CONCEPT - Mesdames, mettez vos maris à la garderie

A l'occasion des soldes en France, deux centres commerciaux ont créé en 2010 des garderies pour hommes fatigués de suivre leurs épouses dans leurs pérégrinations à travers files d'attentes et cabines d'essayages. Un concept inventé à Hambourg il y a déjà plusieurs années.

Bières, jeux vidéos, tables de billard, magazines pour homme, matchs de football : voici le décor de la garderie pour homme du centre “Carré Sénard“ de Lieusaint, en Seine-et-Marne, créée en janvier 2010. Plus chic, la garderie pour messieurs du Forum des Halles de Paris propose quant à elle cigares, barbier ou encore cireur de chaussures. Non Mesdames, vous ne rêvez pas. Les garderies ne sont plus, en ce début d'années 2010, exclusivement destinées à apaiser les pleurs ou à changer les couches de vos chérubins. Elles peuvent dorénavant également accueillir vos maris, préférant souvent, c'est bien connu, voir courir et s'affronter des hommes sur un terrain de football à la poursuite d'un ballon rond plutôt qu'acheteuses du samedi dans un magasin (ultra) bondé, à la recherche de la meilleure affaire.

Un concept inventé à Hambourg en 2003
Cette idée provient tout droit de Hambourg, où Alexander Stein, patron du Nox Bar, a décidé en 2003 de transformer son bar en garderie pour homme tous les samedis. Encore plus osé que le concept français, le Nox Bar propose à ses clients, en plus de deux bières et d'un repas chaud, des jeux, des jouets, ainsi que des hôtesses personnelles et même des voitures télécommandées. Chaque homme reçoit de plus un badge portant son nom et lui permettant d'entrer dans la “zone de jeu“. Revenue de ses emplettes, l'épouse doit, pour “récupérer“ son mari, présenter un reçu ! En Angleterre, Marks and Spencer a également ouvert 6 garderies pour hommes dans ses centres commerciaux.

Un succès très mitigé
Le Männergarten du Nox Bar n'existe plus à ce jour, devant le peu de clients qu'il a attiré. Même si en 2003, lors du lancement de ce concept, les hommes étaient parfois jusqu'à une trentaine à siroter des bières en jouant à la Playstation, il faut croire qu'ils ont préféré retourner gambader auprès de leurs aimées. En France, même si quelques clients se prêtent au jeu, les organisateurs sont également loin du succès espéré et annoncent un retour vers des concepts familiaux plus généraux pour leurs prochains coups de pub.
Suzanne Reichenbach (www.lepetitjournal.com/hambourg.html)