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VITICULTURE - Quand le vin sud-africain tient ses origines de France

Écrit par Lepetitjournal Le Cap
Publié le 26 février 2016, mis à jour le 2 mars 2016

 

L'arrivée des Français en 1688 au Cap a permis le développement du vin sur place. Aujourd'hui le pays est le 7ème producteur de vin au monde. Retour sur les origines du vin sud-africain.

L'histoire est faite de petites anecdotes et celle-ci n'est certainement pas la plus connue. Quel est le point commun entre l'Afrique du Sud et le Luberon, un petit coin de Provence ? Réponse : le vin. Le pays de Nelson Mandela est aujourd'hui le 7ème producteur vinicole au monde et il le doit donc aux protestants français. En 1685, les huguenots sont chassés de France par la révocation de l'édit de Nantes. Après un court temps passé en Hollande, une cinquantaine de Français embarquent à bord du Berg of China direction la colonie Hollandaise du Cap. A mi-chemin entre l'Europe et la route des Indes, c'était un arrêt obligatoire. C'est ce qu'explique Horst Deuker, président l'association d'études Vaudoises et Historiques du Luberon : « Les navires accostaient au Cap pour faire le plein de provisions et ainsi pouvoir poursuivre leur chemin vers les Indes. Il était donc nécessaire de pouvoir produire des ressources agricoles comme du vin. A cette époque, le vin, est encore mélangé avec de l'eau pour éviter que celle-ci ne croupisse. C'est pour cette raison que les huguenots ont été invités à rejoindre l'Afrique du Sud. »

Un travail fastidieux

Partis sans rien, ils avaient cependant un savoir-faire très demandé par le gouverneur de la colonie du Cap, Simon Van der Stel. Pour la plupart paysans, ils savaient cultiver la terre, chose que les colons hollandais ne maitrisaient pas suffisamment. Quand ils sont arrivés en 1688, le gouverneur leur offre des terres à 80 kilomètres du Cap à Stellenbosch et Franschoek (le coin des français). Avant de pouvoir produire la moindre grappe de raisin le travail a été fastidieux. « Les huguenots ont dû d'abord défricher des terres encore vierges, labourer, semer. C'était un travail important d'autant plus qu'il y avait peu de matériel et qu'ils devaient se le partager » raconte Claude Aurouze, ancien viticulteur à Cabrières d'Aigues en Provence et en contact avec des exploitations sud-africaines.

 

 

Une trace encore bien présente

Si la provenance des pieds de vigne n'a pu être établie, une légende dit « que certains Français auraient emporté avec eux des pépins de raisins lorsqu'ils ont quitté la France » nous raconte Paul Aurouze. Après avoir planté les premiers pieds de vigne, les huguenots ont apporté leurs compétences en matière de viticulture. D'année en année, ils se sont appliqués à améliorer les cépages que l'on connait aujourd'hui.


De nombreux domaines viticoles rappellent toujours l'importance du passage des huguenots français dans le paysage viticole Sud-Africains. Parmi les exemples les plus frappants, on peut citer « Cabrières » fondé par Pierre Jourdan originaire de Cabrières d'Aigues ou encore Pierre Joubert de la Motte d'Aigues qui a créé « La Provence » en 1696.


Loïc Blocquet (lepetitjournal/lecap) Vendredi 26 février 2016

Le meilleur vin blanc du monde est sud-africain

Le vin sud-africain s'affirme chaque année. En 2015, c'est un Chenin Blanc de 2013 de la réserve familiale de Kleine Zalze qui a été sacré meilleur vin blanc au monde. En concurrence avec plus de 8000 vins venant du monde entier. Le domaine viticole Kleine Zalze se trouve à Stellenbosch lieu où les premiers Français sont arrivés en 1688. Pour gouter le meilleur vin blanc au monde il faut débourser la somme de 11,20 euros. 

Lepetitjournal Le Cap
Publié le 26 février 2016, mis à jour le 2 mars 2016

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