Édition internationale

LOGEMENT – Vivre en coloc à 40 : "Ici, le chaos est habituel"

Écrit par Lepetitjournal Hambourg
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

La co-location reste toujours un moyen de se loger sur Hambourg. Retour sur un article de Margot Reis ... Plus d'un nouvel arrivant est surpris en Allemagne par le phénomène des "WGs"ou "communauté d'habitation", mode de logement plébiscité par les étudiants et les jeunes actifs. A Hambourg, un projet de vie et de création commune réunit 40 colocataires au 40, Amsinkstrasse : une véritable auberge espagnole

L'approvisionnement pour 40... un casse-tête (photo. M. R.)

Le projet "Art Bleibe"rassemble à ce jour une immense majorité d'Allemands, âgés de 25 ans en moyenne. La plupart d'entre eux étudient ou travaillent dans le domaine des métiers créatifs et des nouveaux médias. Beaucoup ont déjà plusieurs expériences de vie en communauté derrière eux. "Sinon, c'est un peu aventureux de passer de son chez-soi à une colocation à 40", remarque Jakob, installé depuis trois mois. Le jeune homme étudie le design au Danemark et se trouve à Hambourg pour six mois de stage.

La WG, héritière tardive de la "Kommune"
Sur les sites allemands de recherche de colocation, les petites annonces proposant de partager appartement et atelier ne sont pas une exception. La WG allemande moderne, héritière tardive de la "Kommune"soixante-huitarde, se décline en effet sur plusieurs tons. Dans une "Zweck-WG", ou "WG intéressée", la vie commune se limitera au partage du loyer entre colocataires indépendants.
A l'autre extrême, les "familles de substitution"pour étudiants déracinés sont monnaie courante. Les modes de vie alternatifs ont également le vent en poupe, comme la cohabitation choisie de plusieurs générations ou de familles monoparentales. Le projet hambourgeois se distingue par son amplitude, avec 40 "colocataires"se partageant 10 frigos, trois machines à laver et un seul salon.
Pour Valine, 25 ans, Néerlandaise, se sont ces lieux stratégiques qui donnent une identité "coloc"à la "Art Bleibe", qui serait sans cela un foyer "traditionnel". Le site web des organisateurs prévient toutefois que l'entretien des parties communes est assuré par une société extérieure "pour prévenir les poudrières traditionnelles"

"Dans les foyers, il y a des choses que l'on ne fait pas, sous peine de se faire virer. Ici, il n'y a pas d'instance de contrôle : on s'occupe de nous nous-mêmes", explique Jakob. "Jusqu'ici, tout va bien, il y a juste beaucoup de choses qui traînent", raconte le jeune homme. "De temps en temps, quelqu'un se dit qu'il va faire le ménage et jette la moitié des trucs qui traînent !", ajoute-t-il, amusé.

"Le chaos habituel"(Photo. M. R.)

Les aléas de la vie en communauté
Ce sont surtout les fêtes, avec "plein de gens et le chaos habituel", qui soudent la communauté, en attendant le démarrage de projets artistiques destinés au grand public. 300 à 400 personnes peuvent tenir dans les espaces réaménagés par les colocataires dans la cave et dans un hangar. Jakob arrive de tête à faire la liste de la dizaine de personnes qui partagent son palier et commente les "photos de famille" de la dernière soirée : "Reino est notre punk modèle, Erik notre petit dernier, Mario notre dingue de hip-hop".
"Il y a des gens que l'on rencontre tous les jours, une autre moitié qui veut avoir la paix", dévoile Jakob. "Le côté social est très important pour moi, éventuellement pour lier des contacts professionnels. Mais ce serait complètement stressant si 40 personnes avaient d'un seul coup envie de vie en communauté", confie-t-il.
Margot REIS. (www.lepetitjournal.com/hambourg.html) lundi 7 janvier 2008

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Publié le 7 janvier 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
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