Dans la dernière partie de notre dossier consacré à Justus Liebig, nous assistons à la consécration par ses pairs mais aussi par le public, de ses contributions majeures à la chimie et à l'agronomie.
Carte à collectionner de 1884 Extrait de viande Liebig
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Jusqu'à nos jours, le nom de Justus Liebig reste associé à de nombreuses découvertes dont nous profitons quotidiennement comme, entre autres, le bouillon cube, les engrais minéraux, la levure chimique ou le lait artificiel pour nourrissons. Il est intéressant de suivre ses traces dans la région, particulièrement à Gießen, dans son laboratoire.
Un succès grandissant
Liebig refuse l'offre de nombreuses universités telles que Berlin, Vienne, Londres ou Saint-Pétersbourg. Chaque refus le fait pourtant bénéficier d'une augmentation de ses revenus, grâce à son talent de négociateur. En 1852, après 28 ans de travail intense à Gießen il accepte enfin l'offre de l'université de Munich. Ici, on met à sa disposition un institut moderne et parfaitement équipé, il peut profiter de conditions de travail beaucoup plus généreuses et d'une vie plus aisée, comparée avec Gießen. Il est en grande partie libéré des obligations d'enseigner et peut ainsi se consacrer à la mise en ?uvre pratique et économique de ses recherches et à faire avancer leur commercialisation. En même temps, il jouit d'une popularité grandissante dans la haute société munichoise grâce à ses conférences du soir qui, tout en étant instructives, ne sont pas exemptes d'effets de spectacle, comme si le maître se souvenait avec nostalgie de sa jeunesse, quand il avait failli, par exemple, faire exploser le toit du laboratoire de son patron, faute de connaissances élaborées en chimie à l'époque.
A part cela, il fait des inventions, souvent de longue portée, par exemple l'argenture des miroirs, qui mène à l'abandon de la fabrication à base de mercure, un procédé qui était très toxique pour les ouvriers dont l'espérance de vie était extrêmement faible. C'est également à Munich qu'il perfectionne la production de l'extrait de viande, un produit très important pour faire face à des épidémies comme le typhus ou le choléra. Cela sera l'invention la plus populaire de Justus Liebig aux yeux des générations suivantes et la seule qui lui fera profiter d'un bénéfice considérable.
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Pour récompenser l'ensemble de ses travaux, Justus Liebig est anobli en 1845, élevé au titre de "Freiherr von Liebig" (baron) par le grand-duc Louis II de Hesse-Darmstadt.
En 1850, il reçoit la Légion d'honneur des mains du ministre français du commerce, Jean-Baptiste Dumas, lui-même chimiste. Un an plus tard, il reçoit des mains du roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, la croix "Pour le Mérite pour les sciences et les arts", qui est la distinction honorifique la plus haute alors en Allemagne. En 1935, un cratère de la Lune est même nommé d'après lui.
Avec sa femme Henriette, Justus Liebig eut cinq enfants qui atteignirent tous un âge avancé, ce qui n'était pas évident à l'époque. Un de ses descendants est l'acteur allemand Matthieu Carrière. Justus Liebig décède en 1873 à la suite d'une pneumonie ; il est enterré, en présence d'une foule importante, dans le cimetière Alter Südfriefhof à Munich.
Sur les traces de Liebig en Hesse
Si vous voulez vous promener sur les pas de Justus Liebig aujourd'hui, vous risquez d'être déçus si vous commencez par sa jeunesse. Il ne reste malheureusement que très peu des endroits qu'il côtoyait dans sa ville natale, Darmstadt. La maison où il est né (Große Kaplaneigasse 30) a été transformée en musée après la première guerre mondiale puis détruite en 1944. En raison des conditions financières précaires d'après-guerre, elle n'a pas été reconstruite. Ainsi partage-t-elle le sort de beaucoup d'objets culturels dans les années 60 en Allemagne : à sa place se trouve aujourd'hui la sortie d'un parking souterrain. Le lycée qu'il a fréquenté un peu plus de cinq ans, le Pädagog (Pädagogstraße 5) abrite aujourd'hui l'université populaire (VHS) et un théâtre.
A Heppenheim en revanche, le visiteur aura plus de chance : la pharmacie où Justus Liebig a fait son apprentissage existe encore, même si le bâtiment, érigé en 1709, n'abrite plus une pharmacie mais fait partie de l'ensemble imposant de la place du marché (Am Markplatzt), classé patrimoine culturel. Avec ses belles maisons à colombages, au centre de la vieille ville, cet endroit vaut vraiment le détour. 
Au Liebigmuseum, qui compte parmi les musées de la chimie les plus importants, se trouve le laboratoire dans lequel Liebig a travaillé de 1824 à 1857. Ce laboratoire, conservé dans son état original, est particulièrement intéressant. De plus, il se trouve à quelques minutes de distance de la gare et à côté du Mathematikum ; ainsi, on peut facilement combiner la visite de deux endroits exceptionnels. On peut visiter le laboratoire individuellement du mardi au dimanche de 10h00 à 16h00 ou assister en groupe à une Experimentalvorlesung (cours magistral présentant les expériences les plus spectaculaires de Liebig) à fois instructive et divertissante dont il est préférable de convenir de la date avec le musée. En 2016 auront lieu six Experimentalvorlesungen pour les individuels au prix de l'entrée régulière. Liebigmuseum
(Photo IF lepetitjournal.com/francfort)
Avis aux apprentis chimistes !
Ingrid Frieg (www.lepetitjournal.com/francfort), jeudi 3 mars 2016
Pour plus de renseignements :
Gießen Marketing GmbH
Südanlage 4, D-35390 Gießen
Liebig-Museum
Liebigstr. 12, D-35390 Gießen
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