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SOCIÉTÉ - Poussée de grèves

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 4 juin 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

Depuis fin mars l'Egypte fait face à un mouvement social sans précédent. Les grèves d'abord cantonnées au secteur industriel se sont petit à petit étendues

Tout a commencé, quand les ouvriers du textile de Mahalla et Kubra (gouvernorat d'el-gharbiya) ont demandé que la prime de 100 livres égyptiennes (18 USD) qu'ils reçoivent à la fin de chaque année soit portée à l'équivalent de deux mois de salaire, dans le respect d'un décret ministériel de mars 2006. Le gouvernement a finalement reculé devant les grévistes. Fort de ce succès le mouvement s'est répandu comme une traînée de poudre.

Peu à peu d'autres domaines ont été touchés, notamment les transports publics, les entreprises de nettoyage et le métro du Caire et de Guizeh où plusieurs dépôts sont occupés. Les revendications sont claires. D'une part, l'amélioration des conditions de travail et le paiement des arriérés en matière de prime salariale. D'autre part, les ouvriers souhaitent, aussi, la création d'un syndicat indépendant. Aspiration compliquée dans un système où seuls les syndicats gouvernementaux sont reconnus.

La crise a atteint son paroxysme quand le gouvernement a décidé de fermer une organisation non gouvernementale (ONG) : le Centre de Services pour les Syndicats et les Ouvriers, le 25 avril dernier.

Ce centre qui n'avait pas le statut légal de syndicat, oeuvrait pour l'amélioration des conditions de travail et de vie des ouvriers et leur donnait gratuitement des conseils juridiques.

Un mouvement social sans précédent

Cette vague de protestation en Egypte est sans précédent. L'ampleur du mouvement est inédite. Elle. Les enseignants dernièrement, par exemple menacent de se joindre au mouvement.

Ce phénomène social est intéressant car il s'est constitué en marge des partis politique. Les ouvriers entendent se détacher de toute tutelle politique ou syndicale. Ils ont peu d'estime et de confiance pour la classe politique qu'ils accusent de négligence et de désintérêt quant au sort des ouvriers.

Le gouvernement égyptien commence à perdre patience devant la propagation de la grogne sociale. Si au début il a essayé de composer avec les grévistes, aujourd'hui son agacement est visible. Il a été fait état de plusieurs actes de violence de la part de la police et de la sûreté d'état contre les grévistes.
Stéphanie Salha - www.lepetitjournal.com - Le Caire - 4 juin 2007

Publié le 4 juin 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

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