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PAROLE D’EXPAT – Marion Lemahieu élève trois beaux lamas à Lampertheim

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(Photo © VK lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim)
Écrit par Lepetitjournal Heidelberg Mannheim
Publié le 13 août 2018, mis à jour le 13 août 2018

Le parcours d’expatriation de Marion Lemahieu est loin d’être linéaire. Française installée depuis maintenant 3 ans à Lampertheim en Hesse, Marion gère la ligne des produits internationaux de Detia Freyberg. Elle et son compagnon ont acquis des lamas il y a un an, animaux pour lesquels Marion a une grande passion.

 

Marion Lemahieu est arrivée pour la première fois en Allemagne en 2012, pour un stage de 2 mois à Karlsruhe. S’en sont suivis des allers-retours en Allemagne, jusqu’à son installation en 2015 avec son compagnon Ralf. Après des études d’ingénieur agronome, elle a décroché un poste en Allemagne et travaille aujourd’hui comme International Product Manager pour le poison à rat chez Detia Freyberg.Les rongeurs n ont qu'à bien se tenir !. Parallèlement à son activité professionnelle, elle est membre du bureau des Verts de la Bergstraβe (Grüne Jugend Bergstraβe) et s’occuper de ses lamas représente une véritable passion. Entretien.

 

Lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim : comment avez-vous vécu votre expatriation ?

 

Marion Lemahieu : pour moi l’expatriation a été assez facile, je suis arrivée par le bon chemin. Je n’ai pas commencé par le monde du travail dans lequel les expatriés atterrissent souvent en ne connaissant personne. J’ai d’abord fait un Erasmus à Karlsruhe en 2012, donc j’ai découvert la vie ici avec le côté festif de la vie étudiante, la fête, la bière, l’ouverture d’esprit. C’était plus facile pour l’intégration aussi, il y a le cercle d’étudiants et de tuteurs Erasmus. C’est là que j’ai connu Ralf, avec qui je suis maintenant. À l’époque, il m’a présentée à ses amis de l’université avec qui nous sommes toujours copains ; à ses amis de la région, dont certains sont aujourd’hui mes amis ; à sa famille… Donc j’ai eu beaucoup de chance parce que mon intégration je ne l’ai pas faîte toute seule, à la dure. Aujourd’hui je suis très bien intégrée, la plupart de mes amis sont allemands, je suis très peu en contact avec des Français expatriés.

Je pense aussi que c’est assez important de savoir d’où viennent les expatriés. Je viens de Lille, et même si nous ne sommes pas particulièrement proche de la frontière allemande, la culture du Nord a des similitudes avec la culture allemande. Je pense que l’adaptation au quotidien allemand a été plus facile pour moi que pour quelqu’un qui viendrait du Sud ou de l’Ouest de la France par exemple. C’est la raison pour laquelle j’ai aussi trouvé un homme en Allemagne avec qui je suis encore aujourd’hui.

Le point négatif de l’expatriation c’est que j’ai tout laissé derrière moi. Je pense que la frustration est présente chez tous les Français qui abandonnent un peu leur pays et leur culture

 

L’adaptation a donc été plutôt facile, est-ce que vous avez quand même été surprise par certaines choses en Allemagne ?

 

Il y a quand même des chocs culturels, c’est sûr. Mais ils commencent à s’estomper. Le plus dur pour moi c’est que je suis arrivée sans parler la langue. J’avais fait 10 ans d’allemand à l’école, mais je n’avais même pas un niveau A1, j’ai dû supplier ma prof d’allemand pour faire un Erasmus en Allemagne.

 

Pourquoi avez-vous choisi de venir en Allemagne en premier lieu ?

 

Parce que je me suis toujours dit qu’un jour j’arriverai à parler allemand. Je n’ai jamais arrêté l’apprentissage de la langue, même en classe préparatoire et à AgroParisTech [école d’ingénieurs e.s agronomes, ndlr], où c’était en option. C’était une sorte de défi : je me disais,  « un jour j’arriverai à parler allemand ». Je ne comprenais rien. C’est Ralf qui m’a vraiment tout appris quand j’étais en Erasmus. C’était très jubilatoire de pouvoir enfin parler allemand. Par contre je dormais 13 heures par nuit pendant mon premier mois en Allemagne. Je n’étais qu’avec des Allemands toute la journée, donc le cerveau fatigue à force de se concentrer tout le temps sur la langue.

 

Qu’avez-vous trouvé en Allemagne que vous n’aviez pas en France ?

 

Un copain, un boulot (rires).

 

Qu’est-ce qui vous manque le plus de la France ?

 

À Lampertheim, où j’habite, il y a un boulanger qui fait du super pain, j’ai de la chance parce que du coup je n’ai pas la frustration du pain. Je crois que c’est un point vraiment central chez les Français, la frustration du pain.

Autrement, c’est la bière belge qui me manque le plus. C’est tellement dur à trouver en Allemagne, ou alors elles sont très chères. Ils ont plein de bonbons aussi, Haribo est une marque allemande, mais il n’y a pas de Dragibus. La nourriture dans les restaurants est très différente aussi, les restaurants français me manquent. Voilà pour le côté culinaire. Sinon bien sûr mes amis de l’université et ma famille mont parfois manqués, même si en ce qui concerne ma famille elle est assez dispersée en Europe. Ma petite sœur qui est partie faire son master au Danemark par exemple. Mon autre sœur a été au Cambodge pendant plusieurs années. Mes cousins sont quasiment tous avec des étrangers, j’ai une cousine en Australie. Ma famille est finalement assez internationale.

 

Vous êtes passionnée par les lamas, d’où vous vient cette passion ?

 

Du Chili. J’ai fait un stage de 6 mois là-bas et j’ai été en contact avec des lamas. J’ai tout de suite adoré ces animaux. Et puis il y a deux ans, Ralf pensait être envoyé en Inde par BASF. Finalement le projet a été annulé du jour au lendemain. Pendant six mois nous nous étions préparés à une expatriation qui allait durer au moins 2 ans et tout est tombé à l’eau. Donc nous voulions quand même nous lancer dans quelque chose de nouveau. Maintenant nous avons Bob, Harry et Nelson, nos trois lamas. Ils sont ici depuis le 1er juillet 2017.

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Marion avec Bob, Harry et Nelson. (Photo © VK lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim)

Nous avons 2000 m² de terrain pou eux. Ce sont des animaux domestiqués, plus ou moins sociables selon les races. Les miens sont issus d’un croisement et sont donc à la fois sociables, car issus de la race utilisée pour du transport de charges jusqu’à 25 kg, et poilus, car issus de la race élevée pour sa laine. Avec la laine d’un lama comme ceux que j’ai, nous pouvons faire environ un pull. Il y a beaucoup de personnes qui tricotent dans ma famille, alors d’ici que nous assouvissions les besoins familiaux en laine…il y a quelques années (Rires). Plus sérieusement, j'organise parfois des randonnées privées avec mes lamas pour mes amis,. J’en ai notamment organisée une avec les Verts de la Bergstraβe (Grüne Jugend Bergstraβe, ndlr) dont je fais partie début août. Vous pouvez aussi trouver des photos de Nelson, Bob et Harry sur le blog que janime « Lamaparadies » ici.

 

Maëva Gros (www.lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim), lundi 13 août 2018

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Publié le 13 août 2018, mis à jour le 13 août 2018

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