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EGYPTOLOGIE - En hiéroglyphes dans le texte

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Que manquait-il à Jean François Champollion ? Peut-être un outil informatique pour l'assister. Deux siècles plus tard, un groupe d'internautes relève le défi avec Rosette{mxc}
 

Ils sont étudiants ou retraités, tous passionnés par la langue des pharaons. Conscients des difficultés du néophyte qui veut la déchiffrer, ils ont créé un outil informatique qui facilite l'accès de tous aux hiéroglyphes, tout en facilitant le travail des professionnels. Ensemble, ils forment l'équipe de Rosette, un projet né il y a trois ans sous l'impulsion de Vincent Euverte. Au retour d'un voyage en Egypte, cet ancien cadre de 56 ans se plonge dans les manuels de hiéroglyphes, et se met à rêver d'un logiciel d'aide à la traduction. L'idée séduit sur les forums d'égyptologie, et plusieurs internautes le rejoignent. "L'union faisant la force, le projet est né en quelques jours. J'avais simplement formalisé le rêve de beaucoup... c'est l'équipe qui a créé le projet !", estime Vincent. Tout le monde peut participer : "n 'importe quelle compétence peut être utile : égyptologie, épigraphie, traduction, informatique, marketing, dessin, etc... ", explique Benjamin, 20 ans, étudiant en droit et "recruteur-chef". 

Rosette, un projet né du travail de passionnés (photo extraite du site)

Une aide à la lecture et à la traduction des hiéroglyphes
Concrètement, Rosette est un assistant en ligne, gratuit, qui comprend notamment un catalogue de 3000 caractères, un dictionnaire et un éditeur. Parmi tous les logiciels d'égyptologie, "la force de Rosette c'est l'intégration de nombreuses fonctions déjà existantes, que nous améliorons", explique Benjamin. A terme, Rosette espère intégrer des techniques de reconnaissance optique, et utiliser l'intelligence artificielle pour l'analyse sémantique. On pourra ainsi obtenir un début de traduction à partir d'un support scanné ou photographié. "Je ne crois pas à une reconnaissance à 100%", relativise Vincent, qui refuse fermement qu'on parle de "logiciel de traduction", "mais je suis convaincu que le logiciel peut proposer quelques hiéroglyphes ressemblant, et une première analyse grammaticale, laissant à l'utilisateur l'interprétation finale."

En 2006, la conférence "Informatique et Egyptologie"d'Oxford leur confirme que le projet a un sens et une utilité, même pour les professionnels. Ils se préparent maintenant pour le Congrès International d'Egyptologie, qui se tiendra en 2008 à Rhodes (Grèce). L'ambition et la motivation des membres de ce "projet de millions d'années"semblent infinies, face à l'ampleur du travail qui reste à accomplir. Aujourd'hui, leur priorité est d'ouvrir Rosette à d'autres langues, notamment l'arabe.

Elsa Foucraut (www.lepetitjournal.com, Le Caire). 28 novembre 2007.

En savoir plus : http://projetrosette.info/ - vincent.euverte@free.fr

Publié le 28 novembre 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

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