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CULTURE - La langue française, un prestige d’antan ? (1)

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

Si pour beaucoup en Egypte, la langue française est une langue riche mais secondaire, pour certains, elle reste un synonyme de prestige. Qu'elle soit considérée comme "langue de l'élite", "langue confessionnelle"ou encore "langue de goût", elle reste une langue bien vivante en Egypte où elle aspire à retrouver son prestige d'antan

Certains Egyptiens misent aujourd'hui sur le français qu'ils considèrent comme une langue d'avenir (photo LPJ-LK)

Pendant très longtemps, la langue française en Egypte a prédominé, que ce soit au sein des familles ou dans la société elle-même. Alors même que l'Egypte était sous protectorat britannique, la langue française a maintenu son rang, et est même parvenue à se développer dans divers domaines tels que la presse ou le droit égyptien, qui puise aujourd'hui encore ses sources dans le code napoléonien.

Aujourd'hui pourtant, la francophonie s'est incontestablement affaiblie par rapport à ce qu'elle représentait autrefois. L'influence anglo-saxonne au sein de la société est vraisemblablement parvenu à la distancer, ne lui octroyant en définitive qu'un statut second.

Le statut, l'utilité ou encore l'avenir de la langue française en Egypte suscitent un grand nombre d'interrogations au sein même de la population égyptienne. Même si nombreux sont ceux qui s'inquiètent sur son sort, d'autres comme Yasmina ou Maha, misent sur son essor dans les années à venir.

"Une langue d'avenir en Egypte"
Selon Yasmina, 26 ans, vivant au Caire et faisant partie d'une famille parfaitement francophone, "la langue française a toujours une grande importance pour ma famille. Une tradition que ma s?ur et moi comptons bien transmettre à nos enfants parce que l'on espère et on pense que le français sera une langue d'avenir en Egypte", assure t-elle. "Lorsque nous étions petites, ma soeur et moi, sommes allées à l'école française. Malheureusement, lorsque je suis allée à l'université, après un semestre j'ai du m'orienter vers un cursus anglophone dans une autre université de peur de ne pas trouver de travail dans mon domaine"confie-t-elle.

Quant à Maha, 36 ans, journaliste pour un journal francophone, "parler le français en Egypte est très rare aujourd'hui, c'est pourquoi on a plus de chance de trouver du travail, la concurrence n'étant pas la même que pour la langue anglaise. J'aime aussi beaucoup le français et j'ai voulu transmettre cet amour à ma fille de 7ans Farah, qui est à l'école française depuis son plus jeune âge. Pourquoi mettre ma fille dans une école américaine ou anglaise alors que j'ai un bon niveau de français et un niveau très faible en anglais ?"s'interroge Maha.

Même si Yasmina et Maha restent des amoureuses de la langue française et regrettent que cette langue n'ait pas pu s'imposer comme l'anglais, d'autres estiment que le français n'est qu'une langue seconde, une langue qui ne s'apprend que pour assouvir un plaisir personnel.

Lynda Kartout (www.lepetitjournal.com/le-caire) Mardi 9 avril 2013 (réédition)

Publié le 9 avril 2013, mis à jour le 9 janvier 2018
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