peu à la limite, à la marge. Et moi évidement ça m'intéresse, même par rapport à la question de l'Art, dans la société ; il faut toujours se poser la question d'où on en est, et qu'est-ce qu'on peut encore faire.

Le film est comme un long voyage plein de tournants inattendus, où les personnages grandissent en quelque sorte, passent de l'adolescence à l'âge adulte. C'est comme ça que vous l'avez vécu aussi ?
Malheureusement le tournage n'a pas eu lieu de façon chronologique, mais les dernières scènes que j'ai tournées sont celles de l'interview  (premières scènes du film où le personnage se remémore l'histoire que le spectateur voit en "flashback"). Ce sont les scènes qui m'ont demandé le plus de travail car il y avait beaucoup de texte, en italien. Ça m'a aussi forcé à réfléchir,  à travailler la pensée de Nicole comme un monologue intérieur. Grâce au choix du réalisateur de tourner cette scène le dernier jour, je n'ai pas eu à  inventer quelque chose qui n'existait pas. J'étais empreinte du film, de mon immersion dans ce pays, dans cette langue : c'était plus évident de dire ce que j'avais à dire à la fin.

Etait-ce difficile de tourner dans une autre langue ?
J'ai eu la chance de travailler avec un coach formidable à Rome qui m'a aidé à me préparer. Ensuite j'avais la liberté extraordinaire de parler en français si je voulais dans de nombreuses scènes avec Riccardo Scamarcio (Cosimo), qui lui-même parle bien cette langue. On est un couple bilingue et ça me plaisait d'accessoiriser le rôle de cette façon, c'était amusant à jouer.

Qu'est-ce que vous retirez de ce film, au niveau professionnel ou personnel ?
Sur le coup je ne me rendais pas compte, je faisais le boulot, je me sentais parfois seule, loin de ma famille et mes amis. Mais en rentrant à Paris j'ai pensé avec beaucoup d'émotion qu'on avait fait un sacré boulot. Ce n'était pas un film confortable et j'aime bien cette prise de risque. On s'est beaucoup donné, on a tous été généreux.

Qu'est ce que vos cherchez dans un film, qu'est ce qui vous décidé à accepter un rôle ?
Ce n'est pas tellement l'histoire, peut-être l'écriture et encore, je pense que c'est un réalisateur et la façon dont il vous emmène. Rencontrer des artistes et voir comment on peut s'organiser ensemble.

Et quand vous ne travaillez pas ?
Je suis très douée pour ne rien faire (rires) ! Je peux passer des heures dans un café, avec des gens autour de moi. J'entends leurs conversations et c'est comme si j'étais une enfant et je me sentais bercée. J'ai grandi dans le 18ème arrondissement de Paris et j'aime cette atmosphère montmartroise, "titi parisien". J'aime rencontrer des personnages qui me racontent leur vie, j'adore ça.

Propos recueillis par Edith Nicolas (www.lepetitjournal.com/melbourne) le 9 octobre 2013

A GAGNER : des places pour le festival en répondant à la question "Où Cosimo et Nicole se rencontrent-t-ils pour la première fois ?". Envoyez votre réponse à melbourne@lepetitjournal.com avec votre adresse

L'Italian Film Festival est au Palace Cinema jusqu'au 27 octobre, tous les renseignements ici. 

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 8 octobre 2013, mis à jour le 9 octobre 2013

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