

Des tonnes de paille de riz brûlées dans le delta du Nil, les industries polluantes, et les gaz d'échappement de voitures sont les ingrédients du cocktail nocif qu'inspire chaque jour les poumons cairotes
Le Caire a un taux de pollution dix fois supérieur à l'indicateur global redéfinit par l'OMS (Photo DR)
Le nuage noir qui survole le Caire depuis environ huit ans présente de graves risques pour la santé des Égyptiens. "Un des effets de ce phénomène est la diminution de la concentration d'oxygène dans le sang qui occasionne des allergies?, estime le Dr Mostafa Qotb, professeur de neurologie à la faculté de médecine du Caire.
Le Caire a un taux de pollution dix fois supérieur à l'indicateur global redéfinit en octobre par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). ?Le nuage noir occasionne une hausse de la pollution de nature à augmenter l'allergie respiratoire. Il provoque aussi irritations et rougeurs aux yeux et expose l'organisme à n'importe quel virus?, ajoute le Dr Hala Gamal Eddine du département médical au ministère de la Solidarité sociale.
Les agriculteurs en cause
Un des facteurs les plus importants de cette pollution est la combustion des pailles de riz. ?L'Etat pointe du doigt le gouvernorat d'el Qalioubiya comme étant l'un des cultivateurs de riz les plus importants et donc l'un des responsables étant donné sa proximité avec le Caire et les larges superficies plantées"(300.000 feddans), explique Dr Abdel Fatah Hassan, député à l'Assemblée du peuple pour la circonscription de Chébine El Qanater et d'El Qalioubiya.
Les agriculteurs, une fois la récolte de riz achevée, s'empressent de brûler la paille, pour consacrer leur terres à d'autres cultures. Des mesures de rétorsions ont été prises. ?Le gouvernement a incité à la réduction des surfaces de terrains cultivés pour le riz et des contraventions sont encourues, mais les agriculteurs, qui ne trouvent pas d'alternative aussi rentable, préfèrent payer les amendes?, ajoute le député. Les chefs des quartiers se sont installés dans les champs pour arrêter les incendiaires et le gouverneur d'El Qalioubiya, a décidé d'augmenter la contravention à 10 000L.E. Mais les deux mesures sont sans résultat.
Mais selon Abdel Fattah Hassan, l'absence d'autres moyens de détruire les déchets des récoltes est aussi en cause. Il estime que le gouvernement doit fournir suffisamment de compresseurs, quitte à recourir à l'importation.
La question est prise au sérieux, et comme souvent les autorités religieuses sont mobilisées. Une fatwa a été émise contre la combustion des pailles de riz : ?Le Coran interdit de tels actes qui sont considéres comme une nuisance pour la société?.
Safaa ISMAIL. (www.lepetitjournal.com - Le Caire) mercredi 14 novembre 2007








