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ALEXIA GUILLERMIC – En route pour le volontariat franco-allemand

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(Photo Valérie Keyser, Lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim)
Écrit par Valérie Keyser
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 28 mai 2019

Née entre Brest et Plouguerneau, Alexia Guillermic, 19 ans, est une linguiste passionnée par la langue allemande. Engagée depuis près de quatre ans dans le jumelage entre Edingen-Neckarhausen et Plouguerneau, c'est tout naturellement qu'elle a répondu au printemps dernier à l'appel au volontariat franco-allemand du Comité de jumelage "IGP"*. Lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim a voulu en savoir davantage sur le contenu de sa mission de volontaire et a rencontré la jeune Bretonne, en plein travail, près d'Heidelberg.

 

Lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim : vous effectuez depuis septembre votre volontariat au sein du comité de jumelage entre Edingen-Neckarhausen et Plouguerneau. Ce volontariat s'adresse-t-il uniquement aux jeunes originaires de Plouguerneau ?

Alexia Guillermic : non, il s'agit d'un programme au niveau national. En ce qui me concerne, je ne viens pas directement de Plouguerneau. Je suis née et j'ai grandi dans un village entre Brest et la région de Plouguerneau.


Vous connaissiez déjà le jumelage avant d'effectuer votre volontariat ?

Oui, je connais le jumelage entre les deux villes depuis quatre ans. J'aime beaucoup raconter la petite anecdote suivante : j'ai appris l'existence de ce jumelage grâce à mon professeur d'allemand au collège, une Allemande originaire d'Edingen-Neckarhausen qui, lors d'un échange, a connu son futur mari, un Plouguernéen qu'elle a suivi en Bretagne où elle enseigne dorénavant l'allemand. Elle nous a parlé en classe des rencontres de jeunes organisées chaque année entre les deux villes jumelées. Les Allemands passent deux semaines début août à Plouguerneau et les Français restent deux semaines à Edingen-Neckarhausen fin août. De mon côté, je me suis inscrite en 2013 et 2014, nous suivions des séances d'animation linguistique le matin avec de jeunes Allemands de la commune et nous participions à des activités de loisirs comme par exemple à un tournoi de pétanque et à un tournoi de tir.


Comment avez-vous eu écho du programme de volontariat ?

J'ai passé mon bac il y a deux ans et j'ai fait une prépa littéraire en 2016. Je voulais faire depuis un bon bout de temps un volontariat d'un an à l'étranger. Au printemps 2016, j'ai vu une annonce sur la page facebook du jumelage qui recherchait un ou une volontaire. J'ai tout de suite répondu à l'annonce avec un "coucou je suis là" ! J'ai ensuite plus officiellement complété le formulaire de candidature approprié et comme je correspondais aux critères pré-requis, j'ai été sélectionnée et j'ai commencé en septembre 2016.


Justement, quels sont ces critères ?

Le volontariat existe dans plusieurs domaines : enseignement, petite enfance, écologie, franco-allemand? Il faut être âgé de 18 à 25 ans, envoyer sa candidature et une lettre de motivation aux organisateurs. Les jeunes devront ensuite participer à des entretiens. Pour effectuer un volontariat franco-allemand, mieux vaut posséder quelques notions d'allemand pour les Français et de français pour les Allemands.


Comment s'organise une journée type de volontaire à l'"IGP" ?

Au comité de jumelage, ma mission de volontaire est très variée. Je commence à 10 h et finis à 17 h. J'effectue 35 h par semaine et dispose de six semaines de vacances dans l'année. Je prête main forte à l'équipe à plusieurs niveaux et travaille surtout avec Erwin Hund, un des pionniers du jumelage et ancien président. Je mets à jour le site internet, je gère la page facebook et la médiathèque, j'enregistre les livres sur une liste et les classe, je trie le courrier, réponds au téléphone et aux mails. En octobre dernier, j'ai participé à l'accueil de Français et mené un reportage photos lors de la soirée des 40 ans de l'association "IGP" qui gère le jumelage. J'ai même eu l'occasion d'aider à l'organisation d'une "Fest Noz", soirée typique de danse bretonne bien de chez nous (Rires).


Je suppose que vous travaillez principalement dans la langue de Goethe ?

Oui bien sûr sauf lorsque les Bretons débarquent ! Je suis principalement là pour améliorer mes connaissances en allemand.


Quelles sont les missions pour l'année à venir que vous aurez à gérer pendant le volontariat ?

