

Voilà arrivée la période du carnaval et dans de nombreuses régions du monde, les préparatifs ont commencé il y a déjà longtemps. Lepetitjournal.com/francfort vous propose un petit défilé.
(Illustration ©Chei-Nap-Ang Esther Léo Gérard)
Petit tour d'horizon. Qui n'a entendu parler du carnaval de Rio de Janeiro au Brésil avec ses parades d'écoles de samba aux costumes tous plus extravagants les uns que les autres, la Nouvelle-Orléans aux États-Unis et ses défilés endiablés du French Quarter, Nice en France comme Viareggio en Italie aux chars fleuris et aux énormes personnages de carton-pâte, caricatures féroces de personnalités politiques, l'incontournable Venise ou encore Binche en Belgique avec ses Gilles chaussés de sabots, en costume rouge et jaune, masque de cire et formidable coiffe verticale de plumes d'autruche... Et tant encore, la liste serait trop longue.
Un peu d'étymologie. Mais avant tout, quelle est l'origine du mot carnaval ? Il vient du latin médiéval carnelevare, qui signifie enlever la viande. En effet, la foi catholique proscrit la viande entre le mercredi des cendres et Pâques. C'est le carême. Et d'où vient le mot carême ? Et bien lui aussi nous arrive tout droit du latin comme le précise le Larousse: "du latin populaire quaresima, du latin classique quadragesima dies, le quarantième jour avant Pâques." Sic est !
Quarante jours maigres donc avant lesquels le peuple a l' occasion de faire bombance selon une tradition ancienne plus païenne que catholique. Déjà au Moyen-âge, les fêtes précédant le mercredi des Cendres étaient débridées et tout semblait permis, ce qui déplaisait fort à l'église catholique. En effet sous les masques et déguisements, tout pouvait être dit, critiqué, ridiculisé. On élisait un Pape des Fous et le petit peuple qui n'avait d'ordinaire pas droit à la parole se voyait offrir là une belle occasion de se déchaîner et de se défouler contre l'ordre établi, le roi et... l'église. Au cours de l'histoire, certaines pratiques seront interdites puis de nouveau autorisées. Les fous, les bêtes et monstres en tout genre, les hommes déguisés en femmes, les femmes en hommes, les haillons et les costumes fabuleux. Il en reste qu'aujourd'hui on célèbre le carnaval dans tous ses états dans diverses régions du monde.
Helau! Alaaf! Les cris de ralliement des carnavaliers de la Rhénanie - Mayence, Cologne et Düsseldorf - retentissent dès le jeudi du Weiberfastnacht (Carnaval des femmes) et les premiers défilés de chars. Mais c'est le 11 novembre à 11 heures 11 que la saison est officiellement ouverte. Dans cette région la tradition carnavalesque de critiques et moqueries de la classe dirigeante commence dès début février avec des assemblées qui parodient harangues et débats politiques à la plus grande joie des spectateurs. De même la tradition veut que les chars mettent en scène, sans indulgence, des moments de la vie politique nationale et internationale.
Chasser l'hiver. Dans un tout autre registre, le carnaval alémanique, c'est-à-dire de la région de la Forêt Noire et jusqu'à Bâle, tient plus d'une ancienne tradition païenne célébrant le changement de saison. Là, sorcières et démons, fous, gnomes de la forêt et créatures en tous genres affublées de magnifiques mais terrifiants masques de bois et de peaux de bêtes se retrouvent de nuit comme de jour pour chasser l'hiver à grands renforts de coups de bâton et de balai. Cette tradition n'est d'ailleurs pas très éloignée de celle de Pau, ville du Béarn au pied des Pyrénées, où on retrouve une chasse à l'ours. En effet dans les contrées où les ours vivaient alors en plus grand nombre qu'aujourd'hui, la tradition voulait que l'on observe s'ils sortaient de leur antre le 2 février, mettant un terme à leur période d'hibernation, ou bien si au contraire ils décidaient de se rendormir pour attendre le retour de températures plus clémentes. La date du 2 février, jour de la chandeleur, marque ainsi l'entrée dans la période des festivités du carnaval.
Mardi Gras et beignets de carême. Bugnes, beignets, merveilles, pets de nonnes, bottereaux, roussettes, tourtisseaux, rondiaux en France, bomboloni, zeppole, ciambelle, chiachiere en Italie, smoutebollen en Belgique, beignes au Québec, buñuelos en Espagne, Kreppel, Krapfen, Berliner en Allemagne. La tradition des beignets, pâtisseries de formes différentes plongées dans un bain d'huile, au commencement du carême tient au fait que pendant cette période de quarante jours, il faudra se passer de viande, de gras et d'?ufs. Par contre le jour précédant le mercredi des Cendres, le Mardi Gras, comme son nom l'indique invite à faire tous les excès. Et comme il faut se débarrasser de tous ces produits et aliments interdits jusqu'à Pâques, quoi de mieux que crêpes et beignets en tous genres pour clore les festivités carnavalesques. Mais attention, si au Québec, un beigne est un beignet rond avec un trou au milieu, en France et en langage familier, une beigne, est une gifle, coup porté au visage dans un accès de colère, et qui a tendance à faire gonfler quelques temps plus tard...
Alors attention aux beignes et bon carnaval !
Marie Gérard (www.lepetitjournal.com/francfort), mercredi 22 janvier 2017
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