Ceux qui furent attentifs pendant leurs cours d'histoire en France se souviennent de la fameuse défaite de Waterloo qui conduisit à la chute de Napoléon. Quelle surprise donc, lorsque l'on part à la découverte de Hanovre, d'y trouver une colonne commémorant la victoire de Waterloo ! Que remémore exactement cette colonne située sur la place du même nom ?
Hanovre au XVIII et XIXème siècle
Au début du XVIIIème siècle, le destin de Hanovre se retrouve lié à celui de la couronne britannique lorsque le fils d'Ernst-August de Hanovre monte sur le trône de Grande-Bretagne sous le nom de Georges Ier. De ce fait, la ville se trouve prise dans la spirale de la guerre de Sept Ans, durant laquelle a lieu en 1757, la bataille de Hastenbeck (près de Hamelin). Cette bataille conduit à la victoire de l'armée française sur l'armée de Hanovre et à une première occupation de la ville. L'occupation dure un an et la guerre se termine finalement en 1763 par une défaite des troupes françaises.
En 1803, une nouvelle déclaration de guerre entre la France et le Royaume-Uni est proclamée. Elle marque le début des guerres napoléoniennes. Le 5 juillet 1803, Napoléon impose la convention de l'Elbe, signée à Artlenburg. Celle-ci débouche sur l'occupation de la ville par près de 30.000 soldats français et la dissolution pure et simple de l'armée de Hanovre.
Georges III, roi du Royaume-Uni et électeur de Hanovre, refuse de reconnaître la convention de l'Elbe. Un grand nombre de militaires hanovriens émigrent alors en Grande-Bretagne pour former la King's German Legion (KGL), seule armée allemande à se battre durant toutes les guerres napoléoniennes contre les Français. Cette armée joua par la suite un rôle important lors de la bataille de Waterloo en 1815.
Hanovre dans la bataille
La bataille de Waterloo se déroule le 18 juin 1815 en Belgique, près de Bruxelles. Elle oppose l'armée française, dite Armée du Nord, emmenée par l'empereur Napoléon Ier à deux armées : celle des alliés, commandée par le duc de Wellington, composée de Britanniques, d'Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau) et de Néerlandais (unités belges et hollandaises) et celle des Prussiens, commandée par le maréchal Blücher. Les troupes de Wellington sont composées de 67.000 hommes dont 6.000 appartenant à la KGL et 11.000 du contingent de Hanovre. Elle se termine par la victoire décisive des troupes alliées et prussiennes.
Cette bataille est la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui avait repris le contrôle de la France durant la période dite des Cent-Jours. Malgré son désir de poursuivre la lutte avec de nouvelles forces qui se reconstituaient, il dut, par manque de soutien politique, abdiquer quatre jours après son retour à Paris.
La colonne de Waterloo à Hanovre est une colonne commémorative de 46,31m de hauteur, située dans le quartier Calenberger-Neustadt. Elle fut construite entre les années 1825 et 1832, après 10 années de discussions et de planifications, à partir d'une ébauche de Georg Ludwig Friedrich Laves. L'inauguration eut lieu le 18 juin 1832, jour anniversaire de la défaite de Napoléon. L'édifice est érigé sur un soubassement cubique sur lequel se trouve l'inscription : "Aux vainqueurs de Waterloo, la patrie reconnaissante" et les noms des soldats tombés au combat ; chaque côté étant également décoré de canons capturés. Le sommet de la colonne est couronné d'une statue de la reine Victoria.
Par ailleurs, un autre monument commémoratif, appelé Monument aux Hanovriens, se situe en bordure du champ de bataille de Waterloo et perpétue la mémoire de 42 officiers de la légion anglo-germanique des Hanovriens morts pendant les attaques françaises de la ferme de la Haie Sainte.
Myriam GRADWOHL (www.lepetitjournal.com/hambourg.html) Mardi 4 décembre 2012
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