

Après de longues et âpres négociations au sommet de Bruxelles mené en plusieurs étapes, les dirigeants européens des 28 pays membres de l’Union européenne ont finalement trouvé un accord mardi 2 juillet en fin d’après-midi concernant la nomination des postes à la tête de l’UE. Le président du Parlement Européen a été quant à lui, élu à la majorité le 3 juillet lors de la session de Strasbourg.
La parité hommes – femmes respectée
Alors que l’Allemande Ursula von der Leyen, actuelle ministre fédérale de la Défense, est nommée pour prendre la succession de Jean-Claude Junker à la tête de la Commission européenne, c’est la Française Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) qui succède à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) dont le siège social est situé à Francfort-sur-le-Main. Donald Tusk, quant à lui, est remplacé par l’ancien Premier ministre libéral belge Charles Michel au Conseil européen tandis que le ministre socialiste espagnol Josep Borell se hisse au poste de Représentant pour les Affaires étrangères et que l’Italien David Sassoli, également du parti socialiste, est élu nouveau président du Parlement européen.
La nouvelle répartition des postes clés au Parlement européen dévoilée mardi à Bruxelles et confirmée en partie mercredi après les votes lors de la session du Parlement à Strasbourg, respecte ainsi la parité et permet à la France et l’Allemagne une représentation de taille au sein de l’UE et à Angela Merkel et Emmanuel Macron de trouver une issue positive à leurs désaccords relatifs aux nominations. Cependant, les 751 eurodéputés décideront par un vote dans deux semaines si Ursula von der Leyen sera bien présidente de la Commission européenne.
Portrait de Christine Lagarde
A peine désignée nouvelle présidente de la BCE, Christine Lagarde a indiqué sur twitter : « Je suis très honorée d’avoir été nominée pour la présidence de la Banque centrale européenne ». Celle-ci s’engage à abandonner ses fonctions de directrice du FMI pendant la durée de sa nomination et sera remplacée provisoirement par David Lipton son numéro 2.
Avocate d’affaires née au Havre, Christine Lagarde, âgée de 63 ans, est maman de deux enfants. Son parcours brillant, après des études à Aix-en-Provence, à Paris mais aussi aux Etats-Unis, en sciences politiques, droit des affaires et droit social, la conduira à occuper le poste de ministre du Commerce extérieur de 2005 à 2007, de ministre de l’Agriculture et de la Pêche en 2007, puis de l’Économie de 2007 à 2011. Politicienne de droite, Christine Lagarde avait même été pressentie pour l’Elysée avant que l’affaire Bernard Tapie ne lui jette le discrédit lors de l’arbitrage de 2008. C’est en 2011 qu’elle prendra la relève de Dominique Strauss-Kahn à la présidence du FMI, ce dernier, accusé de viol à New-York, ayant été contraint de démissionner.
Sportive et végétarienne, Christine Lagarde reconnaissable entre mille pour son élégance vestimentaire, son sourire éclatant aussi blanc que sa couleur de cheveux, n’a pas la langue dans sa poche et n’hésite pas à inviter ses compatriotes à enfourcher le vélo pour faire des économies face à la hausse des prix de l’essence.
Les directeurs des banques centrales nationales doivent encore se prononcer sur la nomination de cette parfaite anglophone, désignée en 2009 « meilleur ministre des Finances de la zone euro » par le Financial Times.
Pour rappel, la BCE, chargée d'émettre l'euro et de définir la politique monétaire unique des pays de la zone euro a pour principale mission de maintenir le pouvoir d'achat de l'euro et la stabilité des prix dans la zone euro.
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