

L'Allemagne se fait vieille, c'est ce qui ressort des récentes études portant sur la démographie et le taux de fécondité des femmes allemandes. Contrairement à la France, qui est, dans ce domaine plutôt bonne élève, l'Allemagne se voit décerner le bonnet d'âne. Les chiffres parlent d'eux mêmes : d'ici le milieu du siècle, la France devrait compter plus d'habitants que son voisin d'Outre-Rhin. A terme, ce décrochage démographique pourrait avoir des répercussions importantes sur le poids économique et politique des deux pays. Analyse
Les chiffres sont alarmants et font du taux de natalité allemand un sujet actuel des plus brûlants. Contrairement à leurs voisines de l'hexagone qui affichent un taux de fécondité enviable, les femmes allemandes rechignent à faire des enfants. On estime d'ailleurs qu'elles en font actuellement 50% de moins que le reste de l'Europe. Un écart qui laisse perplexe. En France, en revanche, l'évolution est tout à fait différente. L'accroissement naturel y est le plus élevé de l'Union européenne. Les naissances y sont effectivement supérieures aux décès. On compte 2,02 enfants par femme française contre 1,38 en Allemagne ce qui est insuffisant à renouveler la population.
(photo : greg_in_the_sky / Flickr)
Si aujourd'hui l'Allemagne reste le pays le plus peuplé de l'UE avec environ 82.218.000 d'habitants selon les statistiques de 2008, c'est à dire à peu près 20 millions de plus que la France, les experts estiment que si rien n'est fait, le pays devrait perdre entre 8 et 14 millions d'habitants d'ici le milieu du siècle. Alors que qu'en France l'augmentation croissante des naissances va de pair avec un taux de décès assurant un confortable excédent démographique au pays (En 2008, l'excédent de naissances était de 289.700), l'Allemagne doit composer avec un solde naturel négatif depuis 1972.
Cet écart entre les deux pays peut s'expliquer de différentes manières. Historiquement, la croissance démographique de l'Allemagne a longtemps reposé sur l'immigration, ce qui n'est pas le cas de la France traditionnellement marquée par une politique nataliste et dont l'excédent naturel de naissances a presque toujours suffi à renouveler la population. La France n'est pourtant pas non plus à l'abri du vieillissement de sa population. A partir de 2015, le gros bloc démographique des classes issues du baby-boom atteindra les 70 ans : ce qui engendrera mécaniquement une augmentation des décès.
Politique familiale : le casse-tête de l'Allemagne
Malgré tout, la France reste en matière de natalité un exemple pour l'Allemagne. La différence s'explique surtout par la politique familiale menée dans les deux pays. Outre les prestations sociales et familiales (allocations familiales, aide au logement, allocation de scolarité, etc...), c'est le nombre des infrastructures d'accueil destinées aux enfants et leur qualité qui donnent à la France son avance en matière de politique familiale. Pour l'Allemagne, en revanche, combiner vie professionnelle et vie familiale reste un véritable casse-tête. Le système de garderies à la française reste en effet une utopie. Trouver une place en crèche est un véritable parcours du combattant et ce malgré les promesses du gouvernement allemand d'augmenter le nombre des infrastructures et des équipements d'accueil.
En Allemagne de l'Ouest, seulement 4 % des enfants de moins de trois ans sont accueillis dans une crèche publique ou privée (contre 9 % en France) et 64 % des enfants de trois à six ans sont pris en charge dans des jardins d'enfants. En outre, alors que les jardins d'enfant et crèches de France sont ouverts toute la journée, rares sont, par exemple, ceux, qui, en Allemagne, incluent le déjeuner de midi. D'ici à 2013 cependant, 455.000 places supplémentaires en crèche doivent être créées et une réforme de l'imposition fiscale des familles est prévue afin d'inciter les pères à participer au congé parental et pour faciliter le retour des femmes dans le monde professionnel. Depuis 2007 déjà, la politique familiale de l'Allemagne s'est vue renforcée avec l'introduction de l'allocation parentale (Elterngeld).
