Vendredi dernier, la chaîne de télévision publique russe RT a diffusé une conversation privée entre des officiers de la Bundeswehr, au sujet du possible envoi de missiles Taurus à l’Ukraine, ce qui a provoqué de vives tensions ce week-end. Dans cette discussion étaient évoquées les conséquences qu’aurait une attaque du pont reliant la Crimée à la Russie, via les missiles allemands.


Les missiles de longue portée (500 km) Taurus sont réclamés par l’Ukraine depuis des mois, mais leur déploiement signifierait un réel engagement de l’Allemagne dans la guerre. Le gouvernement russe exige désormais des explications officielles de la part de l’Allemagne, tandis que le vice-président du conseil de sécurité russe a affirmé : « l’Allemagne se prépare à une guerre avec la Russie ». Erich Vad, conseiller d’Olaf Scholz sur les questions militaires, a rappelé suite à cette polémique qu’en temps de guerre il est normal que toutes les armées puissent évoquer en privé de possibles interventions, dans le cadre de la préparation à différents scénarios. Mais selon lui, Scholz a raison de se tenir à sa décision de ne pas livrer de missiles Taurus à l’Ukraine, car cela s’apparenterait à une participation directe à la guerre.
Les services de contre-espionnage recherchent actuellement comment cet enregistrement a pu être divulgué et s’inquiètent de l’ampleur de l’espionnage russe. Ce Bundeswehr-Leak, comme le relatent les journaux allemands, interroge plus largement sur la capacité de la Russie à infiltrer les réseaux de communication à l’étranger. Boris Pistorius, ministre fédéral de la Défense, a déclaré que cette publication de discussions privées par la Russie faisait « partie d’une guerre de l’information que mène Poutine ».
« Cela relève de la division. Il s’agit de saper notre unité. Et c’est pourquoi nous devons y répondre avec une grande prudence, mais non moins déterminés ». Boris Pistorius, ministre fédéral de la Défens
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