

L'alliance française du Cap vient d'accueillir son nouveau directeur. Il reprend une institution en difficulté et doit redresser la barre au plus vite. LePetitjournal l'a rencontré.
(Crédit: MD LPJ)
Le Petitjournal : Vous êtes arrivé au Cap le 18 septembre dernier. Quel a été votre parcours avant d'arriver ici ?
Christian Randrianampizafi : Ce poste est mon troisième à la tête d'une alliance française. J'ai déjà dirigé l'alliance française d'Antsirabe, à Madagascar. C'était un premier poste intéressant pour moi, car mon père est malgache et justement originaire de cette ville. Ensuite, j'ai pris la tête de l'alliance française de Nairobi. C'est une alliance très importante, avec énormément de cours de français, une grosse machine.
Après ces deux postes, je suis rentré en France pour monter mon label de production et de diffusion artistique. Je travaillais essentiellement sur la musique et la photo. J'ai confié mon label à un associé et j'ai postulé pour un nouveau poste à l'alliance française. C'est comme ça qu'on m'a proposé le poste du Cap.
L'alliance française est en difficulté, quelle est sa situation exacte ?
L'alliance a connu des difficultés financières et a été obligée de licencier. Mais je ne peux pas communiquer sur ce qui s'est passé avant mon arrivée, puisque n'étant pas là, je n'en est pas une connaissance complète. Un audit a été demandé par le comité d'administration de l'alliance et les conclusions seront vraisemblablement exposées pendant l'assemblée générale en début d'année prochaine. Quoiqu'il en soit, ma mission aujourd'hui n'est pas de polémiquer sur ce qui s'est passé ou de chercher des coupables, mais bien de redresser la barre au plus vite.
Face à ces problèmes, quelles sont vos priorités ?
D'abord, remonter le moral de l'équipe. Les salariés ont souffert de la situation et certains sont inquiets. Je dois travailler avec eux pour remettre l'alliance à flot. J'ai trouvé ici une bonne équipe pédagogique et je voudrais m'appuyer sur les compétences des enseignants pour insister beaucoup sur les cours de français, c'est notre coeur de métier. Il faudrait que chaque niveau passé par les élèves soit sanctionné par un diplôme reconnu par l'Union Européenne. Aujourd'hui, seuls les élèves volontaires le passent.
Ensuite je voudrais développer les cours en entreprise. L'Afrique du Sud cherche aujourd'hui à étendre sa sphère d'influence, elle lorgne sur les pays d'Afrique de l'ouest francophones et je suis persuadé qu'il y a beaucoup de potentiel. On devrait également solliciter les professionnels du tourisme. Il y a de plus en plus de touristes français qui viennent visiter le pays et certains guides, par exemple, pourraient être intéressés par des cours de français.
D'un point de vue culturel, certains ont parfois l'impression qu'il ne se passe pas grand chose à l'alliance, comment compter vous remédiez à cela ?
Il faut que l'alliance se fasse mieux connaître de la communauté française. Il faudrait qu'on devienne une sorte de hub de toutes les associations francophones de la région, leur point de rencontre.
L'alliance doit aussi développer des liens plus étroits avec le consulat et surtout l'école française. Nous avons des objectifs communs : promouvoir la langue et la culture française, on devrait travailler main dans la main. Avec le directeur de l'école française, nous sommes d'accord pour se lancer dans une sorte de partenariat et cette année, nous avons deux objectifs : faire des actions communes pour la journée de la francophonie et pour la fête de la musique.
Sans compter que les lycéens ont emménagé dans les locaux de l'alliance, ça nous rapproche forcément et ça apporte plus de vie à l'alliance !
N'oublions pas que l'une des missions de l'alliance française est de promouvoir la diversité culturelle : celle de la France, des pays francophones et du pays d'accueil. Et nous entendons bien remplir cette mission?
Marie Dumoulin (www.lepetitjournal.com/lecap.html) lundi 7 octobre 2013
Pour en savoir plus:
http://www.alliance.org.za/Branches/CapeTown/Home.aspx