Sur sujet, consultez aussi L'article Développement des crèches en Allemagne : mythe ou réalité ? de notre édition de Cologne
Laurie Tierce (www.lepetitjournal.com - Allemagne) Lundi 22 novembre 2010
L'Allemagne se fait vieille, c'est ce qui ressort des récentes études portant sur la démographie et le taux de fécondité des femmes allemandes. Contrairement à la France, qui est, dans ce domaine plutôt bon élève, l'Allemagne se voit décerner le bonnet d'âne. Les chiffres parlent d'eux mêmes : d'ici le milieu du siècle, la France devrait compter plus d'habitants que son voisin d'Outre-Rhin. A terme, ce décrochage démographique pourrait avoir des répercussions importantes sur le poids économique et politique des deux pays. Analyse
Les chiffres sont alarmants et font du taux de natalité allemand un sujet actuel des plus brûlants. Contrairement à leurs voisines de l'hexagone qui affichent un taux de fécondité enviable, les femmes allemandes rechignent à faire des enfants. On estime d'ailleurs qu'elles en font actuellement 50% de moins que le reste de l'Europe. Un écart qui laisse perplexe. En France, en revanche, l'évolution est tout à fait différente. L'accroissement naturel y est le plus élevé de l'Union Européenne. Les naissances y sont effectivement supérieures aux décès. On compte 2,02 enfants par femme française contre 1,38 en Allemagne ce qui est insuffisant à renouveler la population.
Si aujourd'hui l'Allemagne vaut comme le pays le plus peuplé de l'UE avec environ 82 218 000 d'habitants selon les statistiques de 2008, c'est à dire à peu près 20 millions de plus que la France, les experts estiment que si rien n'est fait, le pays devrait perdre entre 8 et 14 millions d'habitants d'ici le milieu du siècle. Alors que chez qu'en France l'augmentation croissante des naissances va de pair avec un taux de décès assure un confortable démographique au pays (En 2008, l'excédent de naissances était de 289 700), l'Allemagne doit composer avec un solde naturel négatif depuis 1972.
Cet écart entre les deux pays peut s'expliquer de différentes manières. Historiquement, la croissance démographique de l'Allemagne a longtemps reposé sur l'immigration, ce qui n'est pas le cas de la France traditionnellement marquée par une politique nataliste et dont l'excédent naturel de naissances a presque toujours suffi à renouveler la population. La France n'est pourtant pas non plus à l'abri du vieillissement de sa population. A partir de 2015, les classes issues du baby-boom cesseront en effet d'être actives et une bonne part des baby-boomers auront 70 ans, ce qui engendrera peu à peu une augmentationcroissante des décès.
Politique familiale: le casse-tête de l'Allemagne
Malgré tout, la France reste en matière de natalité un exemple pour l'Allemagne. La différence s'explique surtout par la politique familiale menée dans les deux pays. Outre les prestations sociales et familiales (allocations familiales, aide au logement, allocation de scolarité, etc...), c'est le nombre des infrastructures d'accueil destinées aux enfants et leur qualité qui donnent à la France son avance en matière de politique familiale. Pour l'Allemagne, en revanche, combiner vie professionnelle et vie familiale reste un véritable casse-tête. Le système de garderies à la française reste en effet une utopie. Trouver une place en crèche est un véritable parcours du combattant et ce malgré les promesses du gouvernement allemand d'augmenter le nombre des infrastructures et des équipements d'accueil.
En Allemagne de l'Ouest, seulement 4 % des enfants de moins de trois ans sont accueillis dans une crèche publique ou privée (contre 9 % en France) et 64 % des enfants de trois à six ans sont pris en charge dans des jardins d'enfants. En outre, alors que les jardins d'enfant et crèches de France sont ouverts toute la journée, rares sont, par exemple, ceux, qui, en Allemagne, incluent le déjeuner de midi. D'ici à 2013 cependant, 455 000 places supplémentaires en crèche doivent être créées et une réforme de l'imposition fiscale des familles est prévue afin d'inciter les pères à participer au congé parental et pour faciliter le retour des femmes dans le monde professionnel. Depuis 2007 déjà, la politique familiale de l'Allemagne s'est vue renforcée avec l'introduction de l'allocation parentale (Elterngeld).
Malgré les efforts faits par le gouvernement allemand et notamment ceux de la ministre de la famille Ursula von der Leyen (mère de 7 enfants), l'Allemagne a encore beaucoup à envier à la France en matière de politique familiale.
