Le 22 janvier il y aura la Journée franco-allemande, date anniversaire de la signature du Traité de l'Elysée, que nous organisons avec le soutien de l'Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). A l'"IGP", nous avons déjà prévu d'organiser une soirée musicale, de donner des tas d'informations sur la France et l'Allemagne, de diffuser des séquences de l'émission "Karambolage" sur les différences culturelles entre nos deux pays et de préparer des assiettes de fromage pour les participants. Si l'"IGP" existe depuis 40 ans, 2017 marquera les 50 ans du jumelage entre Edingen-Neckarhausen et Plouguerneau. Chaque jour, j'enregistre de nouvelles inscriptions à cette grande fête. Ce sera un grand moment et sans nul doute une expérience riche au cours de mon volontariat qui ne pouvait pas mieux tomber !

En cas de petit coup de blues, la Bretagne n'est jamais bien loin dans le bureau du comité de jumelage à Edingen-Neckarhausen
(Photo VK lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim)


Bénéficiez-vous du soutien des institutions organisatrices du volontariat pendant votre séjour ?

Oui, les jeunes qui effectuent un volontariat doivent assister à quatre séminaires organisés par l'OFAJ, en septembre et décembre 2016, avril et août 2017. L'objectif de ces séminaires est d'obtenir des informations pratiques au début du volontariat, mais aussi de faire le bilan de nos missions, d'aborder la thématique fondamentale des premiers secours, de pouvoir échanger sur nos expériences avec les autres volontaires. On y apprend beaucoup de choses. Aussi, dans le groupe de volontaires pour l'année 2016-2017, chaque Français travaille en tandem avec un volontaire allemand. On se retrouve lors des séminaires, voire même sur nos lieux respectifs de volontariat.


Quel est l'objectif de ces tandems ?

Comme nous avons choisi d'effectuer un volontariat franco-allemand, l'idée est de pouvoir échanger tout au long de l'année entre Allemands et Français, d'avoir un échange d'expériences, pouvoir nous encourager mutuellement et même nous entraider, nous épauler si quelque chose n'allait pas.


Où êtes-vous logée pendant votre volontariat ?

J'occupe l'appartement dont la ville d'Edingen-Neckarhausen est propriétaire et qui est dédié au jumelage.


Vous n'auriez pas préféré loger en famille d'accueil ou en colocation avec des Allemands ?

Non, car j'ai finalement rarement l'occasion d'être seule à l'appartement. Pas mal de membres de l'association me rendent visite et je participe à des activités de loisirs avec eux.


Quelles sont ces activités ?

Je fais du tir à la carabine et participe aux rencontres avec la pétanque. Je suis la plus jeune dans le groupe et je suis vraiment chouchoutée, c'est très agréable ! J'aide aussi une jeune fille en français et fais ponctuellement du baby-sitting.


Etes-vous rémunérée pendant ce volontariat ?

Oui, je reçois une rémunération forfaitaire de 517 euros par mois sur douze mois.


Un an c'est court et c'est long à la fois. Ne craignez-vous pas d'avoir le mal du pays ? La Bretagne ne risque-t-elle pas de vous manquer ?

Oui et non. Je sais que je suis ici pour une période limitée et de toute façon ici j'ai un contact privilégié avec les gens. Ils sont tellement gentils, accueillants et serviables !


Cela veut-il dire que les Français seraient plus individualistes ?

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils sont individualistes, il existe aussi bien sûr des Français sympas et serviables. Mais cet élan de générosité envers moi en Allemagne que je ne connais pas en Bretagne, vient probablement du fait que je suis étrangère, un peu "exotique", en tout cas dans la petite ville d'Edingen-Neckarhausen où pas mal de gens m'ont prise sous leur aile.


Qu'est-ce que vous aimez en Allemagne ?

La langue surtout et même le dialecte de la région que je commence à un peu comprendre. J'aime aussi les gens de la région Rhin-Neckar et j'ai un gros coup de c?ur pour Heidelberg et son vieux pont. C'est une ville magique !


Qu'attendez-vous de votre expérience outre-Rhin ?

Je souhaite avant tout améliorer mon allemand et je suis ravie de pouvoir m'investir davantage dans le comité de jumelage.


Quel conseil pourriez-vous donner à nos lecteurs qui souhaiteraient se lancer dans le volontariat ou en faire part à leurs proches ?

Il faut être prêt à vivre une expérience d'un an à l'étranger. C'est une formidable aventure qui permet de découvrir ou approfondir ses connaissances de la culture et de la langue d'un pays mais aussi de vivre une immersion dans le monde du travail, d'en appréhender les spécificités, de découvrir la façon de travailler dans un pays étranger et de gagner un peu de sous en même temps. Ceux qui sont intéressés peuvent consulter le site du service civique ou celui de l'OFAJ.

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* IGP = Interessengemeinschaft Partnerschaft Edingen-Neckarhausen-Plouguerneau, association de jumelage qui fournit le cadre officiel aux échanges entre les villes d'Edingen-Neckarhausen et de Plouguerneau

 

Valérie Keyser
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 28 mai 2019

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