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EXPO - Paris, Francfort, et la génération 68

Inge Werth (photographe)Inge Werth (photographe)
(Photo © AB lepetitjournal.com/francfort)
Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 9 août 2018, mis à jour le 9 août 2018

L’année 2018 marque les 50 ans du mouvement Mai 68. À cette occasion, le musée Giersch de Francfort a reçu ce jour la photographe Inge Werth venue inaugurer l’exposition de photographies « Paris, Francfort, et la génération 68 » qui aura lieu du 9 août au 14 octobre. Lepetitjournal.com/francfort s’est rendu à la conférence de presse. Retour sur un événement qui a marqué la France, l’Europe et le monde, et qui est toujours gravé dans les mémoires…

Mai 1968. La France s’ennuie, les facs françaises sont occupées. La répression policière et la fermeture des facs mènent les étudiants dans les rues de Paris. Très vite, le mouvement étudiant va secouer tous les Français et se répandre en Europe et dans le monde.

 

En France, « la chienlit, c’est lui ! »

Le baby boom des années d’après-guerre a révélé un nouvel acteur : le jeune. Et le jeune compte bien faire entendre sa voix dans un pays la politique n’a plus évolué depuis des années. Le jeune veut du changement, la libération des mœurs, un renouveau de la classe politique… et il va faire souffler un vent de liberté sur l’hexagone. Le 22 mars 1968, c’est le début des événements qui marqueront les plus grandes réformes sociales jamais entreprises en France. Une centaine d’étudiants menés par Daniel Cohn Bendit, dit Danny le Rouge prend d’assaut un bâtiment de l’université de Nanterre. Le 2 mai, ils organisent une journée anti-impérialiste et bloquent les amphithéâtres… Nanterre est fermée dès le lendemain, et les étudiants décident alors d’occuper l’université Paris-Sorbonne. Face à la situation inédite, la police mène une intervention musclée qui fait 100 blessés. Il n’en fallait pas moins pour mettre les étudiants dans les rues de la capitale… Le mouvement gagne la plupart des villes universitaires françaises. Des barricades fleurissent dans tout Paris, et les affrontements entre policiers et étudiants sont de plus en plus fréquents. C’est alors que la fièvre révolutionnaire étudiante gagne les milieux ouvriers. Le président Charles de Gaulle ne peut plus rester les bras croisés et déclare « la réforme, oui, la chienlit, non ! ». Les étudiants prennent un malin plaisir à détourner cette allocution pour brandir des pancartes « la chienlit, c’est lui ! ». Mais la situation ne fait qu’empirer : le 24 mai, la France compte plus de 10 millions de grévistes. Le pays est maintenant paralysé par une crise sociale. Les accords de Grenelles vont ainsi voir le jour, donnant naissance à l’augmentation du SMIC et des salaires, et à un abaissement du temps de travail et de l’âge minimum de la retraite. Si le parti gaulliste remporte haut la main les élections en juin 1968, le référendum proposé par le général en avril 1969 le mettra définitivement hors du circuit politique, actant définitivement les changements politiques et sociaux.

Photo : Inge Werth
Photo : Inge Werth

Mai 68 par delà les frontières

Si les événements de Mai 68 ont secoué la France et permis de nombreuses avancées sociales, la ferveur révolutionnaire a également gagné les autres pays d’Europe, l’Allemagne en première ligne. Les Allemands défendent la cause des Vietnamiens, qui se battent contre « l’impérialisme américain ».  En effet, ces derniers se sentent particulièrement concernés par leur situation, car ils sont eux-mêmes dominés par les États-Unis depuis la fin de la guerre. Mais la jeunesse allemande voit plus loin : elle veut rompre avec le passé nazi, refuse le modèle de la société de consommation, d’une société moralisatrice… bref, la jeunesse allemande réclame, elle aussi, plus de libertés. La situation politique donne aux événements une teinte particulière. En effet, c’est à l’ouest que commencent les rebellions. À l’est, la situation est plus compliquée pour les étudiants qui souhaitent manifester… De violentes émeutes, connues sous le nom d’ « émeutes de Pâques » éclatent à Berlin et se propagent dans d'autres villes. Plusieurs universités sont occupées, et les étudiants subissent de fortes répressions. Mai 68 en Allemagne donne lieu à un changement des mentalités, des modes de vie, de la condition féminine et à la libéralisation des nouvelles classes moyennes.

Après Berlin, Francfort est le haut lieu de rébellion du Mai 68 à l’allemande… Daniel Cohn-Bendit, chef de file de la rébellion française, s’est rendu dans la ville pour y chercher refuge. Le syndicat des étudiants allemand (SDS) avait également son siège à Francfort. Il ne faut pas non plus oublier le rôle de la ville dans le changement de la condition féminine. En effet, c’est ici que le mouvement féministe allemand a vu le jour. Francfort a été la ville de nombreuses manifestations.

 

Revivez mai 68 à Francfort

Le 9 août, le musée Giersch de Francfort lance son exposition « Paris, Frankfurt am Main und die 1968er Generation ». Pour cela, le musée met en lumière une centaine de clichés en noir et blanc de la photographe Inge Werth, dévoilant ainsi les émeutes de Mai 68 à Paris et également les événements politiques et culturels francfortois de 1966 à 1973. À l’aide de son boitier Nikon, la photographe autodidacte n’a pas souhaité que ces clichés figent simplement un instant, mais a plutôt voulu dépeindre toute une atmosphère autour de l’événement. Vous y retrouverez des photos de Danny le Rouge lors de son passage à Francfort, des émeutes et des manifestations dans les rues de Paris et de Francfort, ou encore de post-Mai 68 en Allemagne. Véritable photo-reportage de la période, ne manquez pas l’exposition pour célébrer les 50 ans de l’événement qui n’a pas fini de faire couler de l’encre…

 

Photo : Inge Werth

Photo : Inge Werth

Photo : Inge Werth
Photos : Inge Werth

 

Plus d’informations sur l’exposition ici

D’autres événement autour du mouvement mai 68 ont lieu à Francfort. Pour plus d’informations, c’est ici et !

 

Agathe Bossard (www.lepetitjournal.com/francfort), jeudi 9 août 2018

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lepetitjournal.com Francfort
Publié le 9 août 2018, mis à jour le 9 août 2018

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