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VISIONS D'AFRIQUE DU SUD - Carnet de voyage et impressions

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 9 novembre 2016, mis à jour le 10 novembre 2016

De retour en France, deux artistes, touchées par leur expérience en Afrique du Sud et les rencontres qu'elles y ont faites, mobilisent leurs talents pour monter une exposition pour partager leur expérience et rendre hommage aux sud-africains et à leur pays. « Visions d'Afrique du Sud » sera exposée à la galerie « La Valse » à Paris du 17 au 27 novembre, le vernissage se tiendra le 18 novembre. Interviews croisés avec Marie de Laleu, sculptrice, et Florence Gautier, photographe.


Comment est venue l'idée de l'exposition « Visions d'Afrique du Sud » ?

Marie de Laleu : Je suis rentrée il y a deux ans en France après avoir passé trois ans à Johannesburg ; j'ai été très marquée par mon séjour. J'y ai fait des rencontres extraordinaires. J'ai aussi eu l'opportunité de travailler dans les townships et de passer du temps sur place avec les locaux, des personnes engagées et touchantes. A Johannesburg, j'ai enseigné la sculpture à deux groupes d'élèves. Florence en faisait partie, j'ai tout de suite accrochée avec elle personnellement et artistiquement. Nous nous sommes rendues ensemble à plusieurs reprises à Alexandra pour documenter le township. J'ai pensé qu'une exposition sculptures et photos serait complémentaire et j'ai pensé à Florence. C'est aussi une démarche de retrouvailles en tant qu'artiste sculpteur à Paris. J'ai consacré un an et demi pour produire et monter l'exposition.

Florence Gautier : J'ai toujours été attirée par ce qui est artistique, plus précisément la photo de rue et les photoreportages. A Joburg, Marie m'a présentée à une de ses élèves, Colleen, grâce à qui j'ai rencontré Peggy à Alexandra. J'y ai passé du temps et notamment dans l'école qu'elle a fondée. J'ai décidé de prendre des photos posées des enfants dans leur environnement. Ce qui m'intéresse c'est le rapport avec l'humain. Quand Marie m'a parlé du projet d'exposition, j'ai tout de suite dit oui et j'ai pensé immédiatement aux photos prises dans l'école de Peggy.


Parlez-nous de l'exposition :

Marie de Laleu : J'y expose entre 16 et 18 pièces, essentiellement des bronzes, pour la plupart des pièces uniques. On retrouve trois grands thèmes au travers de l'exposition : tout d'abord des têtes et des bustes ethniques, puis des scènes de vie d'après des photos ou images que j'avais et enfin j'explore le thème de la vie précaire, un thème plus conceptuel et le plus important de l'exposition. J'ai essayé de reproduire la tôle ondulée qui est pour moi emblématique du township, et pour cela j'ai moulé du carton. J'ai reproduit des baraquements de townships et j'y ai installé des personnages tel qu'un funambule par exemple pour symboliser la fragilité et la précarité de la vie dans ces baraquements. J'ai envie d'approfondir cette démarche artistique et me tourner vers l'Afrique du Sud.

Florence Gautier : L'essentiel de l'exposition sont des portraits noirs et blancs d'enfants pris dans l'école de Peggy. Il y a un grand format, un triptyque et des photos individuelles. J'ai fait appel à un imprimeur extraordinaire qui a pu retransmettre ce que je voulais sur papier. Je fais des photos numériques : on revient sur l'idée du partage. En plus l'avantage du numérique et les enfants, ça apporte un côté drôle et jubilatoire. Il y avait un grand enthousiasme dans l'école ! C'était très touchant. Au depart, j'ai eu des difficultés de faire entrer les enfants dans une autre dynamique : ce que je voulais c'était des photos posées ou j'aurais une intensité dans le regard. Peggy m'a dit : « Dans tes photos on peut voir l'âme des enfants. » J'espère toucher les gens grâce à mon témoignage et donner une vision sur l'histoire humaine que j'ai vécue en Afrique du Sud.


Votre parcours

Marie de Laleu : J'ai démarré la sculpture quand j'habitais à Istanbul en 1990. Et depuis j'en ai fait dans toutes les villes où j'ai habitées que ce soit à New York, Johannesburg ou à Paris. J'ai exposé un peu partout au gré des opportunités, ainsi que dans mon atelier dans le 15e.

Florence Gautier : Je suis autodidacte. J'ai voulu faire de la photo depuis l'adolescence mais j'ai démarré alors que j'étais étudiante, grâce à mon mari que j'ai rencontré à l'époque et qui était photographe. J'ai un profil économique, j'ai travaillé dans la fonction financière d'entreprise pendant 15 ans et puis j'ai eu quatre enfants. Maintenant qu'ils sont plus grands, j'ai envie de me consacrer à ce que j'aime depuis toujours : la photo.

Votre vie à Johannesburg

Marie de Laleu : Artistiquement, ce qui m'a énormément touché et bluffé en Afrique du Sud, c'est la simplicité et l'accessibilité incroyable des grands artistes. J'ai été amenée à rencontrer des artistes de grande renommée : par exemple j'ai visité les ateliers de William Kentridge et de Deborah Bell et la fonderie d'Angus Taylor. Il y a une proximité qui n'existe pas en France.

Florence Gautier : Avant tout je reviens sur les émotions. Quand on arrive en Afrique du Sud, on est assez rapidement confronté aux problèmes de sécurité. Cependant j'ai tout de suite eu envie d'aller à la rencontre des gens du pays et suis allée dans les bidonvilles rapidement. J'ai trouvé ce pays magnifique. Ce qui envoute c'est la gentillesse des gens, la joie de vivre et la force qu'ils dégagent. C'est une leçon de vie.

Vos conseils art et culture à Joburg

Marie de Laleu : C'est intéressant d'aller dans les lieux comme la Bag Factory, Arts on Main, les studios d'artistes comme celui de Paul Emmanuel, et dans les lieux où il y a de jeunes artistes qui y travaillent. Il n'existe pas beaucoup d'ateliers de sculpture, je recommande cependant les cours de sculpture proposés à l'atelier de Marina Walsh. www.marinawalshdesigns.co.za

Florence Gautier : Pour être au courant des expositions, inscrivez-vous aux newsletters des galeries, notamment celles de la Goodman Gallery et de la Southern Guild

Informations pratiques sur l'exposition

Dates de l'exposition : jeudi 17 au dimanche 27 novembre 2016
Vernissage : vendredi 18 novembre 2016 de 18h à 22h
Galerie « La Valse », 41 rue des Tournelles, 75003 Paris. Métro : Chemin Vert
Horaires d'ouvertures : tous les jours de 14h à 19h (les matins sur rendez-vous)

www.lepetitjournal.com/johannesbourg Jeudi 10 novembre 2016

Crédit photos : de haut en bas, sculpture de Marie de Laleu et "Themba" de Florence Gautier, "Funambule" de Marie de Laleu et "Sifiso" de Florence Gautier

lepetitjournal.com johannesbourg
Publié le 9 novembre 2016, mis à jour le 10 novembre 2016

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