Dublin, 21 octobre 2020
Hier, 21 octobre, l'Ambassadeur désigné de France en Irlande, S.E. Vincent Guérend était au Lycée Français d’Irlande pour rendre hommage aux côtés des élèves et du personnel à Samuel Paty, professeur de français assassiné pour sa défense de la liberté d’expression. Le 16 octobre, Samuel Paty, professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine (France), a été tué dans un attentat terroriste au motif qu'il avait enseigné à ses élèves la liberté d'expression. Cette attaque contre lui était une attaque contre les valeurs les plus fondamentales de la République française.
Lors de l'hommage, la lettre envoyée par Albert Camus à son instituteur après avoir remporté le prix Nobel a été lue par un élève en français, en anglais et en allemand. L’Ambassadeur de France ainsi que les enseignants et élèves du Lycée français d’Irlande ont ensuite observé une minute de silence en l’honneur de Samuel Paty. Tout le monde à travers l'Irlande a été invité à se joindre à ce moment de silence à 9 heures ce matin.
Le président Macron a rendu hier un hommage national à Samuel Paty à l'Université de la Sorbonne à Paris, aux côtés du Premier ministre et de membres du gouvernement français.
Dans un discours sur la lutte contre le séparatisme aux Muraux le 2 octobre, le président Macron a déclaré que la France était attachée à la lutte contre l'islamisme radical, et a réaffirmé la laïcité comme garante de la liberté de conscience et de religion, sans tomber dans le piège de la généralisation, ce qui impliquent de stigmatiser tous les musulmans.
Le ministre d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a souligné dans un discours du 20 octobre que la France demandait aux autres États membres de s'associer à son initiative pour accélérer l'adoption de mesures de suppression des contenus terroristes d'Internet. C'est à la fois une nécessité et une urgence.
----------------
19 November 1957
« Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur, mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.
Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus »