Quelques jours après le sacre de l'Espagne championne d'Europe après une victoire éclatante (4:0) contre l'Italie, l'Allemagne reste en état de choc après l'élimination de la Mannschaft en demi-finale. La déception surmontée, la presse s'interroge : pourquoi la série noire des défaites contre l'Italie continue ?
Beaucoup de voix s'élèvent et remettent en cause les choix tactiques du sélectionneur allemand, Joachim Löw. Le football et les Allemands, ou quand le sport devient un drame national?
Toutes les écharpes n'auront pas réussi à exorciser le démon italien
Le choc et la déception dans une série noire qui n'en finit pas
22h38. Coup de sifflet final. L'Italie bat l'Allemagne 2 :1. Pour la Mannschaft, c'est la douche froide. "Dans le vestiaire, les joueurs baissent la tête, personne ne dit un mot", raconte Joachim Löw, le sélectionneur allemand, seulement quelques minutes après la fin du match. Il faut dire que la déception est immense : encore une fois, les Allemands échouent tout près du but. Un sentiment de colère et d'injustice domine : encore une fois, l'Italie prive la Mannschaft d'une place en finale. L'Italie, en football, c'est un peu la bête noire des Allemands. Statistiquement, la Mannschaft n'a encore jamais gagné contre l'Italie lors d'un grand tournoi. Ainsi, l'envie de revanche était grande pour les joueurs, bien qu'ils s'en défendaient : le souvenir de la défaite cuisante en demi-finale lors de la coupe du monde en 2006 (organisée en Allemagne !) était encore présent dans toutes les têtes.
Un drame national sur lequel la presse s'interroge
Alors lorsqu'il faut encore encaisser une défaite contre l'Italie, c'est toute une nation qui est unie dans le chagrin. Les visages sont défaits, les larmes coulent. On se prend dans les bras, on se réconforte. Dans certaines villes comme Kassel ou Wolfsburg, des incidents entre supporteurs des deux camps sont même à déplorer. "Encore un conte d'été (ein Sommermärchen) qui s'est envolé". "L'entraineur désenchanté : Joachim Löw, qui fait toujours tout correctement, était complètement à côté lors du match contre l'Italie". La presse allemande est déçue, et se lance dans ce que certains qualifieront de véritable chasse aux sorcières : se demande la Bild Zeitung.
Un sélectionneur sous le feu des critiques malgré une équipe tournée vers l'avenir
Ainsi, Joachim Löw, qui avait enthousiasmé par ses prises de risques, notamment lors du quart de finale opposant la Grèce à l'Allemagne, se retrouve en ligne de mire. Il lui est, entre autres, reproché d'avoir ?encore une fois- modifié par surprise la composition de son équipe. En outre, on se demande s'il le coach ne s'est pas aussi surestimé après la série de victoires en début d'Euro. Malgré les critiques de la presse allemande, Joachim Löw peut compter sur le soutien sans de faille de ses joueurs et ses supérieurs de la fédération allemande de football. Selon Berti Vogts, ancien sélectionneur et champion d'Europe en 1996, "il n'y a rien de mieux pour le football allemand que Jogi Löw. Rien que le fait de poser la question de son retrait est une honte !". Quant au principal intéressé, il se montre optimiste : "Notre chemin et les choses que nous avons faites étaient déjà très bien. Maintenant nous devons d'abord prendre du recul pour voir quels sont les nouveaux stimuli et possibilités en nous". Rendez-vous en 2014 pour la coupe du monde.
Amélie Reichmuth (www.lepetitjournal.com/hambourg.html) Jeudi 5 juillet 2012
Sources :
- Das Hamburger Abendblatt (éditions du 29/06, du 30/06 et 01/07)
- http://www.bild.de/sport/fussball-em-2012-polen-ukraine/nationalmannschaft/kann-man-noch-an-jogi-glauben-24939108.bild.html
- http://www.bild.de/sport/fussball-em-2012-polen-ukraine/em-2012/loew-schelte-ist-total-ueberzogen-24947268.bild.html
- http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2012-06/krawalle-halbfinale-fans
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