

Installés à Wiesbaden depuis de nombreuses années, c'est à Düsseldorf il y a 44 ans que ça a fait ?tilt? nous indique André, alsacien originaire de Strasbourg qui a toujours été fasciné par l'Allemagne ou ?das hat geklickt? renchérit Thea, francfortoise de naissance aux origines multiculturelles.
André et Thea au Marché bourguignon à Mayence le 14 juin 2014
(Photo VK lepetitjournal.com/francfort)
Si l'amitié entre la France et l'Allemagne a été scellée par la signature du Traité de l'Elysée en 1963, Thea et André iront même plus loin seulement sept ans plus tard pour surfer sur la vague de la réconciliation et expérimenteront l'amour franco-allemand. Compréhension et respect mutuel forment depuis des années les ingrédients essentiels de leur couple et constituent probablement la pierre angulaire de la longévité de leur union qui a célébré ses noces d'émeraude en mars 2014. Lepetitjournal.com/francfort a mené l'enquête.
Lepetitjournal.com/francfort : quand et comment avez-vous rencontré votre partenaire ?
Thea : nous nous sommes connus en 1969 à Mayence dans le cadre de notre travail.
André : j'ai fait l'école hôtelière de Strasbourg et travaillé à l'Hôtel Hilton à Paris et lorsque j'ai été transféré de Paris à Mayence - toujours au Hilton - je suis devenu dans un premier temps collègue de Thea qui occupait alors un poste de secrétaire de direction au sein de l'hôtel.
Comment êtes-vous passés de la relation professionnelle à la relation personnelle ?
André : cela a mis un certain temps avant de se connaître réellement et de se rapprocher. Presque un an pour être plus précis !
Thea : nous avons fait un déplacement professionnel à Düsseldorf début juillet 1970 et c'est là que ça a fait ?tilt?.
(Photo A. et T. Fricker)
Comment votre couple mixte a-t-il été accueilli par votre famille et vos amis ?
André : pas très bien en ce qui concerne les générations âgées de ma famille. Il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Je suis né en 1946 juste après la fin de la seconde guerre, ce qui signifie que mes parents et grands-parents ont vécu les conflits qui ont opposé nos deux pays. La ranc?ur et la peur de l'ennemi ont longtemps occupé les esprits et en particulier dans la région Alsace-Lorraine.
Thea : de mon côté c'est l'inverse. Mon père m'a toujours parlé en très bons termes de l'Alsace que ce soit des paysages, de la culture, de la gastronomie?et ma mère était très enthousiasmée par André qui lui a fait très bonne impression dès le début !
Quelle est votre langue de communication ?
André : c'est l'allemand probablement car l'Allemagne est le pays dans lequel nous avons choisi de vivre. Même si la culture allemande domine au sein de notre famille, nous passons presque toutes nos vacances en France.
Thea : André et moi communiquons principalement en allemand, avec nos deux fils également. Cependant je fais l'effort de parler français avec ma belle-famille même si mon niveau de langue n'est pas très bon. Il faut dire que j'ai eu un mauvais professeur de français à l'école?

Thea : André a dû s'habituer à la pause typiquement allemande du ?Kaffee und Kuchen? au cours de l'après-midi et pour ma part j'ai eu beaucoup de mal au début à rester longtemps attablée dans un restaurant. J'ai pu cependant découvrir grâce à André la délicieuse tradition de la Galette des Rois célébrée en janvier ! Sinon comme je suis issue d'une famille très libérale et multiculturelle - mon grand-père vient d'Autriche, mon arrière grand-mère vient d'Italie, nous avons également des liens avec la Russie?- je suis donc moi-même très ouverte aux autres cultures et s'il existe des différences, je ne les remarque pas vraiment.
André : je ne constate pas vraiment de différences interculturelles au quotidien et en ce qui me concerne j'ai toujours été apte à l'adaptation. Je viens d'ailleurs d'une région ? l'Alsace - où la culture pour des raisons historiques et géographiques est assez proche de celle de l'Allemagne. De toute façon il est nécessaire de s'adapter dans le pays dans lequel on a choisi de s'installer et respecter sa culture, sa langue, ses traditions me semble primordial.
Une des premières différences cependant que j'ai découvertes au début de notre union concerne davantage les traditions. C'est le ?Polterabend? que l'on pourrait traduire par ?la soirée pour faire du bruit?. Il s'agit d'une fête organisée avant le mariage en présence des amis, voisins, parents, pendant laquelle le couple fiancé et les invités vont casser allègrement de la vieille porcelaine.

Quel a été votre dernier fou rire ?
André et Thea : pas plus tard que ce matin à la lecture d'un article qui présentait un billet de 0 euros avec la photo de François Hollande apposée dessus. Indépendamment de toute idéologie ou orientation politique, cela nous a simplement amusés.
Quel a été son plus beau cadeau ?
Thea : sa déclaration de mariage le 8 mars 1974, jour de mon anniversaire !
André : sans hésiter mes deux garçons il y a maintenant près de 33 et 36 ans.
Vos projets à deux ?
Thea : un weekend en Alsace fin juin comme chaque année.
André : notre séjour à Düsseldorf début juillet, là où ça a fait ?tilt? il y a 44 ans !
La recette de votre bonheur ?
Thea : manifester de l'attention envers l'autre, faire preuve de compréhension et d'humour et surtout ne pas essayer de changer son partenaire !
André : tenir compte de la culture de son compagnon ou sa compagne de route et l'accepter tel qu'il ou elle est.
Si vous deviez définir votre relation en un mot, quel serait-il ?
André : le respect de l'autre.
Thea : la pérennité.
Interview réalisée par Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 24 juin 2014
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