Voici les fêtes qui arrivent et nous vous avons préparé une petite sélection de livres à offrir pour tous les âges !
Dès 1 an
Mes Chants de Noël, collection Mes petits imagiers sonores, Gallimard Jeunesse
Gallimard jeunesse propose depuis plusieurs années des imagiers sonores très réussis qui font le bonheur des plus petits. Un geste, un son, une image : les petites mains n’ont qu’à appuyer sur les puces joliment illustrées pour écouter les différents bruits de la vie. Au programme de celui-ci, six chants fredonnés par des voix enfantines qui aideront bébé à patienter jusqu’à Noël.
Dès 4 ans
Satomi Ichikawa, La robe de Noël, L’école des Loisirs
A la lisière d’une grande forêt, les sapins attendent impatiemment Noël, rêvant aux belles parures qu’ils arboreront dans le salon des hommes. Après le passage des bûcherons, un tout jeune arbre reste seul aux côtés d’un vieux sapin décharné. La nature bienveillante va égayer leur solitude en les parant d’une couche de neige attirant mille oiseaux aux couleurs étincelantes. Cet album d’une grande poésie enchante par ses illustrations lumineuses qui raviront petits et grands.
Olga Lecaye, Nadja, Le petit lapin de Noël, l’école des loisirs
C’est la veille de Noël chez les petits lapins du Nord. Les cinq lapereaux attendent fébrilement le passage du père Noël. Mais quelle déconvenue quand, au réveil, ils trouvent leurs chaussons vides. Leur père leur donne l’explication : « la neige a recouvert la maison et le Père Noël ne l’a pas vue ». Alors que tout le monde se lamente, Petit Lapin décide de braver les éléments et d’aller chercher le vieillard à la longue barbe pour qu’il répare son oubli... Les ravissantes illustrations nées du pinceau d’Olga Lecaye et les pérégrinations de l’intrépide lapereau font de cet album un grand classique de Noël - à relire et à offrir.
Feridun Oral, Un hiver bien au chaud, Minedition
Un jour de neige, dans une forêt épaisse, une toute petite souris sort de sa cachette à la recherche de petit bois pour se chauffer pendant l’hiver. Courageuse, elle en amasse un tas qui se mue vite en un immense fagot. Mais trop petite, elle va devoir quérir l’aide de lapin, renard et ours. Un hiver bien au chaud est une belle histoire d’entraide et de partage servie par l’heureux trait de crayon de Feridun Oral dont la palette nous plonge au cœur de la magie de Noël.
Dès 8 ans
Béatrice Fontanel & Maurice Pommier, l’Histoire de France dessinée, Gallimard Jeunesse, 144 p.
De 740 avant J.C. jusqu'à nos jours, cet ouvrage promène son regard ludique et résolument moderne sur les grands événements et les figures marquantes de l’Histoire de France. A la fois condensé et amusant, il déroule les illustrations de Maurice Pommier, dont le charme délicatement suranné rappelle les manuels de notre enfance. Ce livre se lit comme un grand roman d'aventures porté par l'écriture de Béatrice Fontanel, le tout préfacé et relu par Guy Lobrichon, historien médiéviste et ancien assistant de Georges Duby au Collège de France.
Dès 10 ans
Aharon Appelfeld, Adam et Thomas, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti, l’école des loisirs, 152 p.
Quelque part en Pologne, à la fin de la Seconde guerre mondiale, une mère conduit son fils, Adam, dans une forêt et lui promet de venir le rechercher à la tombée du jour. Mais comment en être sûr quand la guerre fait rage et que le ghetto se vide un peu plus chaque jour de ses habitants ? A défaut de voir revenir sa mère, Adam croise Thomas, un enfant de sa classe venu lui aussi se cacher à l’ombre des grands arbres. Les deux garçons, très différents mais complémentaires, apprendront ensemble à surmonter la peur, la faim, le froid et le découragement sous les frondaisons protectrices de la forêt. Aharon Appelfeld signe un très beau roman, accessible et néanmoins profond car traversé d’incessantes questions existentielles.
A partir de 13 ans
Hubert Reeves, L’univers expliqué en images, Seuil
Nul besoin de présenter Hubert Reeves, cet astrophysicien canadien à la barbe blanche et aux cheveux ébouriffés qui, depuis des décennies, porte son regard émerveillé et interrogateur sur le cosmos. Dans cet ouvrage né d’un dialogue avec l’une de ses petites-filles, il explique l’univers à travers de sublimes images accompagnées d’un texte vulgarisateur et néanmoins savant. Une alchimie parfaite qui donne envie de lever la tête vers les étoiles et d’entrer plus en avant dans sa pensée clairvoyante. A offrir aux adolescents et à leurs parents.
