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EMPLOI - Le retour du Kurzarbeit

Écrit par Lepetitjournal Hambourg
Publié le 13 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

L'augmentation du chômage en août en Allemagne montre que le marché du travail de la première économie européenne est rattrapé à son tour par la crise de l'euro. De grosses entreprises optent pour le Kurzarbeit afin d'éviter les licenciements


(© Corbis images)

Ce matin, c'est chômage à l'usine Opel de Rüsselsheim, en tout cas pour 6.000 des 13.800 salariés de cette filiale allemande du constructeur automobile américain GeneralMotors. 20 jours doivent y être chômés d'ici la fin de l'année ainsi que sur le site de Kaiserlautern (Rhénanie-Palatinat).
Avec les premiers signes d'un ralentissement économique, le Kurzarbeit, l'équivalent du chômage partiel français, semble revenir au goût du jour. Ce dispositif permet aux entreprises de diminuer les horaires de leurs employés pour une période de six mois maximum. Durant ce laps de temps, l'Arbeitsagentur, le Pôle Emploi allemand, prend en charge entre 60 % et 67 % du manque à gagner pour les salariés.

L'industrie allemande a largement utilisé ce dispositif durant la crise financière en 2008 et 2009. Près de 1,5 million de travailleurs concernés au plus fort de la crise. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 65.000, mais la courbe pourrait repartir rapidement à la hausse. Car, avant Opel, ThyssenKrupp a mis au chômage partiel en août, plus de 1.000 personnes. Chez Bosch Rexroth, filiale d'ingénierie du premier équipementier automobile mondial, la mesure doit intervenir au mois d'octobre. Jusqu'à présent, Bosch avait suspendu l'activité de ses chaînes plusieurs jours durant au cours des derniers mois afin d'écluser les heures de travail que ses employés avaient accumulées sur leur compte épargne-temps.


Dialogue social
Selon l'agence fédérale du travail, 50 % des salariés allemands sont concernés par cette forme de flexibilisation des horaires, considérée par les partenaires sociaux comme un bon moyen d'amortir les aléas de la conjoncture. Les syndicats allemands sont en effet les premiers à défendre ces formules inventées dans les années 1960, laissées de côté lorsque la conjoncture l'autorise. Certains demandent même au gouvernement l'extension de la durée de ces mesures à 24 mois.

Pour les employeurs, les avantages sont évidents : ils s'épargnent des coûts de licenciements, gardent en réserve des salariés formés, reviennent plus rapidement à des rythmes de production élevés lorsque la machine repart. Mais pour les salariés ? Attention, nous ne sommes pas en France, chaque décision est négociée longuement en amont avec les représentants du personnel. Mais si cette congestion fonctionne dans la métallurgie ou la chimie, des secteurs encore très syndiqués, il semble plus difficile d'élaborer un dialogue constructif dans les petites entreprises, le commerce ou les services.

Mais le tableau de l'emploi en Allemagne est encore loin d'être sombre, surtout en comparaison avec ses voisins européens. 6,8% de chômeurs, soit 2,9 millions de personnes sans emploi en août. Malgré une légère hausse du nombre de chercheurs d'emploi le mois denier (+29 000), les économistes soulignent notamment que l'économie allemande a créé 469.000 emplois en un an (81 millions d'habitants) contre 110.000 en France (63 millions).


Anne Le Troquer (www.lepetitjournal.com/francfort) Jeudi 6 septembre 2012 {jcomments on}

Sources: AFP, Reuters, Le Monde, Arbeitsagentur (BA)

lepetitjournal.com hambourg
Publié le 13 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

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