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François Prunel, un chirurgien français auprès de l’hôpital Clemenceau

Clemenceau medical center François Prunel Clemenceau medical center François Prunel
Écrit par Clemenceau Medical Center
Publié le 26 août 2020, mis à jour le 26 août 2020

Se faire soigner à Dubai c’est à première vue très facile, car la ville regorge de cliniques et d’hôpitaux, et que l’on peut obtenir un rendez-vous chez un spécialiste en 5’ - un choc pour ceux qui arrivent d’Europe où les temps d’attente peuvent être nettement plus longs. Mais choisir son médecin c’est aussi parfois complexe: pour nombre de francophones la capacité à communiquer aisément et la confiance passent avant tout par le fait de pouvoir s’exprimer dans sa propre langue, et de s’adresser à un médecin dont la pratique et le rapport au patient sont familiers.

C’est aussi, dans le cas de pathologies plus sévères, la difficulté de trouver à qui se fier, et comment s’y retrouver, où le pire peut côtoyer le meilleur. Et si nous en parlions avec le docteur François Prunel ? Un jeune chirurgien installé à Dubaï depuis moins de deux ans et qui nous raconte son enthousiasme pour l’hôpital Clemenceau un nouveau centre hospitalier ultramoderne, équipé de la technologie médicale la plus avancée, offrant des traitements et des technologies innovantes et proposant aussi une médecine préventive individualisée. Suivons son parcours professionnel, ses choix et son envie d’aller à la rencontre de la communauté de Dubaï et d’y servir au mieux ses patients.

 

 

Lepetitjournal.com/dubai : Pour qui ne s’y connaît pas trop en spécialités médicales ou a eu la chance de n’y avoir jamais eu recours, vous êtes ce que l’on désigne comme  « chirurgien viscéral et digestif » ou « chirurgien général », c’est bien cela ? Pourquoi une telle spécialité et que recouvre-t-elle ?

 

François Prunel : Eh bien si on remonte à loin (sourire) ma vocation, puisque c’est ainsi qu’on l’appelle, est née sans doute environ l’année de mes dix ans. Le meilleur ami de mon père est chirurgien digestif et à mes yeux d’enfants c’est un demi-dieu, il est plein de charisme, j’ai l’impression de parler à un super héros, c’est comme cela que cette spécialité - la même que la sienne - entre dans ma vie… Après je ne suis pas allé chercher trop loin non plus, je viens d’une famille de médecins qui regroupe de tout, du cardiologue à la dermatologue et même au vétérinaire, mon père, ma grand-mère, mes sœurs… Quant à ce qu’elle recouvre*, pour faire court : tout ce qui se passe entre la bouche et l’anus, la gorge (la thyroïde par exemple), le ventre, l’intestin, etc. c’est très vaste ! (*consulter la liste en fin d’article).

 

Est-ce qu’en se lançant dans des études de médecine, et qui plus est chirurgie, on se rend compte de ce vers quoi on va, de la réalité du métier ?

 

Non je crois que personne n’en a vraiment conscience,  quand je débute j’ai une idée en tête, pour moi c’est un beau métier, on sauve des vies, on aide les gens, c’est un métier manuel, un métier de l’empathie, du contact et du toucher. Moi je suis avant tout un manuel,  si je ne m’occupe pas les mains ça ne va pas : en arrivant ici et avant que toute la partie administrative ne soit réglée je ne pouvais donc pas encore travailler… demandez à ma femme : j’ai transformé le jardin en potager et je ne sais pas combien de kilos de tomates on a fait (rires).

 

Vous suivez le cursus de fac de médicine classique, en France ?

 

Oui, entre Toulouse et Paris. Je choisis de redoubler mon premier concours pour avoir un meilleur rang et je termine 13e - donc j’ai pris une bonne décision (rires).  Et puis je fais mon internat à Clermont Ferrand… pour l’anecdote c’est intéressant car c’est dans ce service qu’a été inventé (par leurs gynécologues) la cœlioscopie,  une technique d’endoscopie devenue très répandue. Bref : je suis super content, c’est un service à la pointe, j’apprends énormément, je reste lié à mon équipe. Puis je pars à Cochin, à Paris, c’est très différent, c’est un grand hôpital, je deviens chef de clinique, on fait de tout, on travaille beaucoup.

 

Qu’est-ce qui vous décide à partir pour Dubai ? Une offre de travail ? L’envie de s’expatrier ?

 

Alors non, ni l’un ni l’autre ! Je fais partie de ces hommes (pas si rares) qui ont suivi leur femme (rires), c’est elle qui reçoit une nomination pour un poste ici, et nous décidons de suivre en famille - à la condition que je puisse travailler : j’aime bien le potager mais pas à ce point (rires).  Concrètement c’est une décision prise rapidement mais qui sera très rock’n’roll : elle part au mois de mars, seule, et je gère nos trois enfants - dont deux en bas âge - seul aussi, en jonglant entre mes nuits de garde, les nounous et (heureusement) ma famille qui vient m’aider. C’est dur pour elle aussi, la distance, la séparation d’avec les enfants… Bref, je survis, les enfants aussi… et me voilà à affronter comme tous les expats la montagne administrative qu’il faut régler avec le déménagement, et la mise à jour des diplômes, dossiers etc. Je passe vraiment par toutes les étapes de l’expat qui débarque, y compris le « faux recrutement » avec une tentative d’arnaque d’une fausse clinique… qui n’existait que sur écran (rires).

