Depuis quelques mois, face à l'afflux de réfugiés venant du Moyen-Orient pour fuir la guerre, des personnalités politiques de toute l'Europe invoquent régulièrement la fin des accords de Dublin comme solution à la crise migratoire. Par exemple, Arnaud Montebourg, candidat à la présidence française, a affiché son souhait de supprimer cette convention lors du second débat de la primaire de la gauche. Mais s'ils sont souvent évoqués, personne n'en précise son contenu.
En 1990, l'Irlande a accueilli un sommet européen afin d'édicter des lois communes en termes de politique d'asile et de traitement des réfugiés. Signés en 1990 puis modifiés en 2003 puis 2013, les Accords de Dublin affirment qu'un demandeur d'asile peut uniquement déposer sa demande dans le pays où il a été recensé en premier. C'est-à-dire qu'un réfugié arrivant sur les côtes grecques et qui se fait arrêter par la police grecque, demandant ainsi son asile politique en grèce, ne peut plus le faire en Irlande en vertu du « Règlement Dublin III » par exemple. Il n'y a qu'une demande d'asile autorisée par demandeur en Europe.
En Irlande, les Accords de Dublin sont très peu évoqués par la classe politique et les médias. En effet, l'Irlande n'est géographiquement pas une région où des réfugiés arrivent pour la première fois ni un pays très demandé par les migrants. Ils sont cependant vivement critiqués ailleurs car ils mettent une forte pression sur les pays du sud de l'Europe par où arrivent les réfugiés. Néanmoins, comme tout traité international, lorsqu'il est ratifié par les Etats signataires, il fait office de législation, en attendant une modification ultérieure.
Emilio Meslet (lepetitjournal.com/dublin) Le mardi 17 janvier 2017