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FEMMES - 1001 façons d'être dans la rue

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 13 mai 2013, mis à jour le 13 mai 2013

La femme parisienne arpente les rues de sa ville avec l'idée inconsciente d'égalité des sexes sans avoir à trop se soucier des regards portés sur elle. Dans les rues cairotes, il en va tout autrement en raison du harcèlement ambiant...

En nous basant sur notre propre expérience, ainsi que sur celle de notre entourage féminin, nous pouvons dresser empiriquement, subjectivement, mais sûrement, la casuistique suivante : si une Européenne marche seule dans une rue de Zamalek par exemple, elle peut agir comme si elle se trouvait en Occident.

Ce quartier du Caire abrite une population occidentale suffisante pour que les yeux de la population égyptienne ne s'attardent pas particulièrement sur une femme seule. Par contre, marcher seule dans le Centre ville est une autre affaire...

Dans ce cas-ci, le choix de sa tenue vestimentaire porte plus à conséquences, car, quoi qu'il arrive, il n'est guère possible de faire deux pas sans être abordée par le regard, la parole, voire même une invasion physique de son espace vital. Au centre ville, tout comme dans les quartiers plus populaires, 90 % des femmes sont voilées, donc, une femme occidentale se remarque comme une tache d'encre sur une feuille blanche.
Et si elle n'est pas seule, mais accompagnée d'une ou plusieurs autres femmes occidentales, les passions se déchaînent, et le risque de harcèlement augmente d'un coup.

Assimiler les codes
Selon les gens, ce couple va être directement assimilé à un couple marié ou à des amants, et donc la femme sera respectée dans son intégrité, ou alors, à l'inverse, comme une sorte de test, on n'hésitera pas à la séduire sans pudeur sous le nez de celui qui l'accompagne. Dans les deux cas, la femme attire sur elle une aura nouvelle, d'un extrême à l'autre.

Sauf si elle est accompagnée par un Egyptien ou un Espagnol ou Italien -peu importe tant que son teint de peau rappelle une éthnicité méditerranéenne. Mais s'il est su qu'il est Egyptien, beaucoup d'interrogations surgissent, comme de savoir s'il fréquente l'étrangère dans l'espoir d'obtenir un passeport. De plus, l'attitude des hommes change radicalement envers la femme. Même pour les sujets qui la concernent, on s'adresse à l'homme. Si elle demande quelque chose à un commerçant, il répondra à l'homme, si elle paye la note d'un restaurant, on rendra la monnaie à l'homme?

Comprendre tous ces codes nécessite curiosité et ouverture d'esprit. Il existe néanmoins une valeur sûre : rester soi-même. Jouer la comédie en s'adaptant un peu trop systématiquement à chaque micro-société que renferme l'Egypte rend en effet les choses plus compliquées. Les gens que l'on a face à soi, bien que différents, apprécient le naturel allié au respect.

Marie Girod (www.lepetitjournal.com/le-caire) Lundi 13 mai 2013 (Réédition)

Publié le 13 mai 2013, mis à jour le 13 mai 2013

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