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PHOTOS - Farah Salem, les ruelles de Koweït City 

Farah Salem koweit cityFarah Salem koweit city
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Publié le 22 janvier 2018, mis à jour le 7 février 2019

Où aller quand on est une artiste étudiante, sans budget pour assouvir son désir de voyager ? Chez soi ! C’est la solution que la jeune koweitienne Farah Salem a suivie: être une étrangère dans sa propre ville pour en explorer les recoins. 



Le résultat? Des surprenantes photos des ruelles de la capitale d’un pays voisin : Koweït City. Ces photos sont présentées à La Galerie jusqu’ au 10 février ; une exposition organisée par Antidote Art & Design et  l’Alliance Française Dubaï. Rencontre avec une artiste décidée et féministe. 

« In-Between the Skyline of Kuwait City » est une collection de photos prises sur une période de cinq années à travers les ruelles multiculturelles de Koweït City. Réunies dans un livre du même nom, ces photos seront exposées avec une installation son et vidéo ; l’ensemble offrant une expérience semblable à une promenade visuelle dans les rues qui se trouvent derrière les tours de la ville.

 

Farah Salem

Farah Salem : Je veux montrer aux gens que la vie urbaine de Koweït City ne se limite pas à l'éblouissement des édifices modernes et luxueux qui semblent sans vie. Derrière ceux-ci se trouvent les rues et les passages les plus pittoresques qui racontent une histoire beaucoup plus puissante.

L’artiste Koweitienne est loin d’être une inconnue à l’Alliance Française de Dubaï. Elle a été  remarquée au cours de l’année 2017 grâce ses travaux « Cornered Series », où elle se mettait en scène enfermée dans une boite au milieu de nulle part, voulant ainsi montrer les limitations que nous nous imposons. Avec cette série, Farah Salem a remporté le concours IWPA 2017. Lauréate, elle est donc, à ce titre,  accueillie à La Galerie pour sa première exposition solo aux Emirats Arabes Unis.

 

Farah Salem raconte : «  J'ai découvert l'existence du concours IWPA (International Women Photography Awards) sur Instagram et dans le magazine Tribe et ça m’a vraiment encouragé à postuler. J'ai participé à d'autres concours de photographie mais l’opportunité que IWPA offre est remarquable: une exposition itinérante des œuvres gagnantes et finalistes à travers le monde. Cela permet à nos œuvres d'être exposées à l'échelle mondiale. » 

 

L’exposition de la lauréate et des finalistes IWPA 2017 a effectivement été présentée dans diverses villes en coopération avec le réseau de l’Alliance Française : Riyadh, New Delhi, Marseille, Toulouse et Paris de mars à décembre 2017. Le but de ce concours, offrir une plateforme internationale aux femmes photographes, séduit pleinement Farah Salem.

 

«  En tant que féministe et militante, j'apprécie les organisations qui offrent leur soutien et mettent en lumière les compétences des femmes. Je me réjouis qu’il y ait eu des finalistes des quatre coins du monde  pour IWPA 2017 ; certaines étaient des femmes de couleur, y compris moi-même. Selon moi, le féminisme milite pour l'abolition des systèmes d'oppression qui comportent des stéréotypes et des situations injustes pour beaucoup de femmes, notamment pour les femmes de couleur. Je loue les efforts d’IWPA pour inclure des femmes indépendamment de leurs origines », explique Farah Salem.

 

Prise par ses études à la School of the Art Institute of Chicago, Farah Salem n’a pas eu la possibilité de suivre l’ expo itinérante IWPA 2017  mais la France est première sur la liste des pays à découvrir : « Je suis très intéressée par ce que Paris a à offrir pour mon développement artistique. Ce sera l’occasion idéale pour pratiquer mon  français que j'ai appris il y a quelques années». 

 

En attendant l’obtention de son Master, Farah Salem ambitionne de présenter « In-Between the Skyline of Kuwait City »  dans d’autres villes. 

 

« Ce travail a d’abord été exposé à Koweït City, maintenant Dubaï, peut-être Paris un jour aussi! Je crois qu'il est très rare qu'il y ait de la documentation sur les coulisses de Koweït City montrée à la fois aux personnes vivant à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du Koweït. Je pense que cela permettra aux spectateurs de comprendre le Koweït d'un point de vue différent, plus terre-à-terre, humoristique et cru. J’ai commencé ce projet quand j'avais dix-huit ans et je l’ai porté pendant 5 ans », poursuit la photographe.

Farah salem

 

Pour ses prochains projets artistiques, Farah Salem voit évoluer son travail :

Aujourd'hui, mon travail est en train de se  transformer et d'aborder différents sujets, comme la relation entre le genre et les frontières culturelles ; je tente de surmonter ces frontières grâce au processus de création artistique. Actuellement, je me concentre sur un nouveau projet intitulé « Disclosed », dans laquelle j’utilise l'Abaya koweïtienne traditionnelle avec des images peintes, portée par une femme elle-même située dans différents paysages.

Artiste en pleine effervescence, on n’arrête pas Farah Salem. À La Galerie, on la suit dans les ruelles de Koweït City pour passer au-delà des frontières et des idées préconçues. 


Exposition et installation  « In-Between the Skyline of Kuwait City » par Farah Salem


Vernissage le 24 janvier à 19h30 à La Galerie, Alliance Française Dubai, suivie de l’inauguration du Café Odéon Dubai. 


Exposition jusqu’ au 10 février 2018 - Entrée gratuite. 

Les livres de Farah Salem,  “In-Between the Skyline of Kuwait City”,  seront également en vente à La Galerie.

Infos afdubai.org


Anne Cabanel (lepetitjournal.com/dubai)

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