

(Hambourg)
150 ans d'art américain au Bucerius Kunst Forum
Explorant diverses facettes de la peinture d'outre-Atlantique, la trilogie mise en place par le Bucerius Kunst Forum débute en 2007 avec Le Nouveau Monde. Invention de la peinture américaine, suivi en 2008 par Haute société. Âge d'or du portrait américain. L'année 2009 clôt ce cycle de longue haleine en mettant l'accent sur l'urbanité. Celle-ci, inséparable de la modernité, est au centre de l'exposition dont Edward Hopper est le pivot. Il ne s'agit cependant pas d'une rétrospective consacrée au peintre renommé, comme le souligne Ortrud Westheider directrice du BKF, mais bien d'une mise en perspective qui ancre Hopper dans son époque.
Coucher de soleil sur la voie ferrée de Edward Hopper (1929)
Mise en perspective: Hopper et ses contemporains
L'exposition répartie sur deux étages s'organise autour de la pièce centrale dans laquelle huit toiles de Hopper sont accrochées. Elles sont le point d'orgue de la visite mais ne prennent tout leur sens que face aux autres ?uvres contemporaines exposées. Qu'est-ce qui caractérise l'art américain du début du XXème siècle ? La modernité tout d'abord, telle qu'elle s'exprime dans les mouvements et les couleurs de La nuit de l'armistice de George Luks et dans les choix des sujets, à rebours des motifs traditionnels. L'expérimentation et l'abstraction ensuite, directement inspirées de l'avant-garde européenne, comme dans les toiles de Georgia O'Keeffe et Man Ray. Mais également la création d'une imagerie typiquement américaine dans les scènes d'intérieur ou de rue ainsi que d'un nouveau classicisme directement lié à l'industrialisation, à l'instar des omnipotentes cheminées d'usines de Pittsburgh d'Elsie Driggs.
Edward Hopper

À la croisée de ces différents mouvements se tient Edward Hopper dont la peinture mélancolique a fait le tour du monde. Huit tableaux et quelques crayonnés qui s'échelonnent dans le temps dont un auto-portrait où l'artiste, coiffé d'un chapeau dans un décor des plus impersonnels, pose son doux regard interrogatif sur le visiteur. Ses images, instantanés fugaces, comme ce Couché de soleil sur la voie ferrée, sont empreintes de solitude et d'attente. Elles ont inspirés bien des cinéastes dont Wim Wenders, à l'affiche à l'Abaton à l'occasion de l'exposition. Fasciné à la fois par le réalisme des villes et la perspective infinie des paysages, Hopper s'inscrit définitivement dans son temps tout en restant indiscutablement un peintre à part. Un événement artistique à ne pas manquer à Hambourg.
Cécile DANCKERT(www.lepetitjournal.com/hambourg.html) vendredi 22 mai 2009
Modern Life. Edward Hopper und seine Zeit
Jusqu'au 30.08.2009. Entrée 8 ?
http://www.buceriuskunstforum.de
{mxc}