Erik Orsenna, La Fontaine, une école buissonnière, Stock/France Inter, 216 p.
Erik Orsenna est un habile conteur. En s’emparant de Jean de La Fontaine, ce monument dont chacun d’entre nous peut balbutier quelques vers, il réussit son pari et captive son lecteur. Comme à son habitude, il esquisse son sujet l’air de ne pas y toucher, prend des chemins de traverse, s’arrête plus longuement sur quelques éléments qui lui semblent fondateurs, en élude d’autres. Et brosse un portrait vivant de cet auteur trop souvent réduit à un bestiaire qui hante l’imaginaire collectif. Au détour des chapitres, on apprend que La Fontaine se destina d’abord à la prêtrise, qu’il fut l’auteur de contes fort coquins qu’un abbé austère lui fit regretter au soir de sa vie, qu’il fit le choix audacieux de Fouquet et non celui du roi Soleil, qu’il eut du succès et des déboires financiers, qu’il fut un mari volage, un père négligent mais un ami fidèle. Après cette lecture vivifiante et instructive, on n’a qu’une envie : plonger dans l’œuvre toute entière de cet esprit libre et en avance sur son temps.
Emmanuel Schmidt, La vengeance du pardon, Albin Michel, 328 p.,
Emmanuel Schmidt est un peu le pendant masculin d’Amélie Nothomb. Même régularité de publication, même éditeur, même talent dont certains grognons aiment à dire qu’ils l’usent jusqu’à la corde. Chez Schmidt, écrire semble d’une facilité déconcertante ; en témoignent ses innombrables romans qui tirent souvent vers le conte et s’enlisent parfois dans le bon sentiment. Et pourtant ou plutôt malgré tous ces a priori, Schmidt parvient encore à nous surprendre avec ces quatre nouvelles autour de la vengeance et du pardon. Il manie l’art de la chute comme nul autre et ses histoires tour à tour glaçantes ou émouvantes distillent des fins totalement inattendues. A conseiller aux lecteurs du dimanche mais aussi aux lecteurs plus avertis qui ne devraient pas ici bouder leur plaisir.
Amin Maalouf, Un fauteuil sur la Seine, quatre siècles d’histoire de France, Le Livre de poche, 344 p.
Lors de son discours de réception à l’Académie française, alors qu’il faisait l’éloge de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, Amin Maalouf eut un regret : manquer de temps pour évoquer l’ensemble de ses prédécesseurs. De cette frustration est né ce livre qui ressuscite chacune des figures ayant siégé au fauteuil 29 de l’Académie depuis sa création par Richelieu en 1635. Il y eut Montherlant et Ernest Renan, le cardinal de Fleury qui murmurait à l’oreille de Louis XV et François de Callières plus connu aujourd’hui qu’en son temps, Claude Bernard, Joseph Michaud et quelques autres encore. Le premier se noya dans la Seine, le troisième ne vint presque jamais. Remontant le fil de cette lignée, Amin Maalouf, grand écrivain d’origine libanaise, propose une lecture inédite de l’Histoire de France. Son récit fourmillant d’anecdotes est aussi passionnant que savoureux.
Nancy Mitford, Christmas Pudding, traduit de l’anglais par Anne Damour, 10/18, 264 p.
Dans la famille Mitford, cette excentrique famille de l’aristocratie britannique, il y eut six filles – dont chacune à sa manière fit parler d’elle. Nancy (1904-1973), fut l’écrivain. Femme du monde autant que femme de lettres, elle se situe - s’il fallait la comparer, à la croisée d’Evelyn Waugh et de P.G. Wodehouse. Même humour, même façon de croquer ses contemporains ; ici un auteur en quête de sujet et des rejetons de l’aristocratie s’ennuyant ferme dans la campagne humide pendant les vacances de Noël. Rien de plus loufoque que cette réunion hétéroclite de citadins invétérés et d’indécrottables propriétaires terriens : Nancy Mitford excelle dans l’art de reproduire leurs conversations futiles et décousues, de disséquer leurs vaines préoccupations et d’esquisser leur caractère à l’aide des mille et un riens qui émaillent leur existence. Ce Christmas Pudding s’impose comme l’archétype de l’humour anglais, impossible à reproduire de notre côté de la Manche.