Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Lancement de bus électriques entre Mannheim et Francfort

flixbus Mannheim Francfort en Allemagneflixbus Mannheim Francfort en Allemagne
Copyright © Flixbus
Écrit par Lepetitjournal Heidelberg Mannheim
Publié le 28 octobre 2018, mis à jour le 28 octobre 2018

Flixbus s'attaque à ce que beaucoup d'experts trouvent difficilement réalisable : mettre en place les premiers voyages en bus électriques de longue distance en Europe. Après un premier essai concluant au printemps dernier entre Paris et Amiens, l’entreprise de transports a lancé son premier bus électrique en Allemagne jeudi 25 octobre entre Mannheim et Francfort.

Une réponse à l’interdiction du diesel ?

Le premier essai s’est fait jeudi dernier entre Mannheim et Francfort. Quatre liaisons quotidiennes relieront désormais les deux villes, située respectivement en Bade-Wurtemberg et en Hesse, que 115 km séparent. Un arrêt est même prévu à Heidelberg.

"Nous voulions envoyer un message clair aux politiciens que la volonté de changement est là", avait déclaré en mars dernier le porte-parole de Flixbus. Cette initiative, qui a enfin pu être mise en œuvre quelques mois plus tard, semble être une vraie réponse aux futures interdictions du diesel en Allemagne qui auront des conséquences importantes pour l’entreprise.

Une mise en place cependant difficile

Problème, ce qui manque pour le moment en Allemagne, ce sont des véhicules adaptés. Ce sont en effet des E-bus fabriqués en Chine qui sont utilisés, pour compenser le manque d’offres faites par les constructeurs allemands et européens. L’entreprise espère alors envoyer un signal aux constructeurs allemands, "qui traînent derrière leurs concurrents chinois", explique la compagnie. Autre problème d’ordre technique encore non résolu, les bus ont une autonomie allant jusqu'à 320 kilomètres maximum et des temps de charge de plusieurs heures. Les bus électriques ne peuvent donc pas être utilisés sur des longs trajets pour être rentables.

L’Allemagne en retard par rapport à la Chine

Malgré un investissement de nombreuses villes allemandes dans les transports publics électriques, l'Allemagne est loin derrière la Chine où l'âge électrique a déjà commencé. Dans la ville de Shenzhen, presque tous les bus sont électriques soit près de 16 000 véhicules et en raison de la forte pollution atmosphérique, au moins 10 000 bus électriques devraient être sur les routes à Pékin et dans ses alentours d'ici 2020. Grâce au nombre croissant de véhicules, les coûts unitaires diminuent. Si les bus électriques sont encore nettement plus chers aujourd'hui que les modèles à essence, le vent pourrait tourner d’ici 2030.

Les infrastructures pour accueillir des bus électriques

L'Europe est en retard car les grands constructeurs ont longtemps négligé le développement des voitures et des bus électriques. Et aujourd’hui le manque d’infrastructures comme des bornes de chargement, est un obstacle au passage à l’électrique dans les transports publics. Pour que les bus potentiels puissent être chargés durant leurs parcours, les conditions nécessaires à cela doivent être créées par les villes et les communes. En termes d'infrastructure, l'Allemagne est même en retard par rapport à ses voisins européens. Des pays comme les Pays-Bas et la France sont déjà en route vers l’électrique. Grâce aux nombreuses concertations avec les élus locaux des villes de Francfort et de Mannheim ainsi qu’avec le soutien de Greenpeace Energy, des bornes de chargement ont pu être installées au départ de ces villes. Les bus électriques seront mis en charge deux fois par jour ainsi que pendant la nuit.

Les bus électriques sont-ils vraiment plus écologiques ?

Alors que les transports électriques semblent être le moyen de sortir de la pollution du pétrole, certains dénoncent la fausse solution que représente le passage à l’électrique. En effet la construction de ces bus et voitures électriques nécessitent l’extraction de minerais rare, notamment en Chine, extraction qui est très polluante. On ne ferait alors que déplacer le problème de la pollution, puisqu’on ne polluerait plus dans les villes européennes mais dans les zones minières chinoises. A l’argument que la pollution resterait tout de même moins importante, les sceptiques de l’électrique répondent qu’une augmentation de la demande de ce type de transports aura pour conséquence une extraction massive de ces minerais rares et donc une pollution d’autant plus grande.

Maxime Ollivier (www.lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim), dimanche 28 octobre 2018

Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter
Suivez-nous sur facebook
Suivez-nous sur twitter

 

lepetitjournal.com Heidelberg Mannheim
Publié le 28 octobre 2018, mis à jour le 28 octobre 2018

Flash infos