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WILFRIED N'SONDE - Un auteur sans frontières

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 21 juillet 2016, mis à jour le 25 juillet 2016

Originaire du Congo Brazzaville, Wilfried N'Sondé a grandi en France avant de partir vivre à Berlin. Après son premier roman, "Le C?ur des enfants léopards", qui a reçu le prix des Cinq continents de la francophonie et le prix Senghor de la création littéraire en 2007, il a publié trois autres romans et prépare son dernier roman. Il était l'invité du festival littéraire Vrystaat Literatuurfees qui s'est tenu à Bloemfontein la semaine dernière. Quatre questions à l'écrivain, musicien et chanteur sur ses impressions, son parcours et ses inspirations.


C'est votre première visite en Afrique du Sud, quelles sont vos impressions à chaud ?
Elles sont bonnes ! L'accueil du festival, des étudiants et du public est vraiment bon : il y a un vrai intérêt pour la littérature. En quelques jours c'est difficile de dire beaucoup de choses sur un pays que je ne connais pas mais je m'y sens bien et je le trouve intéressant. C'est un pays que je trouve d'emblée contrasté : il y a des poches de pauvreté assez impressionnantes que j'ai vu lors d'un tour de la ville hier. Je disais à mes collègues écrivains que c'était un peu le Canada en Afrique, avec des aspects de la ville qui sont « modernes » en termes d'infrastructures, de routes, de magasins, et aussi avec des images qu'on peut voir au Congo ou en Afrique de l'Ouest. Ça fait un panorama intéressant mais aussi troublant. Il y a aussi une nature qui est très belle.

Vous participez à trois sessions durant le festival, pourriez-vous nous parler de la représentation de la littérature africaine francophone dans la littérature contemporaine ?
Je ne suis pas à même de m'exprimer sur la place de la littérature francophone en général sur la scène de la littérature contemporaine et encore moins sur la littérature africaine francophone. Je n'ai pas l'impression en deux jours, c'est aussi la première fois que je me trouve dans l'espace anglophone en littérature, que la littérature francophone soit très présente dans l'espace de la littérature contemporaine. Néanmoins l'intérêt est là, et il est grand. Je me suis rendu compte dans les échanges qu'il y a un certain nombre de problématiques qui se recoupent et d'autres qui sont complémentent inédites pour les sud-africains. En filigrane, il y a de vraies réflexions à faire : est-ce-que la littérature francophone africaine elle existe vraiment ? Est-ce que la littérature doit être, peut être organisée en terme géographique ? Cà, ce sont de vraies questions. Est-ce qu'un auteur comme moi est représentant de la littérature française ou de la littérature francophone africaine ? Ou ne suis-je pas représentant de ce que je suis moi ?

Racontez-nous votre parcours littéraire ?
A l'époque j'habitais à Berlin et j'écrivais surtout des poèmes des chansons puis je me suis mis à écrire des nouvelles, quatre. J'ai eu la chance qu'elles soient été lues par une amie, dont le père est un écrivain allemand qui parle français car il a des origines haïtiennes. Ça l'a intéressé et il les a donc envoyées à un de ses contacts à Acte Sud qui m'a dit qu'il aurait aimé avoir un roman. Et donc j'ai écrit Le c?ur des enfants léopards que j'ai envoyé par la poste ! Et j'ai eu la chance qu'il soit retenu, publié et qu'il gagne d'emblée des prix et beaucoup de presse. Je suis rentré en littérature au final assez facilement. Quand j'ai reçu le prix des cinq continents de la francophonie, j'ai eu tout de suite un rayonnement international. Cela m'a donné l'envie d'en écrire plus et aujourd'hui j'ai publié quatre romans et j'en suis à mon cinquième. J'ai aussi eu la chance que Le c?ur des enfants léopards soit adapté au théâtre en Allemagne, en Autriche, en France et en Belgique. C'est un livre qui a été traduit en plusieurs langues en allemand, en italien et en coréen, et puis il sortira prochainement en anglais. Voilà c'est un beau parcours en réalité ! J'apprends beaucoup de choses, je me sens bien en littérature tellement que j'en vis depuis 2010.

Est-ce-que les différents lieux où vous avez habité vous ont influencé dans l'écriture de vos romans ? Et en particulier l'Afrique ?
En réalité, ce qui m'inspire, plus que les lieux où j'ai habité, c'est plus la diversité de ces expériences l'aspect dynamique que les changements de pays ont donné à ma vie. Pour moi, mon parcours de vie m'inspire l'idée qu'il faut replacer l'Afrique dans le grand tableau de l'humanité, ce qui m'inspire c'est de tisser des liens entre les êtres humains quelque ce soit l'espace dans lequel ils existent. Je suis fasciné par cette idée que nous a apportée la science du XXe siècle qu'il n'y a qu'une seule race humaine et donc moi je m'emploie à dénicher les points de contacts et de ressemblance plutôt que d'affirmer les spécificités même si elles existent.

www.lepetitjournal.com/johannesbourg Jeudi 21 juillet 2016

Crédit photo : Portrait © Pauline Huillery

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Publié le 21 juillet 2016, mis à jour le 25 juillet 2016

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