 

Rassurez-moi, les choses s’arrangent ?!

 

Oui, ce n’était que pour sourire, les choses s’installent, cela prend juste un peu de temps, comme pour tout le monde, et assez rapidement en fait je rentre en contact avec le docteur Toufik Eid et le Dr Rola Hammoud, en charge du recrutement pour l’hôpital Clémenceau, et le courant passe tout de suite.

 

Clémenceau, pourquoi ce nom, un lien avec la France?

 

Pas tout à fait : c’est une branche de l’hôpital CMC (Clemenceau Medical Center), du quartier Clémenceau à Beyrouth, un hôpital de très bonne réputation depuis une dizaine d’années et qui accueille justement beaucoup de patients venus de tout le Moyen Orient. Je me décide très vite et je rentre à Paris pour terminer mon contrat de chef de clinique et je rentre en janvier. Le travail est important, tout est nouveau, mais c’est enthousiasmant d’être là au tout début et de participer vraiment à la construction de l’hôpital.

 

Qu’est-ce qui vous différencie des autres hôpitaux de Dubaï ?

 

Commençons par ce que Dubaï nous pousse à proposer : un établissement avec une exigence extrêmement élevée en termes de qualité et de prestations de soins, que ce soit pour l’offre paramédicale (c’est-à-dire les locaux qui font la part belle au confort, à l’espace, au luxe) mais surtout pour la partie médicale et technique : 2 scanners dernier cri, IRM, des blocs opératoires tout neufs, des techniques ultra de pointe comme par exemple la coronographie pour ne parler que de la cardiologie… Et enfin une équipe très complète de médecins expérimentés, tous formés entre l’Europe et les Etats-Unis, avec un fort noyau de francophones.

 

Est-ce que le Moyen-Orient présente des pathologies spécifiques ?

 

Disons que pour ma partie, les problèmes les plus fréquents de la région sont avant tout une mauvaise nutrition qui est à la racine de problèmes comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, et un facteur de risque élevé de cancers ou d’autres pathologies digestives. C’est un problème qui se diffuse dans toutes les couches et toutes les origines ethniques de la société de Dubaï. C’est une des raisons qui me donne envie d’aller au bloc, d’aider cette communauté : je sais que j’ai beaucoup à offrir tant en terme de prévention que de soin.

 

 

Est-ce que votre pratique diffère ici par rapport à l’Europe, et en quoi ?

 

Disons que je suis vraiment un fils de l’hôpital public, donc je n’aurais jamais conçu de venir m’expatrier pour travailler dans une clinique privée pour de simples raisons financières, il me faut plus comme motivation : le sens du service, je ne conçois pas mon travail sans être totalement disponible et empathique et au service de la communauté. Pour moi la médecine c’est être au cœur de l’humain, c’est la responsabilité ultime et en retour la gratitude ultime. On ne sauve pas des gens d’une mort certaine tous les matins, mais ça arrive tout de même souvent (rires), sur les derniers 4 ans j’ai du opérer 4’000 personnes et oui, à chaque fois ce sont des douleurs qui disparaissent, une qualité de vie qui revient, et parfois une vie sauvée, prolongée. Cet échange intense et au fond unique entre patient et médecin, c’est ce que j’aime le plus dans mon métier, au-delà du côté technique et manuel.

 

Vous n’êtes pas dubaïote depuis très longtemps, mais qu’est-ce qui fait déjà « votre Dubaï » ?

 

Cet équilibre entre un rythme de travail soutenu et une ambiance de vacances avec la plage au bout du chemin, le bord de mer et les barbecues entre copains, c’est assez fantastique : non, je ne regrette pas d’avoir suivi ma femme (sourire).

 

 

*Le docteur Francois Prunel est donc chirurgien viscéral et digestif, il pratique ce que l’on dénomme ici la « chirurgie générale », ce qui recouvre (liste simplifiée) l’ensemble des pathologies suivantes :

  • chirurgie bénigne: vésicule biliaire, hernie inguinale ou crurale, incision abcès, sinus pilonidal, exérèse tumeur cutanée ou sous cutanée, éventration, hernie de la  paroi abdominale, abdominoplastie, hémorroïdes, appendicite, occlusion
  • cancérologie: oesophage, estomac, pancréas, duodénum, foie, intestin grêle, colon, rectum.
  • urgences: vésicule biliaire, appendicite aigue, péritonite d'origine gastrique, colique ou autre...
  • chirurgie d'endométriose
  • chirurgie endocrinienne: thyroïde, parathyroïde, surrénale, pancréas

 

Clemenceau medical center

 

 

Vous trouverez au Clemenceau medical center un certain nombre de praticiens,  francophones ou parfaitement bilingues dont vous trouverez la liste ICI 

 

Pour plus d'informations : Clemenceau Medical Center 

 

Article publié le 8 juin 2020

 

Marie-Jeanne Acquaviva

Clemenceau Medical Center
Publié le 26 août 2020, mis à jour le 26 août 2020

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