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QUAND LES LANGUES SE DELIENT – "Mignonne allons voir si la rose...."

Fleurs printemps langues Ronsard Allemagne traditionsFleurs printemps langues Ronsard Allemagne traditions
(Illustration © Angela Figueroa)
Écrit par Marie Gérard
Publié le 1 mai 2019, mis à jour le 18 février 2021

C'est dans un éclatement de couleurs et de parfums que les beaux jours reviennent. lepetitjournal.com/francfort évoque ici quelques associations fleuries.


Amour et poésie : le langage des fleurs est lié de tout temps à la poésie et l'amour, à la vie et la mort. On les offre, on les chante, on les déclame. Combien de poèmes et de chansons ont évoqué leur beauté, leur délicatesse, leur parfum depuis des millénaires !


Omar Khayyâm, poète, astronome, mathématicien et philosophe perse (1048 - 1131).

Plus rouge, plus ardente et plus fière est la rose
Qui fleurit à la place où quelque Émir repose,
Ainsi que la jacinthe en la mousse des bois,
Pâle, sort d'une tête adorable autrefois, (...) (Quatrains)


Pierre de Ronsard, poète français (1524-1585).

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.(...) ("Odes", I, 17, À Cassandre, traduit du vieux français)


Pièce d'anthologie du jazz, Petite fleur (1952), du clarinettiste, saxophoniste et compositeur Sidney Bechet  a fait le tour du monde. Chanté par Henri Salvador sur des paroles de Fernand Bonifay et Mario Bua en 1959, ce morceau a été repris par les plus grands artistes internationaux. Vous pourrez l'entendre sur :


Si les fleurs
Qui bordent les chemins
Se fanaient toutes demain
Je garderais au c?ur
Celle qui
S'allumait dans tes yeux (...)


La littérature, le théâtre et le cinéma bourgeonnent : Le Roman de la Rose (?uvre poétique de 22 000 vers écrite à deux mains au 13ème siècle par de Guillaume de Lorris et Jean de Meung), Le Nom de la Rose (Umberto Eco, 1980), La Dame aux Camélias (Alexandre Dumas fils, 1848), Le Lys dans la Vallée (Honoré de Balzac, 1836), La Tulipe Noire (Alexandre Dumas, 1850) n'ayant rien à voir avec le film français homonyme de Gérard Calvi et Christian-Jaque (1964), Fanfan la Tulipe (1952, du même Christian-Jaque), Fleur de Cactus (pièce de théâtre française de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, présentée en 1964 au théâtre des Bouffes-Parisiens, adaptée au cinéma par Gene Sacks en 1969), et une multitude d'autres encore.


Les fleurs c'est aussi la fête : 1er mai, fête du travail, fête du muguet porte-bonheur. La tradition d'échanger des brins de muguet en France le premier jour de mai remonterait à la Renaissance. En effet, en 1560, lors d'une visite, Charles IX se voit offrir un brin de muguet, appelé aussi parfois lys des vallées (en anglais, lily of the valley). L'année suivante, il lance la tradition en offrant un brin de muguet aux dames de la cour en signe de porte-bonheur. Mais bien avant, dans la Rome antique, on célébrait la déesse Flora, déesse des fleurs et du printemps, jusqu'en mai. Pour les Celtes, le 1er mai était le premier jour du printemps et ils érigeaient un arbre autour duquel ils dansaient. On retrouve d'ailleurs cette coutume en Allemagne : le Maibaum et la Maitanz dans certaines régions. Par contre, pas de tradition de Maiglöckchen, pas de muguet porte-bonheur donc, même si, globalisation oblige, on commence à trouver depuis quelques temps ces petites clochettes odorantes à tous les coins de rue dans les grandes villes allemandes à l'approche du 1er mai.


Vergissmeinnicht : autre fleur de printemps, le myosotis. C'est une légende allemande qui aurait donné son nom vernaculaire au myosotis, Vergissmeinnicht (ne m'oublie pas) qu'on retrouve dans son nom anglais forget-me-not. L'histoire, histoire d'amour tragique bien évidemment, raconte qu'un jeune homme accidentellement tombé dans le Rhin, aurait tendu à sa bien-aimée la fleur qu'il venait de cueillir et lui aurait murmuré avant d'être englouti par les flots: "Vergiss mein nicht". Beaucoup moins romantique, l'origine étymologique de myosotis vient du grec et signifie "oreille de souris".


Finalement, si vous passez par le Japon, vous arriverez peut-être encore à temps pour Hanami, coutume ancestrale qui consiste à admirer les fleurs de cerisier dans toute leur splendeur.

Fleurs de cerisier
Qui ne connaissez le printemps
Que depuis cette année,
Puissiez-vous ne jamais apprendre
Qu'un jour vous devrez tomber. Ki no Tsurayuki (poète et écrivain japonais 872 - 945)

Rediffusion du mardi 12 avril 2016

Marie Gérard quand les langues se délient
Publié le 1 mai 2019, mis à jour le 18 février 2021

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